Paradis Brisé (Tome 2 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 15 Tyler (Tome 2)

Je n'arrivais toujours pas à le croire !

Grey ? Elle l'avait carrément appelé par le stupide surnom que lui donnaient les filles qui lui couraient après ?

Elle aurait pu l'appeler Greyson, que cela ne m'aurait rien fait. Mais Grey ?

Ça avait été l'entendre et j'avais totalement vu rouge.

Ce connard était le fautif de nos problèmes depuis un mois et... elle semblait totalement s'en foutre ! Elle n'avait même pas semblé surprise lorsque je lui avais fait la remarque, ce qui signifiait qu'elle l'appelait déjà sans doute comme ça avant.

Putain ! Reid ne pouvait donc pas aller voir ailleurs ? Pourquoi Elena ? Pourquoi s'enticher d'elle ? Combien de temps allait-il jouer à ce petit jeu malsain ? Je n'en pouvais vraiment plus !

C'était une chose de me faire des coups de pute pendant toutes ces années, mais s'il croyait que j'allais rester les bras croisés tandis qu'il essayait de me voler ma copine, il se trompait lourdement ! Je passerais vraiment à l'offensive, comme il ne l'avait encore jamais vu.

Le fait d'imaginer Elie avec quelqu'un d'autre me rendait malade, mais que cela puisse être Reid, alors là, je ne répondais vraiment plus de rien. Je savais qu'être jaloux n'arrangerait pas les choses, mais je n'y pouvais absolument rien ! Que l'on choisisse Reid à ma place... ça avait toujours été l'une de mes plus grandes peurs.

Pourquoi ? Je l'ignorais, mais... j'imaginais bien que cela avait un rapport plus ou moins direct avec notre lien de sang. Il avait toujours tout eu et moi... je n'avais plus rien. Ma mère était morte, notre père reniait mon existence, ma grand-mère se tuait à la tâche pour des gens exécrables et j'avais une dette sur les épaules depuis mes quinze ans ! Alors que lui, jamais il n'avait eu à se soucier de rien, étant né avec une cuillère d'argent dans la bouche.

La seule chose bien et pure que j'avais dans ma vie, c'était Elena et je n'allais pas laisser cet enfoiré me la voler.

J'étais conscient qu'Elie ne m'appartenait pas, je n'étais pas son maître, elle n'était pas ma propriété, toutefois, j'éclaterais la tronche de ce débile s'il osait encore s'approcher d'elle. Je le connaissais parfaitement et il ne ferait rien d'autre que nous blesser si jamais nous laissions une brèche dans notre relation. Il s'immiscerait comme il l'avait déjà fait et il foutrait en l'air tout ce que nous essayerions de construire.

En tous cas, j'aurais pensé Elie bien plus intelligente.

Grey ? C'était tout bonnement incroyable ! Qu'elle appelle ce mec qu'elle détestait tant par son surnom me déroutait complètement.

C'était comme recevoir un coup de poing en plein ventre, je ne saurais comment expliquer ce que j'avais ressenti en l'entendant l'appeler de la sorte. La seule chose que je pouvais dire, c'était que toutes les alarmes dans mon esprit s'étaient déclenchées de manière synchronisée.

— Lâche l'affaire, m'avait dit Tony lorsque je lui avais raconté pourquoi notre conversation était partie en vrilles. Il n'y a pas de quoi en faire un plat. Plein de filles l'appellent comme ça, dont Mayim...

Je savais qu'il essayait de me faire relativiser, de me calmer, mais il n'allait tout simplement me faire croire que Mayim faisait partie du lot, non ? C'était sa cousine ! Ça ne comptait pas !

— Tu t'emportes pour un rien, avait-il continué. Elena ne verra jamais Reid de cette façon.

Il semblait bien sûr de lui et au fond, sans doute savais-je qu'il avait raison, pourtant... ce n'était pas d'Elie que je doutais, mais de moi-même.

Et cela faisait deux jours que je n'arrivais pas à me sortir ça de la tête, ainsi que notre dispute.

— Tu es certain qu'il va bien ? demanda Pablo alors que nous étions lui, Tony et moi appuyés contre les casiers en plein milieu du couloir en attendant la sonnerie du début des cours de l'après-midi.