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Les mots d'Octavia m'ont eu l'air d'une bonne paire de claques méritée. Cette fille est tellement polyvalente. Elle peut tout aussi bien être l'innocente jeune fille qui cherche à profiter de la vie qu'on lui a enlevé toute son enfance comme avoir un sang-froid impressionnant et être capable de te redonner un courage perdu. Grâce à elle, je me suis enfin fixée sur une chose au lieu de toujours vouloir faire des tonnes de choses qui ne sont même pas dans mes cordes.
Quand nous rentrons à nouveau dans la navette, c'est comme si nous étions passées au lave-linge. Trempées jusqu'à l'os et toutes pensées défaitistes loin de nous. Le fil demandé par Clarke en main, nous nous dirigeons vers celle-ci sans plus attendre. Le stress est toujours là, ça n'a pas changé sur ce point, mais je me sens moins oppressée, moins responsable. Si je ne peux rien faire pour aider, autant rester à ma place. Tant que ce n'est pas dans mes cordes, je n'ai pas à m'imposer.
— Merci les filles. Emile, mets-toi à côté de lui. Raven recontacte ma mère.
Clarke donne des ordres comme un chirurgien le ferait dans son bloc opératoire, elle a déjà le truc. Simplement, nous ne sommes pas dans un bloc, nous n'avons pas le matériel adéquat et Clarke n'est pas chirurgienne. Mais elle est attentive et dévouée. Avec les instructions de sa mère, elle va y arriver.
Je m'éloigne un peu de la table d'opération, laissant alors de l'espace aux apprentis médecins. Je bute contre quelqu'un. Je me retourne instantanément et lâche un « désolée » avant de me mettre dans un coin où je ne dérangerais personne. Mais la fille que j'ai malencontreusement bousculée ne semble pas vouloir en rester là. Probablement que si je ne m'étais pas déjà battue avec elle, elle aurait laissé tomber. Les antécédents nous mènent la vie dure.
Elle m'avait pris la tête parce que j'avais mon cul posé sur le sol pendant qu'ils construisaient le mur. C'était après l'assassinat de Wells, quand tout le monde pensait que c'était un natif le coupable. Et devinez quoi ? Elle me donne un coup léger dans l'épaule. De la provocation. Comme la dernière fois.
— Ça ne te suffit pas de glander pendant que Clarke essaie de sauver ton pote, faut aussi que tu viennes bousculer ceux qui essaient d'aider ? m'attaque-t-elle directement. Sans oublier que t'es la fille de ce connard de Marcus Kane. T'as l'intention de nous pourrir la vie, toi aussi ?
Je lève automatiquement les yeux au ciel. Que les gens sachent que je suis la fille d'un aristocrate meurtrier ne va vraiment pas me faciliter la vie. D'autant plus que je m'efforce de ramener de la bouffe à des personnes qui me détestent pour ne pas avoir eu le bon père. Ce n'est d'ailleurs même pas mon père.
— Et toi, t'as pas fini de venir me prendre la tête pour quelque chose qui n'est pas ma faute ? Je fais ce que je peux et comme je ne sers à rien pour le moment, je reste sur le banc de touche. En revanche, continué-je en croisant mes bras, toi, qu'est-ce que tu fais ?
— Je ne suis pas le sujet de la conversation. Tu l'es. Ne me cherche pas.
— Ah, parce que c'est une conversation ? Je parierais plutôt sur un discours de réprimandes ? À moins que tu n'aies été enfermée trop tôt dans ta jeunesse pour connaître le mot « réprimande » ?
Elle attrape mon col de t-shirt délavé et troué. Elle a une demi-tête de plus que moi mais si j'ai déjà pu me battre contre elle et en ressortir sans égratignures, je peux recommencer. Elle vient me prendre la tête pour une bousculade inopinée et non souhaitée. Je n'ai pas envie de me battre, pas maintenant. Finn a besoin de soutien, même s'il est inconscient. Clarke a besoin de calme et l'ouragan dehors ne nous aide absolument pas. Pas besoin d'une bagarre en plus.
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Cet Espoir ■ Bellamy Blake
FanfictionIl y a 97 ans, un holocauste nucléaire a décimé la population de la Terre, détruisant toute civilisation. Les seuls survivants sont les quatre cents habitants des douze stations spatiales qui étaient en orbite à ce moment-là et qui, après s'être rel...