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Dans le chapitre précédent : Quelques jours se sont écoulés depuis que Bellamy a demandé à Mel de former une élite d'archer et cette dernière se retrouve déjà à enseigner les ficelles du tir à l'arc aux huit recrues dont fait partie Emile. Nathan Miller s'est fait un place dans le cœur de notre cher Mel grâce à ces talents pour se procurer la ferraille dont elle avait besoin pour la construction des arcs et flèches. Emile commence à prendre un peu trop la confiance et Mel ne va pas tolérer ça très longtemps encore.

À la fin des entrainements, Mel se retrouve à la table de Jasper et Monty pour s'occuper des noix fraîchement ramassées. Jasper et Mel se lance alors le défi de décortiquer le plus de noix possible avant qu'elle ne doive partir pour la chasse, et la victoire revient alors à Jasper. Durant leur conversation, s'amène alors le sujet du natif captif et de ce que Bellamy compte en faire. Jasper demande alors son avis à notre héroïne principale qui accepterait de le tuer si cela pouvait sauver le camp et ses occupants. 

Quand vient le moment de partir chasser, Monty s'assure bien que toute la petite élite ait son sachet de noix afin de prendre une pause ou deux durant l'après-midi.

Les minutes défilent, il nous faut moins d'une heure pour rejoindre la limite que nous avons établi la veille. Sur le chemin, pas un seul animal en vue et cela m'inquiète pas mal, pour être honnête. Si les animaux se font aussi rares dans le périmètre de sécurité un peu hasardeux que nous avons mis en place, on ne tiendra jamais l'hiver. Outre le fait que nous n'avons clairement pas les vêtements et le matériel pour y survivre, nous risquons surtout de nous taper des noix et des baies matin, midi et soir. Quoi que, c'est déjà un peu le cas. Enfin, les rations vont diminuer pour essayer de les économiser au mieux, comme sur l'Arche. Moi qui croyais qu'en débarquant ici, après la frayeur d'y rester face à l'exposition aux radiations, nous n'aurions plus jamais de problème de nourriture, force est de constater que je me suis bien voilée la face. Il est aussi fort possible que les natifs se chargent de venir chasser dans « notre zone » pour nous empêcher de ramener quoi que ce soit au camp.

Emile est bien silencieux tout du long. Il ne bronche pas quand je lui annonce que nous allons longer la limite et rester prudents. Je sais qu'il m'aurait pourtant proposé de franchir la ligne pour aller chercher plus loin mais il n'en fait rien. C'est donc après une dizaine de minutes de recherche, flèche sur corde dans l'éventuel cas où de la viande nous passerait sous le nez, que je me décide à engager la conversation :

— Tu sais, on est que tous les deux, Emile.

— Pardon ?

Il s'arrête instantanément et ça me force à en faire de même. Son regard est rempli d'incompréhension, voire d'inquiétude, et je dois avouer que je suis un peu inquiète de son comportement.

— Qu'est-ce qui t'arrive ? D'habitude tu es plus bavard que ça.

Il semble se détendre aussitôt et ça ne fait que renforcer ma méfiance.

— Euh... ça va ne t'inquiète pas. J'ai juste un coup de barre après le repas.

— Ça fait plus de quatre heures que le repas est passé, depuis le temps tu aurais dû te remettre de cet état de fatigue passager. Qu'est-ce que tu ne me dis pas ?

— On devrait reprendre la chasse, Mel. La nuit sera là dans quelques heures, il faut qu'on ramène quelque chose. On est quand même les meilleurs de l'équipe. Qu'est-ce que ça ferait de nous si on ne ramène rien ?

Je lève instinctivement les yeux au ciel avant d'attraper son bras alors qu'il reprend son chemin. Je plonge mon regard dans le sien qui semble presque me fuir. Lui qui voulait qu'on chasse ensemble, j'aurais pourtant pensé qu'il serait bavard au possible, lui qui aime tant papoter pendant des heures sans jamais s'arrêter. Je le force alors à s'asseoir au milieu des feuilles mortes entre deux arbres et m'accroupis face à lui.

Cet Espoir ■ Bellamy BlakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant