Paradis Brisé (Tome 2 de Paradis Secret) © [TRILOGIE SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

Chapitre 6 Tyler (Tome 2)

Mais quelle journée de merde franchement !

Déjà, la première chose que j'avais faite, cela avait été de foutre mon poing dans la gueule de Pablo dès qu'il s'était pointé sur le parking à la première heure. Je lui avais parfaitement fait comprendre que sa petite discussion avec Liz par rapport à ma vie amoureuse ne m'avait pas du tout plu. Je ne voyais pas ce qu'il avait à s'en mêler !

Sa réponse ? Liz et moi étions similaires, nous venions du même quartier et nous connaissions depuis toujours, nous étions du même monde. Tandis qu'avec Elena, nous avions des conditions sociales et économiques totalement à l'opposé et aux dernières nouvelles, elle m'avait larguée. En définitive, ça ne marcherait jamais entre nous, car tout comme l'eau et l'huile, nos classes ne se mélangeaient pas.

Ce qui lui avait valu un autre coup. Désormais, il avait un beau cocard à l'œil gauche et on pouvait dire qu'il l'avait cherché. Et parce que Tony m'avait arrêté dans mon élan, sinon j'aurais continué, je lui aurais donné une putain de raclée. Il ne méritait que ça de toute façon.

Qu'est-ce que j'en avais à faire qu'Elena et moi soyons de conditions sociales et économiques différentes ? Ce n'était pas ça qui nous avait séparé, loin de là.

Nous venions peut-être de deux mondes différents, je voulais bien l'admettre, mais lorsque nous étions ensemble, nous avions notre monde propre. Voilà ce que nous avions réussi à créer ensemble : laisser de côté les préjugés de la société afin de créer notre paradis.

J'en avais marre des préjugés de tout le monde. Je devais bien avouer que j'en avais un paquet, étant humain. Tout de même, je m'efforçais de changer, d'être moins con. Les préjugés, ce n'étaient que des conneries qui ne faisaient que diviser les gens sans aucune raison. Je l'avais compris ça.

Je ne voyais vraiment pas pourquoi un mec d'origine mexicaine ne pouvait pas sortir avec une fille d'une autre origine ou d'une autre condition sociale et économique. Où était-ce écrit ? Nulle part !

J'étais vraiment énervé et j'espérais avoir été suffisamment clair avec Pablo, parce que la prochaine fois même Tony ne pourrait pas le sauver. Dire que je lui ferais la peau serait vraiment un euphémisme !

De toute la matinée, je n'avais pas croisé Elena, à croire qu'elle faisait exprès de m'éviter... du moins, c'était la sensation que j'avais. Je connaissais parfaitement ses horaires, mais je ne voulais surtout pas l'oppresser. Je devais me montrer patient, même si ça commençait à sérieusement me gonfler. L'ancien moi serait passé à l'action il y a belle lurette, dès qu'elle aurait remis un pied à Dayton pour être tout à fait honnête.

Certes, ça donnerait de moi l'image d'une grosse brute, mais vu où j'en étais, je n'en avais un peu plus rien à foutre en réalité.

Pourtant, j'avais suivi les conseils avisés de Tony, seulement je commençais à amèrement regretter de l'avoir fait. J'aurais dû suivre mon instinct, même si cela m'aurait fait passer pour un harceleur de première.

Désormais, c'était la pause déjeuner et je me dirigeai vers la cafétéria, où je la verrais sans aucun doute. J'imaginais qu'elle serait assise à sa table habituelle, avec Mayim et Drew, ces derniers ne venant plus manger avec nous depuis que Tony était en froid à cause de moi avec sa petite amie.

Et lorsque j'entrai, je la vis, entourée de ses amis là où j'avais dit qu'elle se trouverait. Mais quelque chose m'interpella, ils n'étaient pas trois, mais quatre. Et cette quatrième personne n'était ni plus ni moins qu'un mec, qui était assis tout juste en face d'Elena et cette dernière lui souriait.

J'ignorais pourquoi mais la voir aussi heureuse me blessait. Une partie de moi était soulagée de la voir aussi bien, tandis qu'une autre... eh bien, pour être tout à fait franc, je ne la voyais pas du tout affectée alors que moi, je n'étais que l'ombre de moi-même depuis un mois. Elle avait l'air de bien vivre cette rupture qu'elle m'avait imposée. Et la voir sourire de la sorte à un autre mec, ça me sortait littéralement de mes gonds.