Chapitre 61 Elena (Tome 2)

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*********** Avant de reprendre votre lecture, je vous suggère de relire les chapitres 59 et 60 afin de vous remettre dans le bain ***********

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Couchée sur une serviette à même le sable de la plage, je me prélassai au soleil un peu avant midi.

Depuis que je m'étais levée à quatre heures, j'avais à peine pu fermer l'œil. Je somnolai sur place et l'astre au-dessus de ma tête ne faisait qu'accentuer ma fatigue. J'avais conscience de ce que j'avais fait à Ty quelques heures plus tôt : je l'avais puni pour son comportement, en même temps que je m'étais punie moi-même en lui refusant ce que je voulais le plus. Mais je devais lui rappeler que rien dans ce monde n'était acquis et donc, que moi non plus. Son comportement la veille m'avait grandement déroutée, non seulement moi, mais aussi nos amis.

Lorsque j'étais arrivée dans la cuisine à pas de loup et que j'avais vu son dos tatoué de ce gigantesque corbeau aux ailes déployées, mon sang s'était glacé dans mes veines. C'était la première fois que je le voyais, mais j'avais pu faire semblant sans qu'il ne se doute d'absolument rien. Sa peau était encore un peu rouge, mais avait l'air de bien cicatriser, après tout, cela faisait environ trois semaines qu'il se l'était fait faire.

— Donc si j'ai bien compris, dit Mayim qui se trouvait couchée à côté de moi, tu l'as allumé à quatre heures du matin et ensuite tu es repartie te coucher ?

— En résumé, oui.

Je n'étais pas particulièrement fière de ce que j'avais fait, toutefois j'espérais qu'il aurait compris la leçon comme ça. Ce n'était pas une question de rancune, loin de là, mais il devait bien comprendre que s'il se comportait comme un crétin en bousillant notre première journée de vacances, il y aurait des conséquences. C'était mathématique pourtant.

— Waouh, je suis certaine qu'il a été obligé de se l'asticoter pour pouvoir dormir, ricana-t-elle.

— Ce n'est pas mon problème, ronchonnai-je, n'ayant pas forcément envie d'entrer dans ce terrain-là.

Ce n'était pas vrai, bien évidemment que c'était mon problème, étant donné que c'était moi qui l'avais mis dans un tel état d'excitation. Toutefois, je n'arrivais pas à me sentir totalement coupable. Après ce qui s'était passé sur la jetée, j'étais rentrée complètement hébétée à la maison, tout en ne cessant de me demander ce qui avait bien pu lui traverser l'esprit pour réagir de cette manière.

J'avais adoré ce baiser ainsi que le fait qu'il se soit octroyé le droit de dépasser ces limites qu'il ne franchissait que dans l'intimité d'une chambre, pourtant, j'avais senti que quelque chose clochait, qu'il n'allait pas bien et que le fait de m'embrasser et de me toucher de la sorte, était une manière d'échapper à tout ce qui le torturait à ce moment-là. Ce que c'était ? Lui seul le savait.

Et même si j'avais dit que ça ne m'intéressait pas de lui demander ce qui le tourmentait, j'en crevais d'envie ! C'était bien plus fort que moi. Après être retournée dans ma chambre, j'avais passé ce qui restait de nuit à me demander ce qui avait bien pu arriver. Et toutes les hypothèses qui m'étaient venues à l'esprit, étaient reliés à sa mère et à son père. Peut-être était-il déjà venu dans cette maison lorsqu'il était petit ?

Ça me paraissait peu probable, il avait dit plus d'une fois que son père ne lui avait jamais montré la moindre once d'affection et il n'avait appris la vérité à son sujet qu'à l'âge de douze ans.

— En fait, continua Mayim en m'enlevant à mes contemplations, désolée pour le repas d'hier.

Je ne pus m'empêcher de pouffer. Ce ne serait pas moi qui la critiquerait en tout cas, derrière les fourneaux je n'étais pas du tout douée, mis-à-part pour la pâtisserie. C'était un vrai miracle que mes frères soient encore en vie après avoir mangé mes nombreux petits plats ratés, pas étonnant que Chris se moque de moi et de mes talents culinaires à la moindre occasion. Après avoir tant souffert, il avait bien le droit de me charrier avec.

Paradis Brisé (Tome 2 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant