Paradis Brisé (Tome 2 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 20 Elena Partie 2/2 (Tome 2)

J'arrivai dans la chambre et me dirigeai vers la salle de bain où j'ouvris directement l'armoire à la recherche des médicaments. Il n'y en avait pas des masses, simplement trois petits flacons orange transparents avec une étiquette où le prénom et le nom de mon amie figuraient, ainsi que le nom de la substance en question.

À la première pioche, je trouvai le paracétamol et en pris un, avant de l'insérer dans ma bouche et de me baisser afin de boire l'eau du robinet directement. L'eau coula sur mon menton tout en descendant sur ma gorge. Puis je le fermais après avoir avalé.

Je remis le flacon dans l'armoire et au moment de refermer la porte, je sursautai de peur en voyant Reid reflété dans le miroir de cette dernière. Il se trouvait derrière moi, appuyé contre le cadran de la porte de la salle de bain, le regard baissé et grave, mordillant l'intérieur de sa lèvre inférieure.

— Putain Greyson ! m'exclamai-je. Tu veux me tuer ou quoi ? Tu m'as foutu une de ces trouilles...

Mon cœur battait à tout rompre, ne l'ayant même pas entendu approcher. On aurait dit un foutu chat à se déplacer sans faire le moindre bruit !

— Il ne viendra pas, dit-il tout simplement.

Je fronçai les sourcils en me tournant vers lui. Mais de quoi il parlait ?

— Tyler, reprit-il en relevant le visage afin de me faire face, il ne viendra pas.

— Pourquoi tu dis ça ?

Après tout, il était déjà venu dans cette maison. Qu'est-ce qui l'empêcherait de recommencer ?

— Parce que je le connais bien plus que tu ne le penses, dit-il de son air suffisant.

— Je sais que vous avez grandi ensemble.

Le jeune athlète fronça les sourcils et serra les dents, visiblement déstabilisé par ma remarque.

— Il te l'a dit ?

Reid semblait vraiment pris au dépourvu, comme s'il ne s'était jamais attendu à ce que Tyler m'en parle.

Je me contentai alors de hocher tout simplement la tête, sous son regard perdu.

— Qu'est-ce qu'il t'a dit d'autre ? demanda-t-il d'une voix rauque, presque sourde.

— Que sa mère était votre domestique. Rien de plus.

Il esquissa un sourire narquois et partit d'un rire nerveux, sans cesser un seul instant de me contempler.

— Bref... il ne t'a rien dit.

Je levai les yeux au ciel et soufflai, agacée.

— Comme je t'ai dit, il ne se pointera pas.

— Peut-être qu'il te surprendra.

Je ne voyais vraiment pas pourquoi il disait ça. Il était venu dans cette maison quelques jours auparavant, qu'est-ce qui l'empêcherait de le refaire ?

Il esquissa un sourire en coin et avança d'un pas vers moi, mais je ne bougeai pas, ce serait lui faire trop plaisir que de reculer. Je ne tenais pas vraiment à ce qu'il me coince contre un mur.

— Tu veux savoir ce que j'ai dit à ton copain ce jour-là à la cafétéria pour qu'il me fasse un placage et commence à me tabasser ? me demanda-t-il d'un petit air railleur.

Le souvenir de cet événement l'amusait ? Définitivement, il devait être maso.

J'avais toujours voulu savoir, certes, mais je ne tenais pas à rentrer dans son petit jeu provocateur.