Chapitre 17

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Selon la procédure, le prisonnier devait être conduit vers une autre prison, non loin d'un tribunal, afin qu'il puisse être jugé et condamné... à mort, selon l'humeur des jurés.

Ce déplacement était une opportunité à ne pas manquer. Restait à savoir comment procéder.

Bien sûr, il serait emmené dans un camion blindé, avec une sécurité renforcée.

De plus, son alter serait pratiquement neutralisé grâce aux menottes en métal spécial.

Un jeu d'enfant en somme.

Elle fit irruption dans le bureau du commissaire.

— Hey Jess, dit-elle d'une voix amicale et intentionnelle. Comment ça va depuis tout ce temps ?

La jeune femme aux cheveux de jais, installée derrière le bureau, lui accorda un immense sourire avant de retourner à ses dossiers rangés dans une file stricte et organisée.

— Bonjour, Kimochi. Qu'est-ce qui t'amène ?

— J'aimerais avoir l'autorisation d'accompagner Thirstblood lors de sa mutation.

La commissaire fronça les sourcils, comme une mère dont la fille aurait demandé à sortir tardivement pour rejoindre un garçon.

— Et pourquoi, je te prie ?

— Je veux m'assurer de sa culpabilité au tribunal. Et j'ai des choses à régler là-bas aussi.

— Dans ce cas, prends un taxi. Crois-moi, il vaut mieux que tu prennes tes distances avec cet homme. Je suis d'ailleurs rassurée qu'il ait finalement fourni des aveux, dit-elle en se levant pour chercher un énième dossier.

— Grâce à moi. Ne l'oublie pas.

— Voyons, Emi, ça devait être excessivement facile pour toi. Et pas seulement parce que l'appui de ton alter se montre fort pratique.

— Je n'ai pas confiance. Je veux m'assurer qu'il arrive à destination, mentit-elle sans gêne. Tu peux faire ça pour moi ?

La supérieure soupira, toujours obnubilée par son travail.

Ce qui était déplaisant avec cette femme, pensait Emi, c'était qu'elle se gardait bien de tout contact visuel.

Pourtant, après un instant, la commissaire abdiqua.

— Si tu penses qu'il prépare quelque chose et que tu peux l'en empêcher... Je suppose que je peux te faire confiance. Mais attention, c'est une exception en raison de tes loyaux services envers nos locaux. Aucune implication personnelle dans cette décision.

— Évidemment, répondit Emi avec un sourire entendu.

Sans rien ajouter, elle s'inclina poliment et sortit de la salle.

Elle rejoignit alors le chargement et se plaça devant le vendeur d'organes.

Il lui lança un regard ravi, ne doutant vraiment de rien.

Bien. Toutes les pièces étaient en place.

Un sourire étira les lèvres du cannibale.

Jouons.

Quelques temps après le départ, le camion explosa dans une déflagration terrible.

Un mal nécessaire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant