Chapitre 14

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— J'aimerais l'accès à la salle des archives, s'il vous plaît.

— Bien sûr. Vous avez une autorisation ?

Non. C'est un hold-up. Les mains en l'air !

— Oui, fit Emi avec un sourire forcé.

Elle présenta sa carte prouvant son assignation fédérale.

La réceptionniste arqua un sourcil.

— Que vient faire un agent du FBI ici ? Pardonnez-moi, mais vous avez toujours ce genre d'autorisation après tous les conflits que vous avez engendrés avec les héros ?

Pincement de lèvres.

Après l'apparition des héros, le gouvernement a commencé à douter des grandes organisations qui faisaient respecter la loi.

À l'instar des policiers, les agences telles que le FBI avaient aussi pris pour leurs grades.

Comme si les héros remplaçaient désormais toutes ces firmes.

Cela agaça Emi davantage.

Elle prit l'air le plus navré qu'elle put avant de dire :

— Merci. Mais je ne crois pas que ce soit aux héros de nous dicter comment procéder, quand on voit comment ils se débrouillent ces temps-ci.

Après la démission du pilier de la paix et les attaques répétées de la plus prestigieuse école de héros, franchement, elle pouvait se la fermer avec ses grands airs.

Elle prit la direction de la salle des archives sans un regard pour la petite dinde à l'accueil.

Une fois à l'abri de toute agitation extérieure et des regards indiscrets, elle se mit à trifouiller les dossiers de l'enquête qui l'intéressait.

Le bruit de la porte lui annonça, à sa grande déception, qu'une autre personne était désormais dans la pièce.

Espérant ne pas être dérangée, elle fit mine de se concentrer sur des dossiers un peu plus loin.

Les preuves de l'affaire qui l'intéressait étaient toujours à leur place.

Je me souviens : une paire de lunettes brisée, des empreintes factices, et... un Tokarev TT 33.

Elle sortit l'arme de son enveloppe protectrice et la manipula avec parcimonie.

Elle n'était pas fan des armes à feu, mais celle-ci était agréable à manier.

Alors qu'elle allait reposer l'objet, une main lui effleura l'épaule.

Que ce soit bien clair : elle était sur les nerfs, épuisée et armée.

Il était donc extrêmement déconseillé d'avoir tout contact avec la jeune fille.

D'un geste rapide et professionnel, elle s'empara du poignet de l'indésirable, plaça son avant-bras sous sa gorge, et le revolver en évidence devant ses yeux avant même de reconnaître son visage.

Une fois qu'elle le discerna, elle perdit toute son agressivité.

— Tu es contente de me revoir à ce que je vois, dit-il avec un léger sourire aux lèvres.

Un mal nécessaire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant