Chapitre 41

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Quand la douleur parvint à ses tempes, Emi ne put s'empêcher d'exprimer un grognement d'inconfort.

Cette migraine reconnaissable lui donna un indice quant à sa consommation en alcool la nuit dernière.

Soucieuse, elle bascula difficilement jusqu'au bord du lit, cherchant d'une main aveugle son téléphone.

Celui ci vibra, ce qui lui permit de remettre la main dessus.

De nombreuses notifications l'attendaient à son réveil, mais elle ne prit en compte aucune d'entre elles.

Elle vérifia l'heure : 9h31.

Tard. Mais elle n'était attendue nulle part.

C'est donc sans aucune hâte qu'elle trouva son chemin jusqu'à la salle de bain.

Elle laissa trainer ses vêtements avec une lenteur fatiguée et soupira d'aise au contact de l'eau revigorante.

Lors de son bain matinal, elle eut l'irrépréssible sensation d'avoir oublié quelque chose de primordial.

Cette pensée ne la quitta pas après la sortie de son bain.

En peignoir, elle se coiffa d'une serviette propre et se redirigea vers le salon.

-Bonjour à vous aussi.

Elle manqua de trébucher sur le tapis.

Overhaul était là, sur un fauteil, il épluchait de ses gants un journal déposé la veille.

Sans détourner son regard de sa lecture il retorqua :

-Je me demandais quand est ce que vous alliez vous rapeller de ma présence. Votre amnésie à été spectaculaire.

Emi se massa les tempes, sa migraine ne fit qu'empirer.

-Remerciez plutôt l'alcool pour cette représentation des plus inoubliables.

Elle soupira, puis une idée l'immobilisa sur place.

-Est ce que nous avons... Commença-t-elle, son regard dérivant d'Overhaul au lit.

Il leva pour la première fois les yeux de son journal et un sourire apparut sur son visage.

Joueur, il répondit presque dans un murmure.

-À vous de me le dire.

Petit sadique.

-J'aurais bien aimé, mais je crain que l'alcool n'ai eût raison de ma mémoire.

-Je ne m'en étonne pas... Savez vous que l'alcool vous rend intarrissable dans les discussions ?

Emi se figea.

-Je suis sûr que vous exagérez les faits.

C'est faux, elle s'attendait au pire.

Elle ne connaissait que trop bien ses faiblesses.

Et l'alcool en faisait partie.

Dans un jeu d'acteur empli d'une affreuse perfection Overhaul l'imita d'une voie sensuelle.

-Franchement le seul crime pour lequel on devrait vous arrêter c'est pour excès de beauté sur la voie publique.

Oh mon dieu...

-Sans parler de votre thèse fraîchement écrite hier soir. Sur un sujet des plus singuliers : "Pourquoi (si on y réfléchit bien) l'amour est une maladie".

-Et qu'est ce que je cherchais à démontrer au juste ?

-Vous vouliez me convaincre que, de part votre amour, vous aviez réussi à me guérrir de ma misophobie.

Un mal nécessaire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant