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Nous marchons prudemment entre les arbres, à l'affût du moindre bruit suspect qui viendrait perturber l'atmosphère de paix qu'inspire la forêt. Que ce soit des animaux ou des natifs, nous sommes prêts à dégainer nos armes. Je reste concentrée sur le danger qui nous guette ou sur les animaux que je dois chasser dans l'espoir de dissimuler la gêne de me retrouver seule avec Bellamy. Ce n'est pourtant pas la première fois qu'on se retrouve tous les deux mais ce n'est plus comme avant. J'ai l'impression que quoi que je fasse, quoi que je dise, je lui montre à quel point je tiens à lui. Que ce soit réciproque ou non, je m'en fiche, voire même je préférerais que ce ne soit pas réciproque. Les gens qui m'aiment finissent toujours par en souffrir et je ne veux en aucun cas que ça recommence avec Bellamy.

— Mel, m'interpelle-t-il en un chuchotis minime.

Je tourne ma tête vers lui. Il me montre quelque chose d'un signe de menton. Mes yeux convergent vers ce qu'il me montre. Je remarque l'énorme lièvre avec ses six pattes, mon visage se fend d'un sourire ravi. Je tends la corde de mon arc et inspire. J'expire doucement en décochant ma flèche qui part se ficher entre les côtes de l'animal. Je m'élance vers le cadavre pour y récupérer ma flèche et le vider de son sang avant de l'accrocher à ma ceinture.

— Mel la grande chasseuse en action, s'exclame le brun en se rapprochant de notre butin. C'est carrément badass de te voir chasser, je comprends pourquoi Emile est dingue de toi.

Je me fige à ses mots et sens le rouge me monter aux joues. Je surinterprète probablement les choses mais impossible de contrôler mon visage de virer cramoisi. Pour cacher ça, je lui lance un regard noir.

— On était d'accord pour que t'arrête de me taquiner sur Emile.

— Je suis presque sûr qu'on n'a jamais eu de deal là-dessus.

Je lui tire la langue avant de m'emparer d'une flèche et de la tendre sur mon arc en le visant.

— Tu veux parier ?

— Wow, c'est qu'elle veut mordre la demoiselle.

Je souris, amusée qu'il ne me prenne pas au sérieux. Je tends alors un peu plus ma corde et décoche dans la seconde qui suit. Je le vois se figer et devenir livide quand ma flèche passe juste à côté de lui. J'éclate de rire au moment où il se décale un peu vers le côté opposé où j'ai expédié ma flèche.

— Ah ouais, tu rigoles pas hein ?

J'avance et le contourne pour rejoindre l'écureuil que je viens de tuer. Je retire ma flèche de son crâne et le laisse se vider de son sang avant de l'accrocher à côté du lièvre précédemment chassé. Quand le bouclé réalise la supercherie, il se détend immédiatement et rit nerveusement.

— Ok, j'admets que là t'as fait très fort. Me remettre à ma place et choper un écureuil en même temps, c'est assez incroyable.

Je souris fièrement en lui tapant gentiment l'épaule.

— Faut pas me chercher.

La suite de la matinée est bien plus calme. Bellamy respecte sa parole et ne fait aucun bruit. C'est malgré tout agréable de chasser avec quelqu'un qui n'est pas Emile et qui ne discute pas à tout bout de champ. Il avait la manie de faire fuir les animaux, mais quand on avait la chance de tomber sur l'un d'entre eux à un moment où il ne parlait pas, le mammifère ne faisait pas long feu.

Il fait relativement froid aujourd'hui. La terre est humide, ce qui facilite le pistage des animaux laissant leurs empreintes sur le sol. L'odeur de la rosée est vraiment quelque chose que j'adore sur cette planète, le chant des oiseaux est une douce mélodie capable de vous faire oublier tous vos problèmes.

Cet Espoir ■ Bellamy BlakeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant