J'appuyai ma tête contre la pierre tombale et fermai les yeux.
Je n'arrivais toujours pas à croire que j'avais oublié la date d'anniversaire de la mort de ma mère. J'avais l'impression d'avoir reçu une baffe en pleine figure.
Toute cette histoire avec Elena me faisait vraiment perdre la tête et jusqu'à la notion du temps, c'était vraiment un truc de dingue.
Ma grand-mère sentait qu'il y avait un truc qui n'allait pas et elle s'était vraiment inquiétée aujourd'hui en comprenant que j'avais oublié cette date importante. Je ne lui avais rien dit par rapport à ma « rupture » avec Elie, ni même à Tanis, pourtant cette dernière semblait avoir compris toute seule. Il fallait bien admettre que mon comportement leur faisait se poser des questions. À la maison j'essayais de me tenir, mais lorsqu'elles me voyaient débarquer avec plein de bleus, il n'était pas très difficile de deviner que je n'allais pas forcément bien.
Je devais avouer que j'avais pris goût à la bagarre, j'aimais déjà ça avant, mais maintenant c'était pire. Je savais que je devais arrêter, mais j'étais tellement en colère, qu'il suffisait que quelqu'un me regarde de haut pour que je lui saute dessus. J'ignorais ce qui m'arrivait, mais Tony avait raison, si je continuais comme ça, j'allais vraiment mal finir. Cette discussion avec Elie s'imposait vraiment, je ne pouvais pas la laisser se défiler, quitte à devoir la forcer à m'écouter en l'emprisonnant quelque part.
Bon... c'était une façon de parler, je n'allais pas vraiment faire ça !
Jamais je n'avais oublié cette date, je l'avais même faite tatouer sur mon pectoral gauche, tout près de mon cœur, en chiffres romains, afin d'être le seul capable de comprendre sa signification. Et pourtant, alors que cet anniversaire était sur ma chair, j'avais réussi à y passer à côté.
J'avais par conséquent passé ma journée au cimetière pour me faire pardonner, en nettoyant sa pierre tombale et en changeant les fleurs. J'avais déposé des tournesols, ses fleurs préférées. Généralement les femmes préféraient les roses, mais ma mère les adorait, elle disait qu'elles étaient le symbole du soleil sur terre, transportant bonheur et chaleur.
Chaque fois que j'en voyais, je repensais à elle, je ne pouvais m'en empêcher. Après sa mort, j'en voyais partout et je m'étais souvent demandé si Dieu n'était pas un farceur de très mauvais goût. Depuis, j'avais compris que c'était le cas. Si Dieu existait véritablement comme des millions de personnes semblaient l'affirmer au fil des millénaires, alors il avait un sens de l'humour vraiment douteux.
— Tu l'aurais vraiment aimé maman, murmurai-je.
Je savais bien que jamais je n'obtiendrais de réponse, mais parfois j'aimais venir sur sa tombe et lui parler, faire comme si elle était encore là. Quelquefois, j'arrivais même à la voir. C'était vraiment incroyable le pouvoir de l'esprit.
Lors des premières semaines après sa mort, mon cerveau m'avait joué énormément de tours. Ça avait été un période vraiment très pénible.
— Elle a vraiment beaucoup de caractère, je pense que vous vous seriez bien entendues. Désolé de ne pas être venu avant t'en parler, mais en même temps... j'ai merdé. Oui, oui, je sais ce que tu vas dire. Que j'ai trop d'orgueil et que je devrais cesser d'être aussi borné, mais je te promets que je vais me rattraper. Il est tout simplement hors de question que je la laisse partir.
Depuis la visite de Kate au garage, j'étais plus décidé que jamais. Elie me reviendrait, j'en étais certain, mais je devrais faire des efforts. Je ne pouvais pas tout simplement attendre qu'elle revienne de son bon vouloir. Non, je devais lui montrer que j'étais prêt à changer et à m'ouvrir à elle, à lui dévoiler mon passé tout comme elle avait fait.
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Paradis Brisé (Tome 2 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]
RomanceLorsque la confiance est brisée, il est vraiment difficile de la récupérer. Se sentant trahie, Elie a décidé de rompre avec le seul garçon qu'elle n'ait jamais aimé. Pourtant, bien qu'elle s'efforce de l'oublier, elle n'arrive pas à le laisser part...