Cet Espoir ■ Bellamy Blake

20.

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Il est clair que je panique. Quoi que, ça n'est peut-être évident que pour moi. J'ai beau ne plus rien dire à voix haute, je fulmine à l'intérieur de ma tête. Mes lèvres sont pincées entre elles, mes yeux sont grands ouverts afin de restée attentive à l'environnement autour de nous et je marche vite entre les fougères. Je pourrais courir, mais j'arriverais trop tôt au camp. Clarke risquerait de paniquer en ne voyant pas arriver les autres, elle paniquerait encore plus si je lui expliquais la situation de Finn et on aurait plus qu'à attendre en panique qu'il arrive pour qu'elle le soigne. Mais en réalité, comment le pourrait-elle ? Il a été poignardé dans le thorax ! Je ne suis pas médecin mais je crois que les poumons s'y trouvent, sans oublier le cœur. La lame a beau avoir été enfoncé dans le bas de son thorax, qui sait les répercussions sur son cœur ?!

Nous marchons tous vite. Et quand je dis tous, je veux dire même Bellamy qui porte Finn comme un poids mort. Si nous sommes tous un peu agités à l'idée d'avoir la vie de Finn entre nos mains, je suis celle qui le vis le moins bien. Comment pourrais-je le vivre bien putain ? Mon meilleur pote est entre la vie et la mort. Je lui ai dit tellement de choses blessantes. Je l'ai accusé d'être moralisateur, alors que je suis exactement pareille. Je l'ai accusé de ne pas savoir ce qu'il veut, ni qui il veut, alors que c'est en fait tout à fait compréhensible. Comment pourrait-il choisir entre deux filles qu'il aime ? L'une qu'il connaît depuis qu'ils sont gosses, ils se sont entraidés pour survivre. L'autre qu'il ne connaît que depuis six jours mais qui lui a fait connaître des sensations, des sentiments qu'ils n'avaient jamais ressentis avec Raven. Comment pourrait-il choisir en si peu de temps ?

— Mel, ça va bien se passer. Clarke va le soigner.

J'apprécie ce que Jasper essaye de faire pour moi mais je n'ai absolument aucune envie de parler. Je veux juste rentrer, mettre Finn entre les mains de Clarke et me terrer dans un coin jusqu'à ce qu'elle arrive à le sauver ou bien qu'il succombe à sa blessure.

Un éclair éclate au-dessus de nos têtes tandis que le ciel commence à noircir. C'est comme s'il avait compris que la situation était critique et qu'il voulait nous mettre dans une ambiance encore plus stressante, insistant encore plus sur l'importance de notre course contre la montre.

Je suis la première à passer les portes encore primitives de notre camp. Je suis incapable de sortir un seul mot. Je n'arrive même pas à crier le nom de Clarke, à crier tout court, pour attirer l'attention de quelqu'un. C'est la voix de Jasper qui rameute tout le monde à l'entrée. Je n'ai pas bougé, je n'ai en rien aidé à prévenir notre médecin de fortune. Pourtant je tremble. Je tremble tellement fort que ça aurait pu, ça aurait dû, alerter les jeunes qui surveillent l'entrée.

— Clarke ! braille Jasper alors qu'il soutient Octavia dont la jambe la fait souffrir. Elle est où Clarke ?

Les gens se rassemblent parce qu'ils sont curieux de savoir quelle mésaventure nous avons vécu cette fois-ci, et même si cela m'exaspère et m'énerve à tel point qu'en temps normal je me serais jetée dans le tas pour en frapper un ou deux et leur faire la morale, il est évident qu'il y a plus urgent à faire que de faire réfléchir ces gamins.

Clarke déboule de nulle part et je m'empresse de la rejoindre. Les mots sont toujours coincés dans ma gorge mais je lui montre l'entrée du doigt.

— Qu'est-ce qui se passe Mel ?

J'insiste en lui montrant l'entrée mais elle persiste à vouloir me faire parler, cette grognasse. Putain mais si je parle pas c'est pas par plaisir, là. Alors je relâche une partie de la pression en faisant couler quelques larmes, histoire de l'alarmer et de la forcer à regarder ce que je lui montre. Elle pose enfin son regard sur les portes que Bellamy traverse à l'instant, suivi de Monroe, et Finn dans les bras.