Chapitre 13 Tyler Partie 2/2 (Tome 2)

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Elie s'assit en tailleur sur le lit et m'attendit patiemment, tout en mordillant nerveusement l'intérieur de sa lèvre inférieure.

J'ignorais comment commencer. Seigneur ! Je m'étais imaginé cette scène pendant un mois entier et désormais... je ne savais pas quoi dire, ou même par où commencer. J'avais peur de dire quelque chose de travers et que cela ne l'éloigne davantage de moi.

Mais c'était ridicule ! Je ne devais pas avoir peur, ce n'était pas mon genre d'ailleurs ! Toutefois, lorsqu'il s'agissait d'Elie, tout était bien différent. J'avais l'impression d'être un véritable lâche parfois.

J'étais déjà plus apaisé, par conséquent je pouvais commencer à parler, mais elle me devança, visiblement en perdant patience.

— Pourquoi m'avoir menti, Tyler ? Ce jour-là, lorsque tu as dit m'avoir choisi... pourquoi ?

Je soupirai et serrai les dents, avant de m'avancer vers le lit et m'asseoir en face d'elle, en imitant sa posture.

— Tu m'avais demandé de choisir et je ne voulais pas te perdre.

— C'est l'explication que tu as à me donner ?

Je sentais que ma réplique l'avait énervée, mais elle garda son calme. Elle n'haussa pas le ton et sa respiration fut régulière, elle ne me foudroya pas du regard non plus. Mais je sentais qu'elle se contrôlait pour que la situation ne parte pas en vrilles comme la dernière fois.

— Non. Je ne pouvais pas te dire la vérité... parce que je pensais que tu ne comprendrais pas.

Elle fronça les sourcils et voulut répliquer lorsque d'un mouvement de la main, je l'arrêtai dans son élan.

— Tu as toujours cru que je dealais par pur plaisir, n'est-ce pas ? Pour me faire de l'argent facile.

Elie ne dit rien et détourna le visage, pour finalement hocher la tête.

Qu'elle pense ça ne m'étonnait guère, c'était ce que je lui avais fait croire depuis le début. Et avant, je gardais une partie de l'argent pour moi, mais depuis qu'elle m'avait demandé d'arrêter de dealer...

— Tout l'argent revient au gang.

— Que veux-tu dire ? Que tu deales pour ton gang gratuitement ? Mais cela n'a aucun sens !

Non, en effet.

— Avant je gardais cinquante pourcent de l'argent des ventes. Vingt-cinq allaient pour le gang et les autres vingt-cinq allaient pour ma nourrice...

— Maria, murmura-t-elle.

Je fus assez surpris qu'elle connaisse la définition de « nourrice » dans le jargon du dealing. Voyant mon air déconcerté, elle dit :

— Tony m'a expliqué.

Là, j'étais encore plus perdu. Qu'est-ce que mon meilleur ami venait faire là-dedans ? Serait-il allé lui parler sans m'en avertir ? Le connaissant, c'était fort probable.

— Mais, depuis que tu m'as demandé de choisir, ma part leur revient, même si je dois payer Pablo désormais.

— Je ne comprends pas, pourquoi faire une chose pareille ? Pourquoi continuer à dealer pour eux alors que tu ne gagnes pas un sou ?

J'avalai ma salive et fermai les yeux. Cet orgueil à la con franchement, je devais à tout prix m'en débarrasser. Ça ne devrait pas être aussi compliquer de lui en parler, bordel !

Alors, je fermai les yeux et me jetai à l'eau, essayant de ne penser à rien d'autre.

— Lorsque ma mère est tombée malade, nous n'avions pas d'argent pour le traitement et nous n'avions pas d'assurance, cette dernière étant trop chère. Je ne pouvais pas la laisser mourir comme ça, je devais tenter quelque chose. La seule chose à laquelle je pensais, c'était à trouver l'argent nécessaire. Alors... je me suis tourné vers un ami plus âgé, Santiago, sachant qu'il faisait partie des Angeles de Calaca. C'est grâce à lui que j'ai pu intégrer le gang.

Paradis Brisé (Tome 2 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant