Un mal nécessaire

Chapitre 31

Elle tapotait  frénétiquement avec son index droit le comptoir de l'accueil.

La nuit avait été longue et sans nouvelle de la Technopathe.

Emi en été ressortie épuisée et frustrée.

Tout ce qu'elle voulait à présent c'était éplucher le plus précocieusement possible tout ce qu'il y avait à savoir sur Apophis.

-Voilà ce que vous avez demandé.

On lui tendit alors une unique pochette rouge.

Maigre collation pour rassasier toute la curiosité d'Emi.

-C'est tout ? Ne put-elle s'empêcher de souffler.

La pochette était grande en soi et les dossiers qui la composaient nombreux.

Mais pas vraiment de quoi mener une enquête poussée.

-Ce criminel est recherché par la police depuis quelques années seulement. De plus, il laisse rarement des traces. Lui expliqua l'archiviste.

-Je vois... Emi s'aprètait à rajouter quelques chose lorsqu'on l'interrompis.

-Mademoiselle Kimochi en personne ! Je n'en crois pas mes yeux ! La dernière fois que je t'ai vu tu t'apprêtais à rejoindre un tueur en série dans un camion blindé. (Qui a explosé par la suite)

Emi sentait déjà la migraine venir.

Hélas, elle ne pouvait nier la réalité plus longtemps.

Aussi, elle se tourna vers Alexander.

-Accident qui n'a eu qu'une seule victime. Et elle ne manquera à personne.

-Amen. Qu'il repose en paix. Si toutefois il existe un paradis pour les cannibales psychopathes.

Il accompagna ces paroles par une sorte de prière improvisée et tout à fait ridicule.

-Alors ? Quel bon vent t'amène cette fois ? Tu es toujours sur les traces d'un criminel à "incendier".

L'allusion à la crémation de Thirstblood fut accompagnée d'un clin d'oeil.

-Et toi, tu es toujours en train de demander ce qui ne te regarde pas.

-Allons allons, calmons nous, ce n'est qu'une conversation entre personne civilisé, pas un interrogatoire.

-Si c'est le cas, j'en ai assez dit. Aurevoir Monsieur Hunter.

Il l'a suivit néanmoins.

-Sérieusement Wonder Woman tout vas bien ? L'affront de m'appeler "Monsieur Hunter" me rend, ma foi, encore plus inquiet.

-Oui. Merci pour ta considération.

-Tu n'as pas dormi de la nuit hier soir. Ça se sent... Serait ce dû à des activités nocturnes des plus torides ?

-Ne tente pas de prolonger la conversation pour ensuite me demander ce que je vais te refuser. Fit Emi, immunisée par les plaisanteries salaces de son collègue. 

-Aller ! Donne moi juste une toute petite minuscule enquête ! On ne m'accepte pas à ma juste valeur ici, j'ai besoin de me divertir.

-Tu aurais dû y réfléchir avant de rentrer dans la police. Les forces de l'ordre ne servent plus à rien de nos jours. Rajouta Emi tout en fixant un court instant la maigre pochette rouge. Et tout ça à cause des héros.

-Tu as la fâcheuse habitude de tout mettre sur le dos des héros en ce moment...

-Des clowns qui parcourent les rues pour défendre une justice douteuse car personnelle. Voilà ce qu'ils sont Alexander.

-Au moins il s'amusent eux ! Mais bon... Je préfère encore rester à ne rien faire... et aussi à te harceler désespérément à la recherche d'un divertissement.

-Pour la derniere fois je ne suis ni un divertissement, ni un phénomène de foire. Dit elle avant de passer la porte du commiseriat.

-Bien sûr que si, fit Alex fouillant dans ses poche à la recherche d'une cigarette, tous les agents du FBI le sont. Vous êtes devenus pour ainsi dire (comme nous tous dans ce commiseriat)... inutiles.

Elle s'arrêta.

Paupière close, elle inspirait lentement l'air froid et humide. Prémices d'un orage.

Finalement elle se retourna, il avait allumé un cigarette et l'observait patiemment.

-Je n'ai pas le temps de jouer Alex. Pas maintenant.

Elle s'aprètait à repartir quand il l'apella une dernière fois :

-Emi. Peut être que le monde part en couille. Mais ne t'en sent pas responsable. Fit il après une bouffé.

Elle força un sourire.

-Tu t'es remis à fumer ?

-Ouai.

-Depuis quand ?

-La démission d'All Might.

Ils restèrent encore quelques instants à se dévisager avant que les premières gouttes de pluies ne tombent.

-Merci Alex. J'essayerai...