Découvertes et avancées fructueuses

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"Trigedalsleng : gras"

Quelque chose n'allait pas depuis plusieurs jours, j'ai eu beau rester calme. Pike m'avait affecté un deuxième garde, je l'ai vu tellement que je me suis finalement mise à les surnommer « mes meilleurs amis ». Je pensais avoir fait assez pour qu'il me fasse enfin confiance. Je commence vraiment à en avoir marre d'être suivi par deux petits chiens dès que j'ai le malheur d'avoir besoin d'air frais.

Au moins je sais que Lex est en sécurité même si pour cela elle doit être à plusieurs kilomètres de moi, et que la solution pour sauver mon bébé est à seulement quelques mètres de moi.

J'ai tout de même pu continuer mon enquête, malgré mes deux toutous dont je ne connais même pas les noms. J'ai remarqué que le niveau 2 était complètement interdit même pour la plupart des membres de la Ferme. Il fait à tout prix que j'aille y faire un petit tour. Comme souvent je me ballade autour de la station en piteuse état. Au détour d'un couloir je rentre d'un coup dans quelqu'un. En relevant la tête je reconnue la femme que j'avais souvent vu sur une photo près de la couchette de Monty. Sa mère.

Je la pensais morte dans le crash, je ne savais même pas qu'elle avait survécu dans l'ancienne vie. Je ne pense pas qu'elle puisse me reconnaître.

-Je suis désolé jeune fille, je ne vous avais pas vu.

-Je suis désolé moi aussi (pas pour la même chose). Je suis Clarke.

-Donc tu es la fameuse Clarke !

-Si fameuse que cela ?

-Bien sûr que vous êtes célèbre, vous avez trahis les sauvages pour revenir chez vous, en ramenant avec vous de précieuses informations.

Je me sentais mal que la mère de Monty soit aussi renfermée que Pike l'était, j'espère qu'elle aura une chance de changer de mentalité pour revenir près de nous et peut-être même faire partie de la vie de son fils. Parce que pour le moment elle ne risquait pas de mettre un seul pied sur le territoire de la coalition. Je pouvais me souvenir que Monty vivait aujourd'hui une vie des plus heureuse avec une fille de l'arche Harper dans le territoire de Trishanakru. Il est assez bien là-bas avec son magasin de plantes médicales (pour la plupart du moins) qu'il gère avec Jasper forcement. Ils sont même devenus assez célèbres dans la coalition grâce au moonshine qu'ils ont continués de produire en bien plus grande quantité, je sais que même Lexa leurs en commandent souvent pour les soirées de Polis.

- Vous êtes la mère de Monty, non ?

Son regard s'illumina sous ma question.

- Tu connais Monty ? Comment est-ce qu'il va ? Où est-il ?

Il y a peut-être de l'espoir pour elle dans le futur.

- Oui, je le connais du temps des 100. Le premier largage je veux dire. La dernière fois que je lui ai rendu visite, il y a quelques semaines maintenant, il y avait encore agrandi son magasin. Il fait dire que les affaires fonctionnent super bien pour lui. Il vit dans le Sud près de la mer.

- Que fait-il comme commerce ?

- Il produit ses propres herbes médicales qu'il vend dans son magasin, enfin, celui qu'il partage avec Jasper. D'ailleurs ils sont toujours aussi forts pour faire le meilleur alcool jamais vu sur Terre.

- Il a toujours aimé le jardinage...

Elle avait l'air pensive, presque soucieuse.

- Je vous rassure ils vivent très bien, ils gagnent très bien leurs vies. Je sais de source sûre que Jasper ne va pas tarder à apprendre une bonne nouvelle de sa femme Maia et peut-être que Monty arrivera à vaincre sa timidité légendaire et enfin demander à Harper de l'épouser.

La femme rit un petit, surement soulagée que son fils n'avait pas changer du tout au tout depuis leurs séparation plusieurs années avant ce jour.

- Vous n'êtes pas heureuse pour eux ? Je pensais que cela vous ferait plaisir...

Elle se retourna sans rien ajouter et partit me laissant plantée au milieu du couloir. Je n'abandonnerais pas, mais si elle se met en tête de détruire le bonheur de mes amis à causes de son idéologie raciste. Elle pourra dire adieu à la vie. Sûr.

Laisser sur ma faim dans l'exploration de la navette, je me mis en route de la fameuse section interdite. Étonnamment je ne croisais presque personne à l'intérieur et réussis à me cacher dans un recoin à chaque bruit de pas. Merci Lexa, j'avais appris à rester silencieuse dans toutes situations, je ne faisais donc aucun bruit même sur le plancher de métal.

Cette partie de la station était dépourvue de garnitures volées par Pike durant ses raids sur de pauvres villages. Les murs étaient laissés nus et innocents pour tout yeux humains. Quelqu'un qui passerait par ici par hasard ne trouverais rien d'attirant et rebrousserait surement chemin.

Mais là au fond du plus long couloir se trouvait une porte que je n'avais pas remarquée au début et dedans ce qui avait du être une ancienne cabine de dépressurisation maintenant devenue une petite cellule. Au fond de cette dernière une petite fille roulée en boule fixait son regard sur moi.

Elle ne devait pas avoir plus de 10 ans

Elle ne devait pas avoir plus de 10 ans. Brune mais les cheveux très sales et crêpés par le nombre incommensurable de nœuds qu'ils devaient contenir. Son petit visage était couvert de saleté ce qui permit de faire encore plus ressortir le vert de ses yeux. De mon expérience je pus voir dans son regard de la peur mixée avec une profonde envie de survivre. Elle était l'image précise d'un lion en cage.

Je me rapproche assez d'elle pour pourvoir distinguer les marques que ses ongles avaient laissés sur l'épaisse vitre. La pauvre enfant... L'envie de la sauver grandissait inexorablement en moi.

Le bouton jaune de l'ouverture sur sas semblait rayonner et éclairer toute la pièce de sa lumière, me suppliant de le presser.

Les grands yeux verts forêt de l'enfant suivaient le moindre de mes mouvements surement en débattant dans quel camp j'étais, le sien ou celui de son geôlier.

- Ne t'inquiète pas, je vais te sortir d'ici.

Je ne savais même pas si elle pouvait m'entendre à travers l'épais verre de la porte. Mais je sentis qu'elle se détendait légèrement surement à cause de l'utilisation de sa langue maternelle. Heureusement puisque je commençais à entendre du bruit dans le couloir.

J'eu juste le temps de me cacher derrière un meuble dans l'angle mort de la porte pour y voir entrer Pike. Il s'approchait de la cellule comme une panthère devant sa proie : Avec la conviction de son pouvoir sur la pauvre enfant.

- Alors petite, qu'as-tu à me dire aujourd'hui ?

L'enfant ne comprenait visiblement pas un traître mot de ce que l'homme lui disait. Elle se contentait de le regarder dans les yeux signe de son profond courage malgré son jeune âge.

- Tu n'as pas envie de m'aider aujourd'hui non plus ? Tu sais donc ce qui va t'arriver en conséquence ? Ce ne sera donc pas ma faute....

Sa main se tendit vers le coin de la porte, je pensais durant une seconde qu'il allait ouvrir la porte mais sa main se dirigea plutôt vers un plus petit. Il ne m'aura fallu qu'une seconde pour comprendre. Tout l'oxygène du sas se vida et la fillette se mis à suffoquer violemment. Pike l'a laisser souffrir pendant quelques minutes. La pauvre allait s'évanouir quand d'un geste de la main Pike autorisa l'air à rentrer de nouveau dans la pièce. Il se retourna pour sortir de la pièce non sans lui lancer un dernier petit :

- On se reverra demain petite sauvage.

Une fois le calme revenu, il était temps de trouver un plan pour sauver cette gamine. Impossible de la laisser ici avec lui.

-Je te sauverais je te le promets.

Sortir de la pièce et la laisser ici pour le moment fut une des choses les plus dures que j'ai eu à faire dans cette vie-ci. Je l'entendis tout de même chuchoter " Mochof" quand je refermais la porte, la laissant de nouveau seule.

le temps d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant