Kris

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Il ne lui restait que jusqu'au lendemain matin, voir cette nuit pour trouver le moyen de sortir la petite de l'étage condamné. Aller savoir si Lexa pourrait attendre jusqu'à là.

Nous étions déjà à l'heure du déjeuner, bien malgré son envie Clarke devait rejoindre la « salle à manger ». Là-bas l'attendait bien entendu Pike, toujours aussi souriant. Comme la blonde avait envie de lui arracher la bouche du visage et de lui faire avaler ensuite (excusez la, elle est sous beaucoup de pression en ce moment). Il était toujours là aux repas comme s'il ne voulait jamais manqué une occasion de reluquer son nouveau trophée. Clarke savait bien que Pike n'attendait qu'une chose : pouvoir la cloîtrer dans une cellule du même genre que celle qu'elle venait de découvrir ; elle n'avait ici qu'une pseudo-liberté d'où la présence de ses gardes qui la suivaient partout où elle voulait aller.

-Comment avez-vous dormi Clarke ? Votre cabine vous plait-elle ?

-Tout est à mon goût, merci de vous en inquiéter.

Les deux savaient que ce ton jovial était des plus faux, l'un attendait juste que l'autre dise la chose de trop, ce que Pike comptait bien faire.

-Elle doit te rappeler le temps où vous viviez encore dans une société civilisée. Loin de ses sauvages assoiffés de sang.

Autant vous dire qu'en ce moment Clarke bouillait. Que ce monstre puisse appeler SON peuple « des sauvages assoiffés de sang », cela la dépassait. C'était lui qui tuait son peuple sous des prétextes digne d'hommes des cavernes. Tous ce qu'elle put faire fut d'essayer de garder son calme et de respirer un grand coup.

-Ici les lits sont beaucoup trop durs, retorqua la blonde.

-Je peux vous donner une autre chambre, si vous voulez ? Proposa son ennemi.

-Non merci, je me suis déjà faite à ma chambre.

Comme s'il n'allait pas plutôt lui offrir une cellule bien au chaud dans un étage sécurisé, enfermé à double tour.

Pendant le repas, un jeune homme très chétif se glissa dans la pièce, la blonde se surprit à penser qu'il n'aurait pas fait long feu dans n'importe quel clan. Le jeune garçon se faufila jusqu'à son chef et contre toute attente le sourire de Pike se fana, il se leva et parti laissant le pauvre homme derrière lui. En voilà une bonne occasion.

-Bonjour, je suis Clarke.

L'autre sembla déstabilisé qu'on puisse lui adresser la parole.

-Bonjour, moi c'est Kris.

-Tu es tombé avec la station toi-aussi ?

-Tu ne te souviens pas de moi alors ?

-Non, je suis désolé. Mais si cela peut te rassurer j'étais très isolée sur l'Arche.

Le garçon sourit doucement.

-J'étais un des 100 envoyés sur Terre.

-Quoi ?! Impossible ?!

-Et pourtant si, mais aujourd'hui, je n'ai plus 12 ans. J'avais une sœur...

-Sarah ! Je vous avais envoyés tous les deux dans le clan des falaises bleues. Nous n'avons pas eu de nouvelles mais quand nous étions venus vous vérifier on nous a dit que vous étiez partis. Personne n'a pu vous retrouver.

-On a fait une grosse erreur. Sarah ne voulait pas rester dans le village à partir du moment où elle a su que l'Arche était tombée. Moi je voulais rester j'adorais la famille qui nous avaient gardés depuis notre arrivé, ils nous ont adoptés. Da voulait même commencer mon entraînement. Sarah n'a jamais vraiment intégré le village, elle était trop fermée, elle ne voulait pas apprendre de nouvelles façons de vivre. Une nuit, elle m'a demandé de partir avec elle mais comme je ne voulais pas elle m'a drogué. Quand je me suis réveillé j'étais déjà dans le camp de Pike avec aucun moyen d'en sortir. Je ne suis pas ressorti d'ici depuis et je suis le petit valet du grand chef.

-Tu ne lui est pas loyal alors ?

-Il a fait tuer ma famille, a envoyé ma sœur mourir en martyre et se sert de moi comme un esclave. Non je ne lui suis pas loyal et ne le serais jamais. Cet homme est un monstre. Je dois tous les jours voir dans les couloirs des peintures ou des meubles qui autrefois étaient dans ma maison, l'une des commodes est toujours tachée du sang de quelqu'un de chez moi que Pike ne veut pas faire enlever parce que c'est pour lui un signe de victoire. Dîtes moi qui est le sauvage entre eux et nous.

-Ta sœur ? Osa questionner Clarke

-Elle s'est portée volontaire pour une mission mais n'est jamais revenu.

-Donc tu veux m'aider ?

-Que dois-je faire ? Lui demanda-t-il assuré

-Aide moi à distraire Pike et sauver une petite fille qui est retenue prisonnière ici.

-Madi. Elle s'appelle Madi. Je n'ai réussi à lui faire dire son nom que quand elle m'a reconnu. Elle faisait partie de mon village. C'est une night Blood, mais tout le monde chez nous gardais le secret car elle était la dernière chose que sa mère aimait depuis que son père a été tué par la montagne il y a longtemps. Ils ne voulaient pas qu'elle soit emmenée à Polis. Sarah n'a pas hésité une seconde avant de la vendre à Pike contre un poste plus haut dans sa petite armée pathétique.

-M'en veut pas mais ta sœur était un monstre...

-Je le sais mais elle me manque tout de même...ou peut-être c'est son ancien-moi qui me manque, quand elle était encore pleine de gentillesse et que son cœur n'était pas qu'un bloc de granit.

-Je comprend....

Clarke se souvenait de la Charlotte de l'ancien monde, quand la petite s'était jeter du haut d'une falaise après avoir tué Wells. Elle s'était sentit tiraillée entre une grande tristesse et une colère infinie envers la fillette. Même aujourd'hui quand elle la croise dans Polis, toujours avec sa nouvelle maman, elle ne peut retenir un frisson. Donc oui, elle sait aujourd'hui comment ces deux sentiments si différents peuvent pourtant être si parfaitement compatibles.

Oui, elle le comprenait.

le temps d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant