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Dans le chapitre précédent : Mel a été réquisitionnée par Clarke afin de l'aider à convaincre le Chancelier de gracier Bellamy. Après un échange assez houleux entre eux, Bellamy est gracié et Mel se fait un malin plaisir de le houspiller pour avoir essayé de s'enfuir du camp en prévision de l'imminente arrivée de la Garde sur Terre.

Bellamy taquine Mel sur le statut de sa relation avec Emile et elle prend la mouche aussitôt. Après un petit combat dans la boue où chacun explique ses quatre vérités à l'autre, Miller les surprend et cesse tout de suite ces chamailleries. 

Un peu plus tard, Mel se retrouve à discuter avec Finn dans leur tente. Clarke qui "perd l'esprit" et une perspective de cessez-le-feu, Finn est en total désaccord avec Mel qui lui explique que le monde dans lequel ils vivent n'est pas une utopie, mais bien un monde qui nécessite de faire de sales choses pour survivre. Raven vient les interrompre en leur annonçant que le lendemain, ils célébreront la journée de l'unité.

L'air frais est une bénédiction. Les nuits ont beau devenir de plus en plus froides, je ne peux qu'apprécier cette odeur d'humidité et cette brise légère qui se promènent entre les arbres. Il faisait diablement trop chaud dans ma tente. Comme si durant ma courte nuit, j'avais été envoyée en enfer. Pas que d'être collée-serrée avec Raven ne soit l'enfer mais les cauchemars de Mica qui me demande de le rejoindre ont eu tôt fait de me faire suer à grosses goûtes et de me réveiller dès l'aube. Me rappelant des mots de Raven, j'ai décidé de suivre son conseil. Si Jaha compte réellement téléporter la Journée de l'Unité sur Terre, mieux valait que je m'éclipse au plus vite pour éviter son discours plein de mensonges sur l'origine de la formation de l'Arche.

Je marche entre les fougères. Le ciel est dégagé et possède un magnifique dégradé de violet, de rose et de bleu. J'avais en tête d'aller chasser, au départ, puis je me suis rappelée qu'on avait une équipe d'archers tous capables de chasser, eux aussi. J'ai donné suffisamment de ma personne pour les nourrir, maintenant que je ne suis plus seule, je peux bien me reposer un peu sur eux.

Je suis donc allée chercher ma dague à corde dans notre tente-armurerie et je suis allée m'entraîner en dehors du camp. Pas trop loin au cas où les natifs seraient dans le coin mais pas trop près non plus pour échapper à la voix exaspérante du Chancelier qui perpétue les mensonges du Conseil sur la journée de l'Unité. Finn me l'a suffisamment répété pour que je l'intègre dans ma petite tête : l'Arche est ce qu'elle est, non pas parce que les douze stations se sont décidées à s'entraider en voyant la Terre brûler sous leurs yeux, mais parce que la treizième station a été détruite et qu'ils craignaient que de jouer les solitaires les dirigeraient vers la même destinée. Encore et toujours des égoïstes. Et le seul moyen que j'ai trouvé pour passer l'amertume que je ressens à chaque fois que la Journée de l'Unité est organisée, c'est en m'entraînant à maîtriser le maniement de la dague à corde. Sait-on jamais, que Marcus se retrouve devant moi, entouré d'une armée de gardes aux matraques électrisantes. Il y a plein de moyen de l'atteindre même en sachant qu'il est bien protégé, mais j'avoue que l'idée de le voir se vider de son sang par la jugulaire est assez plaisante.

Je joue de mon poignet pour envoyer ma lame se planter dans la cible que j'ai gravée sur l'écorce. Le couteau touche bien l'arbre mais complètement à côté de la plaque. Je ne frôle même pas le cercle le plus grand. Je soupire et tire sur la corde en métal pour récupérer mon arme.

Je m'énerve de penser comme ça, que je serais capable de trancher la gorge de celui qui m'a élevé. J'avais déjà des envies de meurtre quand il nous a envoyé sur Terre, je disais déjà vouloir le voir mort. Je me rends compte que désormais, c'est plus un besoin qu'un souhait. Je ne sais pas comment l'expliquer, je ne sais même pas si c'est possible de l'expliquer. Avant, c'était des paroles en l'air. C'était les paroles d'une gamine en colère, capricieuse. Mais depuis que j'ai tué ce mec, celui qui allait tuer Bellamy, je me sens capable de moi-même mettre fin à sa vie. Et ça m'énerve. Je ne veux pas être comme ça. C'était la mentalité de l'homme avant l'holocauste. Tout ce qui me répugne.

Cet Espoir ■ Bellamy BlakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant