Déçue, la jeune fille se ravisa. Elle aurait préféré quelque chose de plus... intrigant.
Mais elle ne refusait jamais un défis, surtout quand l'adversaire était aussi plaisant.
— Bien. Laissez-moi réfléchir...
— Il me faut une réponse immédiate.
— Tant d'impatience ! Vous attendez si intensément mon prochain surnom ?
— J'attends intensément votre défaite.
— Ne soyez pas si sûr de vous.
— C'est vous qui me l'avez affirmé. L'orgueil me va si bien.
Elle sourit. Leur conversation maintenait une ambiance plutôt agréable. Elle pourrait lui parler ainsi toute la nuit, à se balancer entre ses bras trop distants.
— Que dites-vous de...
— Oui ?
— 49 ?
Il y eut un instant où seule la musique et le son de leurs pas rythmaient le silence.
Il était surpris, intrigué et légèrement satisfait.
— Dans mon cas, ne serait-ce pas plutôt 50 ?
Elle lui écrasa "involontairement" le pied.
— 49 et cette danse. Ce sont ces deux éléments qui m'ont fait rester ce soir. Je tiens à vous donner comme nom l'un des deux.
— Pourquoi pas la danse ?
— Vous n'avez pas l'air particulièrement de l'apprécier. Et je me vois mal vous appeler "Gospel".
Il éclata de rire, franc mais modeste.
Elle ne l'avait jamais vu rire, mais cela accentuait ce qu'il y avait de beau en lui, pensait-elle.
— Sachez cependant que je passe un très bon moment, tenta-t-elle d'ajouter.
Il l'observait amusé mais avec toujours une certaine méfiance.
L'habitude d'un chef yakuza, sans doute.
— Je dois en déduire que, pour vous, je représente ce pourquoi vous restez ?
— Je n'ai pas dit ça.
— Pas intentionnellement du moins, dit-il avec un sourire suffisant.
Elle leva les yeux au ciel sans retenir le rouge qui lui montait aux oreilles.
— Je l'avoue, vous êtes une compagnie... appréciable...
Elle fixa le barman pour éviter tout contact visuel. L'homme était de dos et s'affairait à une quelconque activité dont elle fit semblant de s'intriguer intensément.
Sa profonde observation fut interrompue par l'index qui lui caressa le dessous du menton.
Elle fut si surprise qu'elle tourna son regard directement vers celui de son partenaire.
Son geste fut plus brusque qu'elle ne l'aurait voulu, et il eut pour conséquence de faire pivoter le doigt d'Overhaul vers ses lèvres.
Ce contact était inconscient ; il fut donc bref mais irradiant d'une sensualité voluptueuse.
— Un nombre plutôt qu'un nom ? Il rit lentement. Je vois. Intéressant.
Il s'approcha plus que nécessaire et déposa sa main sur la taille de la jeune fille.
— Très bon choix, Emi, dit-il simplement.
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Un mal nécessaire
FanfictionAimer quelqu'un c'est lui donner le pouvoir de nous détruire.