Paradis Brisé (Tome 2 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 54 Tyler (Tome 2)

Le fait qu'Elena ait cherché à protéger ma vertu m'avait énormément flatté. C'était la première fois qu'une femme ne cherchait pas à profiter de moi lorsque j'étais sous l'influence de l'alcool. J'avais trouvé ça carrément sexy. Définitivement, cette fille n'était pas comme les autres.

J'aurais réellement pensé qu'elle me détesterait autant que je me détestais pour lui avoir fait vivre toutes ces épreuves ces derniers jours, mais si j'avais eu ne serait-ce qu'un doute, désormais j'étais sûr et certain qu'elle m'aimait autant que je le faisais.

Assis dans ce café alors qu'il était près de minuit, nous parlions de tout et de rien, sans entrer sur un terrain épineux. Mais à un moment donné, je m'ouvris entièrement et commençai à lui raconter en détail tout ce qui était arrivé cette nuit-là. J'avais eu l'impression de me débarrasser d'un énorme poids au niveau de ma poitrine.

Mais qu'est-ce que j'avais été débile. Nous avions tourné en ronds à cause de ma connerie, alors qu'il m'aurait été tellement simple de tout lui raconter dès un départ. Mais au moins, je pouvais le faire maintenant.

Puis une réflexion qu'elle avait faîte dans cette chambre alors qu'elle me soignait me revenait tout le temps en mémoire : « Même si on rompait, ce Jay saurait toujours que tu as des sentiments pour moi » et elle avait tellement raison, je n'avais absolument pas pensé à ça. J'étais tellement entêté que je n'avais même pas vu cette évidence.

— Je suis vraiment désolée, Ty. Je sais que Santiago était ton ami, quant à cette Sofia... je crois que tu ne m'as jamais parlé d'elle.

J'esquissai un sourire en coin avant de prendre une gorgée de mon café noir, heureusement, ce dernier était suffisamment sucré pour pouvoir l'apprécier. C'était ce même café que préparait ma mère lorsqu'elle travaillait dans ce drive-in. Je n'y avais pas remis les pieds depuis sa mort et je devais bien avouer qu'y revenir avec Elie était un soulagement.

— C'était une bonne amie. Elle nous a aidé à aguicher Jackson, lui avouai-je.

Je la vis se raidir légèrement face à la prononciation de ce prénom, mais elle resta tout de même calme et se détendit presque aussitôt.

— Vous avez été plus qu'amis, avoue, dit-elle d'un air taquin.

Elle connaissait plutôt bien mon passif depuis ma rupture avec Liz, comment j'avais déconné les mois qui avaient suivi et elle l'acceptait, ce qui était le plus incroyable là-dedans.

— Oui, c'est arrivé l'été dernier pendant une soirée. Mais à la suite de ça, nous avons décidé de rester amis. C'était vraiment une chouette fille.

— Je me doute, elle avait l'air d'être vraiment quelqu'un de bien. Qu'en est-il de leurs familles ? Ils savent ce qui s'est passé ?

— Je l'ignore, soupirai-je. Le plus probable c'est que les Corbeaux aient fait disparaître les corps au fin fond du désert. S'ils ne se sont pas fait choper par la police en les déplaçant, je doute fort que les familles les retrouvent un jour. La mère de Santiago savait parfaitement ce que son fils faisait, alors en n'ayant pas de nouvelles de lui... elle doit sûrement se douter de ce qui est arrivé à son fils.

Santiago avait consciencieusement averti sa mère de ce qui se passerait si jamais il ne donnait pas de nouvelles tous les trois jours. Ainsi, il appelait sa génitrice en ce lapse de temps et lui faisait une sorte de rapport. Il m'avait plus d'une fois dit de tout raconter à ma grand-mère afin qu'elle soit préparée à toutes les éventualités... mais je m'étais toujours refusé à le faire. Mais après avoir frôlé la mort d'aussi près, j'étais prêt à changer d'avis.

— C'est tellement horrible que je ne sais vraiment pas quoi dire, murmura-t-elle en prenant de sa main tremblante sa tasse de thé.

— Il n'y a rien à dire, malheureusement. Avec le temps, je suis certain que ça passera et que je ne verrais plus leurs visages au moment d'essayer de dormir ou...