Chapitre 33

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Un silence pesant, assourdissant, se fesait entendre accompagné par le son mécanique du moteur de la voiture.

Emi se concentrait sur le paysage qui défilait, niant l'existence même du conducteur.

-Ne m'ignorez pas. Ça m'irrite en plus d'être immature.

-Vous m'avez mentis.

-C'est faux.

-Vous m'avez stipulé que vous étiez le chef des Huits Précepteurs.

-Je ne vous ai pas complètement mentis. Par exemple, j'ai été parfaitement honnête sur mon titre : Je suis bien Wakagashira, premier lieutenant. Je ne vous ai tout simplement pas prévenue que je n'était donc pas le Oyabun. Celui qui se place tout en haut de la hiérarchie de la mafia.

-En sommes vous avez profité de mes peu de connaissance sur les yakuza pour me cacher partiellement la vérité.  Est ce que vous vous rendez seulement compte de l'incidence que cela peux avoir sur le... notre plan ?

-Il n'est pas en péril.

-Votre statut actuel est instable. Vous ne possédez aucunement les pleins pouvoirs. Et cela vous rend faillible Overhaul. Souligna Emi.

Ô douce vengeance personnel.

Après un instant de stupeur puis d'hésitation, Overhaul continua.

-Je n'était qu'un substitu certe. Mais le chef a actuellement de grave problème de santé, je me charge donc de le superviser le plus souvent en attente de son rétablissement.

Silence. L'humeur d'Emi retomba peu à peu même si elle détestait ce sentiment d'insécurité que cette nouvelle variable pouvait apporter.

-Je le considère comme mon père. Ajouta t-il enfin.

Nouveau silence. Nouvelle remise question.

Emi se retourna pour observer Overhaul. Il conduisait indifférent, ses yeux fixés sur la route.

Emi aurait voulut utiliser son alter. Mais pour la première fois depuis bien longtemps elle ne s'en donna pas le droit.

Elle soupira. Adoptant le Tic d'Overhaul en se massant les tempes.

Actes vains pour calmer toute la tension qui s'était accumulée ces derniers mois.

La situation était délicate. Mais se disputer par simple frustration ni changerai rien. Au contraire.

Emi soupira et adossa sa tête sur la vitre tinté de la voiture.

-Je suis désolé Overhaul. De vous avoir insulté alors que vous aviez raison au final j'aurai dû garder mon téléphone.

-En effet.

La réponse avait été si condescendante que Emi ne put retenir un rire léger.

-Vous m'avez manquer. En quelques sortes.

Elle n'entendit pas la réponse.

Elle plongea dans un sommeil sans rêve, usé par la pression et l'angoisse.

***

-Surtout ne prononcez pas le moindre mot. Vous n'avez aucune idée de nos coutumes ou de nos traditions. Un simple faux pas pourrait être vu comme un outrage. Fit Overhaul avant d'entrer dans la pièce où son "père" les attendaient.

-Mais alors, comment suis je sensée offrir mon point de vue ?

-Ne l'offrez pas si nécessaire.

-Charmant.

-C'est la diplomatie. Elle n'est pas identique dans tout les millieux.

-Je veux bien vous croire. Mais sachez que cela me prendra beaucoup d'efforts.

-Ne regardez personne dans les yeux. Aux vu de votre alter cela pourrai aussi être considéré comme un affront.

-Très bien...

-Restez droite et gardez vos mains visible.

-Comprit...

-Ne parlez que si on vous l'ordonne. Et surtout ne contrariez pas_

-Overhaul...

Emi l'observait une lueur d'assurance mais aussi de tendresse dans le regard.

-Je m'en sortirai.

Il la fixa longtemp avant de détourner le regard.

Il entra sans un mot dans la pièce.

Un mal nécessaire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant