Chapitre 40

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-Je vois.

Riposte glacial.

Il retira son emprise de sa taille.

Arrachant brutalement la chaleur de sa peau, comme on arracherait une chrysalide.

Elle souffrait de cette distance.

Elle sentait douloureusement le froid cruel, sadique s'infiltrer dans chaque pore de sa peau.

Démangeaison. Besoin profond, vitale, de renouer le contact.

-Vous ne comprenez...

-Allez vous faire foutre

Il crachait ces mots, reflet de son ressentiment.

Représailles d'un ego brisé.

Les mains désormais dans les poches, il se détourna.

Sa bouche traduisait une indifférence moqueuse.

Comme si il avait lui-même été victime d'une farce des plus douteuse.

-Comment ai-je pû seulement penser que vous estimiez ressentir quoi que ce soit pour... moi.

Emi aurait voulu riposter.

Elle aurait voulu à nouveau ressentir cette chaleur éphémère et y fondre éternellement.

Mais le sentiment de culpabilité qui lui avait intimé de le repousser se manifesta une nouvelle fois.

Elle avait usé de la vérité pour se parfaire dans un mensonge.

La manipulation, le charme, la diplomatie.

Bien sûr, tout cela représentait une partie primordiale de son travail.

Elle savait donc manier ces outils à la perfection.

Et elle en avait usé ce soir la. Par instinct.

Un réflexe qu'elle s'était approprié par les années d'expériences.

Usant de ses remords pour peaufiner sa nature.

Tout cela pour obtenir sa confiance, son pardon.

Mais au tréfond de ses tripes. Une vérité surgissait sous ce masque emplie d'hypocrisie.

Elle avait tué son père.

Elle prit conscience qu'elle ne pouvait se permettre de jouer le rôle de l'épaule compatissante.

Le seul jeu qu'elle se refusait.

-Je ne peux pas faire ça... Ce n'est pas ce dont vous avez besoin.

-Besoin ? Fit il abasourdis.

-Votre père vient de mourir Overhaul. Vous êtes plus sensible, plus vulnérable, plus fragile... Je ne veux rien... pas profiter de vous.

Un rire incontrôlable s'échappa du yakuza. Il était hystérique, forcé.

Brisé par moment lorsqu'il reprenait frénétiquement son souffle.  

-Ça me fait du mal de l'admettre, mais je vous félicite, vous avez trouvé l'excuse la plus cocasse qu'il soit. 

-Ça n'a rien de drôle Overhaul. 

-Oh si. Bien au contraire.

Il s'avança un peu trop précipitamment vers elle. 

Malgré elle, elle recula brutalement percutant la barrière d'argent de la terrasse. 

Il se pencha vers elle et se tenait à la rambarde de sorte à ce qu'il n'y ai pas d'échappatoire possible.

Son sourire avait disparu, changé par un rictus bouillant de mépris.

Un mal nécessaire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant