Paradis Brisé (Tome 2 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 67 Tyler (Tome 2)

Les journées se succédaient, aussi similaires les unes que les autres. Depuis que Diego avait eu cet accident de voiture, tout était vraiment très bizarre. À son réveil, il n'y avait eu aucune anomalie, il avait pourtant une amnésie et ne se souvenait de rien de ce qui était arrivé cette journée-là. Ironiquement, je me disais que ça devait être un sacré soulagement pour Pablo que son frère ne se rappelle en aucun cas de ce qu'il avait vu chez lui ou la discussion houleuse qu'ils avaient eu peu de temps avant qu'il n'ait son accident.

Depuis ce jour-là, aucun des deux n'était retourné au lycée. Cela faisait juste une semaine, alors c'était normal que Diego soit encore à l'hôpital, mais pour ce qui était de son frère, il n'avait aucune excuse. Je n'avais pas parlé avec lui, ni cherché à le faire d'ailleurs. Lorsque j'avais découvert l'étendue des dégâts sur le visage de Drew – en début de semaine–, j'avais été heureux que Pablo ne soit pas dans les parages, car sinon, j'aurais reproduit exactement la même chose, mais cette fois, sur son visage.

Elena était devenue l'ombre de son ami et ce dernier ne semblait pas s'en plaindre. Même s'ils n'avaient aucun cours en commun, à chaque changement d'heure, elle était là à la sortie de son cours pour aller avec lui au prochain. C'était peut-être un peu extrême, mais je me disais qu'Andrew avait justement besoin de ce genre de soutien en ce moment. Il n'était que l'épave de lui-même. Le mec joyeux et plein d'entrain sous n'importe quelles circonstances que je connaissais depuis l'école primaire avait disparu. J'espérais que ce ne serait que quelque chose de passager, le temps que sa peine diminue.

Mayim, quant elle, tentait également de lui venir en aide le plus possible, mais ce n'était définitivement pas pareil. J'avais toujours pensé que la copine de Tony était celle qui se trouvait être le plus proche de Drew, mais en réalité, il s'agissait d'Elie. Il lui faisait une confiance quasi aveugle. Du coup, ils passaient la plupart du temps ensemble et entre le fait qu'elle devait se rendre à Houston plusieurs fois par semaine et qu'elle rentrait relativement tard, nous nous voyions à peine.

Elle me manquait, terriblement même.

Quant à moi, j'avais reçu plusieurs coups de téléphones de la part cet enfoiré de Jay Santos, où il me conviait bien aimablement à une petite réunion. J'avais refusé et sa réponse avait été : « je ne te demande pas ton avis, viens ou je te promets que tu le regretteras ».

Voilà pourquoi, en cette belle soirée de vendredi soir, je me retrouvais à Houston, entouré d'Anges et de Corbeaux, exactement dans la même salle où Alvaro nous avait convoqué il y avait plus d'un mois pour nous parler de son trafic d'armes qui avait mal tourné.

Cette fois, je me trouvai debout appuyé contre une colonne, tandis que je me revoyais assis sur le canapé en velours rouge qui me faisait face, avec Sofia à mes côtés, en attendant que notre chef arrive. Si à l'époque, je n'avais pas envie d'être là, cette fois, c'était mille fois pire.

L'ambiance était vraiment électrique, des anciens Anges transformés en Corbeaux, j'étais de loin celui qui était le plus proche d'Alvaro, ainsi que de tous ceux qui avaient perdu la vie cette nuit tragique. Le type qui m'avait tiré dessus se trouvait de l'autre côté de la pièce, en train de me jauger d'un air amusé. Qu'est-ce que j'avais envie de lui effacer ce satané petit sourire de son sale visage ! Ce connard m'aurait tué si Pablo n'avait pas réagi à temps.

Pendant ce temps, Jay et Hugo – le chef des Corbeaux – qui étaient devenus comme cul et chemise, nous exposaient leur vision du « commerce » qu'ils voulaient créer. Ils voulaient changer la coke qu'ils vendaient d'habitude à une qui soit moins chère et bien évidemment, d'une bien moins bonne qualité, sans pour autant baisser le prix. Le coup serait moins cher, la vente resterait au même prix, ce qui signifiait bénéfices, bénéfices et... encore des bénéfices.