Chapitre 60 Tyler (Tome 2)

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Couché sur ce lit d'emprunt, je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. Mes pensées se bousculaient dans ma tête et mon sang bouillonnait dans mes veines depuis que j'étais arrivé dans cette maison.

Il ne m'avait pas été difficile de la reconnaître, l'ayant déjà vu sur diverses photos appartenant à ma mère. Tout était exactement pareil, la déco n'avait pas changé d'un poil. Cet enfoiré avait gardé cet endroit intacte, malgré les années qui s'étaient écoulées.

Désormais, je savais où partait ma mère une semaine tous les ans avant que tout le bascule, que tout son univers éclate en mille morceaux et que tout parte se faire foutre. Elle m'avait toujours montré les clichés, mais j'avais toujours ignoré où se trouvait concrètement cette maison, ni même avec qui elle y allait.

Puis au fil du temps, elle m'était totalement sortie de l'esprit, jusqu'à ce que je pénètre à l'intérieur et que les photographies me reviennent en mémoire. De plus, d'après les dires de Mayim, cet endroit n'avait été fréquenté que par son oncle, jamais par le reste de sa famille.

S'il ne l'utilisait pas, pourquoi est-ce que cette enflure ne s'en débarrassait pas ? Il était pourtant doué à ce jeu.

Je me redressai sur le matelas et regardai l'heure sur mon smartphone. Il était seulement quatre heures du matin et cela faisait bientôt sept heures que j'étais enfermé dans cette chambre à penser, alors que j'aurais dû être avec Elie.

Bon sang, il n'y avait pas plus crétin que moi sur terre, c'était bel et bien un fait !

J'avais gâché cette soirée, alors que nous n'en avions que trois devant nous. Elle voulait faire l'amour, j'en étais parfaitement conscient, pourtant – et comme toujours – il fallait que je gâche absolument tout.

Agacé, je me levai et sortis de la chambre afin d'aller chercher quelque chose à manger dans la cuisine. En voyant le plat que Mayim avait concocté lorsque j'étais rentré de la jetée, je m'étais excusé vulgairement et étais parti m'engouffrer dans la chambre qui m'avait été désignée. Définitivement, je ne mangerai rien de ce que cette fille cuisinerait ! Pauvre poulet, elle l'avait entièrement cramé !

Lorsque je me retrouvai torse nu et pieds nus devant le frigidaire, je l'ouvris et en sortis le pain de mie pour prendre deux tranches, ainsi que la confiture de fruits rouges. Je n'avais pas vraiment envie de me faire un sandwich au beurre de cacahuètes, mais là, je n'avais pas trente-six mille choix. J'avais faim, il fallait que je bouffe.

Je pris également du lait et m'en servis un grand verre avant de commencer à tartiner un tranche de confiture et l'autre de beurre de cacahuète. Ce n'était pas un repas particulièrement sain, mais en cet instant, je m'en fichais royalement. Peut-être qu'avec quelque chose dans le ventre, j'arriverais à dormir un peu avant qu'on ne vienne me réveiller à neuf heures tapantes.

J'ignorais ce qu'on allait faire demain, mais je n'avais pas envie d'avoir la tête d'un zombi et ça risquait d'être le cas si je ne dormais pas un minimum. Pourtant, j'avais la sensation d'avoir bu des litres et des litres de caféine. Mon cœur battait à tout va, mes yeux grands ouverts et mes sens à l'affut.

Je me débrouillai avec la lumière qui émanait du frigidaire, étant plus silencieux qu'un chat en pleine nuit, je ne voulais surtout pas réveiller le reste de la maisonnée. En plus, je n'avais aucun problème à me déplacer dans l'obscurité, je m'y sentais parfaitement à l'aise.

Mais soudain, la lumière s'alluma au-dessus de ma tête et Elena apparut dans mon champ de vision, habillée d'un t-shirt trois fois plus grand qu'elle et qui lui arrivait à la mi-cuisse.

Ses cheveux étaient ébouriffés et ses yeux ne formaient rien d'autre qu'une ligne droite, aveuglés par la luminosité.

Bon sang, qu'elle était belle !

Paradis Brisé (Tome 2 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant