Lucas et Maxence- Un destin lié

36- Perdu

*point de vue de Lucas*

Je n'ai jamais couru aussi vite en plein milieu des rues, à 10h du matin.
Je ne pense qu'à une seule chose: Maxence.
Je ne sais pas si il va bien ou pas, et je veux ma réponse au plus vite. J'arrive devant son immeuble, essoufflé.
À partir du moment où j'ai lu ses messages jusqu'ici, j'ai eu le temps de réaliser à quel point il est important pour moi. Je n'ai même pas réfléchis, j'ai foncé.
Je tape le code que je connais par cœur et je monte jusqu'au 3ème étage en courant.
J'arrive en face de sa porte, pas verrouillé. Je toque quand même, au cas où, mais pas de réponse. J'ouvre donc la porte.
Ma respiration irrégulière m'empêche de garder mon calme et de respirer.
J'entre doucement, je ne le trouve pas directement mais j'entends le bruit de l'eau qui coule, probablement dans la salle de bain. Je suis de plus en plus inquiet.
Je me dirige vers la salle de bain, en admirant au passage le spectacle jonchant dans tout l'appartement. Qu'est ce qu'il a fait..
Une fois devant la salle de bain, j'entends encore l'eau couler abondamment. La porte est entrouverte et j'ai très peur de rentrer, j'ai peur de découvrir ce qu'il y a derrière cette porte. Plusieurs appréhensions se mettent en place dans ma tête. Pour les chasser, je souffle un bon coup,j'ouvre la porte en grand et entre.
Et là,je reste perplexe face à la scène en face de moi.
Max est seul, assis contre le mur derrière la vitre de la douche, l'eau lui coulant dessus. Il a sa tête dans ses bras et je crois qu'il pleure.
Il est en vie, je suis tellement rassuré. Le creux que j'avais dans l'estomac se referme un peu. Mais ça me fait mal de le voir ainsi. Il ne m'a pas vu et ça me gêne.
Je m'approche de lui, tremblant.
Je m'agenouille en face de lui, sous le jet d'eau, je suis donc tout mouillé mais je m'en fiche.
Et c'est à ce moment là qu'il me voit, sursautant. Ses yeux rougis, pleins de larmes et pleins de pitié me regardent éperdument, ne comprenant pas. Je suis agenouillé devant lui, et je ne sais pas quoi faire, ni quoi dire. C'est lui qui brise le silence, d'une voix tremblante:

Max: Lucas...

Moi: Je suis là.

Max: Qu'est ce que tu fais la?

Moi: Je..j'ai eu peur.

Max: Mais comment...

Il ne doit probablement pas se rappeler des messages qu'il m'a laissé. Je me relève, coupe l'eau qui laisse un grand silence et lui lance une  serviette qu'il rattrape par réflexe.

Moi: Allez, lève toi, je vais te chercher de quoi t'habiller. Et je t'emprunte un truc pour moi aussi.

Sans avoir de réponse, je le laisse dans la salle de bain pour aller dans sa chambre. Ça sent le renfermé, j'ouvre la fenêtre. Je ne réalise pas vraiment ce qu'il vient de se passer et ce qu'il va se passer. Y'a quelques heures encore nous étions  à deux doigts de nous battre dans un supermarché. Ça me fait sourire et j'ouvre son armoire, content d'y voir tout ses beaux vêtements que j'adore. Toutes ses vestes, ses chemises, ses pull... j'aime la façon dont il s'habille.
Je lui prends un jogging, un caleçon, un t-shirt et son pull rose pâle qu'il porte dans le clip « freestyle de pote » qu'on a fait ensemble avec Seb. Moi je choisis bien et je prend un pull bleu marine dans le même style. Et je prend aussi un short de sport.
Je me change rapidement en laissant mes vêtements dans un coin, et vais dans la salle de bain.
Max est entouré d'une grande serviette et je vois juste sa tête tristounette, ses cheveux mouillés lui retombant sur le front. Il est si mignon et je ne peux m'empêcher de sourire face à sa mignonnerie.

Max: Arrête de me mater et passe moi mes vêtements.

Moi: Oui, désolé.

Je lui donne et ferme la porte. Je retourne dans le salon et la cuisine, où c'est la troisième guerre mondiale, y'a du bordel partout. Tout doit dater de cette nuit car connaissant Max, c'est toujours rangé et organisé chez lui.
Je vais sous l'évier afin de trouver un sac poubelle et je commence à ranger, ramassant les innombrables bouteilles de bières ainsi que les bouts de verres un peu partout sur le sol. Par contre, je n'ose pas toucher aux mouchoirs et au vomis.

Peu après, la porte de la salle de bain s'ouvre, il sort, tout beau tout propre. Il remarque que je range:

Max: C'est pas à toi de faire ça, donne.

Il essaie de me prendre le sac poubelle des mains mais il y a eu un contact physique entre nos mains qui nous a tout de suite figé, pendant un court instant:

Moi: C'est normal que je t'aide..

Max: Pourquoi t'es venu?

Moi: Tu..tu m'as laissé des messages plutôt inquiétants.

Son visage se décompose et il se précipite dans sa chambre. J'attend, debout dans le salon, le sac poubelle toujours à la main. Il ne revient pas alors je le rejoins. Il est assis au bord de son lit, une main sur la bouche et l'autre tenant son téléphone. Je souris faiblement et vais m'assoir à côté de lui, en gardant tout de même une certaine distance:

Max: Je suis vraiment désolé, je sais pas ce qu'il m'a pris..

Moi: T'as encore bu c'est ça?

Il ne répond pas, la tête baissée, honteux. Je pose ma main sur son épaule pour lui montrer mon soutien:

Moi: Pourquoi Max?

Max: Je sais pas Lucas..

Moi: Si tu sais.

Max: Peut-être.

Moi: Alors dis-moi.

Il se lève et va près de la fenêtre, regardant l'horizon, et moi, je suis assis sur son lit, attendant.

Max: Je suis perdu. Totalement perdu. Je ne fais plus la différence entre le vrai du faux, rien n'est clair.

Moi: Comment ça?

Max: Je..je ne suis jamais sûr de ce que je ressens. J'arrive plus à mettre un mot sur les émotions que je ressens. Sauf le manque peut-être.

Moi: Alice?

Max: En partie..mais pas que.

Je me lève et le rejoins près de la fenêtre, pas sur de là où il veut en venir.

Moi: Qui d'autre alors?

Il arrête de fixer l'horizon pour me regarder moi. Son regard m'oppresse et j'avale ma salive, pas serein. Je peux sentir dans son regards un mélange de peine, de tristesse, de remords, mais aussi de joie, et de manque effectivement. Il n'a pas besoin de parler, j'ai bien compris.
Je dois avouer que moi aussi, et mon regard quitte le sien pour m'égarer sur sa bouche entrouverte que je rêve d'embrasser, la tout de suite. Il a l'air de comprendre, ses yeux jonglent du regard entre mes yeux et ma bouche.
Aucun de nous deux ne fait rien, et je sens que je dois prendre les devants, même si j'ai peur et que je ne sais absolument pas comment m'y prendre.
Je fais un pas vers lui, on est si proche.
Il a cette expression dure mais douce à la fois. Il hésite puis se penche vers moi, plaçant sa main autours de mon visage, afin de déposer un mini baiser sur mes lèvres. Un mini baiser si signifiant, si intense. Court mais efficace. J'ai l'impression que c'est la première fois et j'en veux encore plus. Mais je sais que je ne dois pas.
Sa main est toujours sur ma joue, me réchauffant entièrement. Nos fronts se collent et son souffle chaud s'écrase sur moi. Heureusement, il s'est brossé les dents, ça sent la menthe.

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Helloooooooo
Qu'en pensez-vous? J'espère que c'est à la hauteur.
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