Cet Espoir ■ Bellamy Blake

15.

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Je suis encore plus en colère quand nous retrouvons Bellamy seulement cinq minutes après avoir quitté le site d'atterrissage de la capsule de Raven. Si j'avais été toute seule, je me serais probablement battue avec lui. Car même si ce n'est pas l'envie qui manque, je sais que Finn fera tout ce qu'il peut pour m'empêcher de lui refaire le portrait. C'est une qualité que je reproche à Finn aujourd'hui, alors que je l'admirais sur l'Arche. Le pacifisme. Toute ma vie, j'ai cherché à être pacifiste. J'ai essayé de rester calme et de résoudre mes problèmes par des négociations. Et puis quand j'ai commencé mon trafic d'armes et de rouages, j'ai compris qu'on ne pouvait pas tout résoudre par la diplomatie. Maintenant que je suis sur Terre, sans cesse mise à l'épreuve par cette planète que nous avons lorgnée pendant si longtemps, la seule option que je trouve à chaque emmerde, c'est la violence. Les mensonges et les expériences personnelles nous font bien évoluer.

Clarke court vraiment vite. On a même réussi à la perdre de vue tant elle va vite. Ce n'est que quand elle a crié le nom de Bellamy qu'on a réussi à les retrouver. De mon côté, je veille sur Raven. En cinq minutes de marche, elle a tangué six fois et je sais éperdument que c'est à cause du coup qu'elle a reçu sur le crâne à son atterrissage.

Une fois que nous avons rejoint Clarke et cet idiot, Finn m'impressionne en défiant tout ce que je pensais savoir de lui. Il frappe les épaules de Bellamy avec la paume de ses mains, le faisant reculer de deux pas.

— Bellamy, où elle est cette radio ? lui ordonne-t-il de lui révéler.

— Nan mais oh ! Je sais pas de quoi tu parles ! s'agite Bellamy en bousculant Finn à son tour.

— Bellamy Blake ! s'exclame Raven en se rapprochant de lui. Tu sais que t'es recherché...

— Ça va, ferme là ! la coupe-t-il immédiatement.

La forêt, qui était pourtant si calme et paisible avant que nous ne commencions à nous échauffer, commence à ressentir notre animosité et s'assombrit soudainement.

— Il est recherché pour quoi ? demande alors Clarke, cherchant vigoureusement à comprendre.

— Il a tué le Chancelier, dis-je d'une manière des plus désinvoltes.

Tous les regards se tournent vers le tueur. Celui de Clarke est le plus déçu au possible. Celui de Finn est un peu moins hautain, mais reste exacerbé. Quant à Raven, elle semble en colère qu'il ait pris sa radio plus qu'autre chose.

— Rectification, ajoute mon amie fraichement débarquée. Il a essayé de tuer le Chancelier en lui tirant dessus, mais il a foiré parce que c'est un mauvais tireur.

Et là, Bellamy se refroidit immédiatement. Il semble même paniquer, ses yeux sont plus éloquents que tout le reste.

— Quoi ?

En réalité, ça a refroidi tout le monde. Si j'étais plus qu'heureuse que le Chancelier se soit fait buter, maintenant tout ce que j'ai envie de faire, c'est de frapper Bellamy pour avoir échoué. Putain mais ce gars est incapable de réussir quelque chose dans sa vie ou quoi ? Clarke s'empresse de poser sa main sur son épaule et de le secouer légèrement.

— Bellamy, t'as compris ce que ça veut dire ? Tu n'es pas un meurtrier, lui révèle la blondinette.

Il semble si perdu.

— T'as fait ce que t'as toujours fait, protéger ta sœur. Et ça, c'est ce que tu es et ce que tu fais. Alors continue mais en protégeant ces trois cents personnes qu'ils vont supprimer.

J'ai dû manquer l'épisode où on lui explique qu'à cause de lui trois cents personnes vont mourir. Mais ce que je retiens de cet échange, c'est la mine plus que confuse du jeune adulte qui s'est camouflé parmi cent gamins. J'ai beau avoir une envie incroyable de lui éclater toutes ses dents une à une, il n'empêche que c'est la première fois que je vois Bellamy Blake aussi atterré et navré.