Paradis Brisé (Tome 2 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 25 Elena (Tome 2)

Je refermai la porte de mon casier, alors que Mayim me parlait de sa fête d'anniversaire. Apparemment, les invitations avaient déjà été distribuées et elle me tendait en cet instant la mienne, tout comme celle de Tyler, que je regardais sans ne rien dire.

Je devais lui en parler, mais désormais, je ne savais pas vraiment comment m'y prendre. Si je lui disais sans aucun détour que je savais la vérité... le prendrait-il bien ? Ou devais-je tourner d'abord autour du pot ? Je l'ignorais.

— Elie ? Tu m'écoutes ?

Je secouai la tête afin de me remettre les idées en place et pris les invitations qu'elle me tendait pour ensuite les ranger dans mon sac.

Ça ne pouvait pas dépasser aujourd'hui : je devais impérativement le dire à Ty.

— Pardon, m'excusai-je.

— Tu as l'air dans la lune depuis lundi, remarqua-t-elle. Depuis que tu as rencontré mon oncle en fait, on aurait dit que tu avais vu un fantôme. Tu es certaine que ça va ?

Mon amie était très observatrice, mais qu'étais-je censée lui répondre ? Que j'avais découvert que son oncle par alliance était le père biologique de Tyler ? Non, je doutais énormément qu'il veuille que cela se sache, tout comme Grey... ou même sa famille. Je n'avais aucun droit d'en parler à autrui, je devais simplement le dire à Tyler.

— Oui, ça va. Je suis juste un peu fatiguée, mentis-je.

Mayim m'observa, l'air dubitative pendant quelques instant, pour ensuite, changer totalement de sujet à mon plus grand soulagement.

— Sinon, sais-tu quelques chose du copain mystère de Drew ? J'ai beau essayer de lui tirer les vers du nez, il n'en démord pas !

Je ricanai légèrement. Mis à part le fait de savoir que c'était un élève de onzième année qui n'était pas forcément correct avec lui en public, j'ignorais totalement de qui il s'agissait. Puis étant donné que pas mal de monde ne traitait pas très bien Drew à cause de son orientation sexuelle, c'était comme chercher une aiguille dans une meule de foin.

C'était dingue qu'en plein vingt-et-unième siècle et surtout parmi des jeunes gens comme nous, il y ait une grande partie ayant de si gros préjugés par rapport aux homosexuels. Cela n'arriverait jamais à New-York, c'était ce que Drew ressassait sans cesse et il avait bien raison.

Le Texas n'était pas un état très commode pour la communauté LGBTQ, surtout dans les petites villes, pas à Houston ou Dallas, c'était certain. Pour moi, Drew était vraiment courageux et je l'admirais vraiment, car malgré toutes les entraves qu'il pouvait trouver sur sa route, il gardait toujours la tête bien haute. Et le lycée était rempli de cons qui trouvaient que s'en prendre à lui en lançant des insultes et des remarques homophobes était drôle.

Avant de le fréquenter, je n'avais jamais réellement fait attention, mais depuis qu'il avait débarqué dans ma vie, je voyais vraiment le sacré problème qu'il y avait et le pire, c'était que les professeurs ne faisaient rien, tout comme les autres élèves, trouvant ça normal.

La semaine dernière, Heath Grossman – faisant partie de l'équipe de baseball – était passé à côté de nous et avait fait une remarque déplacée à Drew, mais mon ami n'avait pas répliqué. Je me doutais que c'était plus simple de faire la sourde oreille, plutôt que de confronter ceux qui disaient quelque chose de désobligeant. Toutefois, j'avais dit à ce débile de s'occuper de ce qui pendait entre ses jambes au lieu de penser à l'entrejambe de quelqu'un d'autre.

Ça lui en avait bouché un coin lorsque ses potes débiles avaient commencé à se foutre de sa tronche, mais il n'en méritait pas moins. Une petite humiliation publique pour remettre quelqu'un à sa place, il n'y avait rien de meilleur.