Un mal nécessaire

Chapitre 48

Il ne sentait que l'objet électronique au creux de sa main.

Le téléphone semblait brûlant. Irréel. Cauchemardesque.

-Alors ? Fit Mads. Je la tue d'une mort lente ou rapide ?

Overhaul ne répondit pas sur l'instant.

Il devait se concentrer, ne rien laisser transparaître.

Oublier cette douleur qui s'immisçait lentement dans sa poitrine.

Oublier cette voie qui résonnait avec sarcasme un : "Je te l'avais bien dit."

Oublier ces sentiments tortueux et contradictoires qui jonchaient le long de sa gorge.

Non. Je ne l'ai pas tué. Et oui, Overhaul, j'ai beaucoup de considération pour vous.

Lentement, il ferma les paupières, expirant l'air comme un dernier recours.

Puis sans se retourner il déclara :

-...J'ai à faire. Je te laisse te charger du reste.

Il s'apprêta à partir.

Arrêt.

Hésitation.

Il se dirigea de nouveau vers le cannibale.

-J'ai aussi quelques chose à te demander...

***

-Vous ne pouvez pas aller à Yuei. Dans votre état ce serait de la folie.

Même si elle n'avait pas spécialement d'aptitudes physiques, il n'était pas difficile de suivre au pas de course le symbole de la paix dans son état rachitique.

-De plus, si j'ai bien compris vous ne pouvez conserver votre force que dans un temps limité. Yuei est à l'autre bout de la ville. Même avec l'aide de votre alter, vous seriez à peine arrivé là bas qu'il vous faudra faire demi tour pour vous mettre à l'abri.

-C'est pour ça que je prend un taxi.

Que les héros étaient des gens butés.

-Vous avez donné votre démission All Might. Ne vous mettez pas inutilement en danger pour_

-Mes élèves ?

Ils s'arrêtèrent tout les deux, laps de temps où Emi put reprendre son souffle.

-Ils sont de ma responsabilité. Je ne peux pas attendre patiemment ici et les laisser se faire tuer.

Il hésita un instant et ne sachant pas quoi dire d'autre il ajouta :

-Je suis désolé.

Puis il reprit sa course.
Mais cette fois ci, Emi ne suivait plus ses pas.

***

-Où est Kimochi ?

Il avait demandé au premier domestique croisé.

Or celui ci se révéla être plus familier qu'il ne le pensais.

Pour son plus grand déplaisir.

-Peine de cœur ?

Overhaul mit un temps à reconnaître sa voie.

Les yeux bleus cristallins cachés par un masque de porcelaine laissèrent un indice quand à son identité.

-Que faite vous ici ?

-J'étais venue saluer une vielle connaissance. Et aussi vous surveiller par la même occasion.