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Je n'ai pas bougé du sol depuis que je suis rentrée du lycée

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Je n'ai pas bougé du sol depuis que je suis rentrée du lycée. C'est repartie. Retour à la case départ. Je pensais avoir passé ce cap, oublier la douleur du passé... oublier que cette putain de famille me déteste. Il font de moi un monstre et maintenant je me déteste. Je me haï pour avoir protégé Irene, je me haï pour me sentir seule, je me haï pour ne pas juste être comme Elizabeth voudrait que je sois. Je me haï de vouloir être moi-même. Je me haï d'être tout simplement venu au monde. Tout ce que je touche brûle , tout ce que je fais c'est une bombe qui explose. Pourquoi ?

C'est ça le prix à payer quand on perd une personne ?

J'ai perdu Sophie, mon monde a commencé à s'effondrer sans aucune raison. J'avais besoin de Elizabeth et elle n'a jamais eu le temps de consoler sa fille. À dix ans je ne savais même pas ce que c'était le deuil ni même ce que c'était la mort. Je me retrouve coincé. J'ai perdu Cameron et comme une conne, je l'ai laissé mettre des pansements sur mes blessures. Quand je l'ai quitté toutes ces plaies ont commencé à saigner de nouveau. C'est la que j'ai compris, il y a que moi pour soigner mes blessures. Comment faire quand nous sommes brisé... je brûle tellement de l'intérieur que je n'arrive pas à éteindre ce propre feu en moi.

Je prends une respiration difficile, ainsi le nœud qui commence à se former dans ma gorge me dit que je vais pas tarder à craquer.

Non ! Jelena tu es plus forte que ça ! Ne pleure pas... tu vas surmonter tout ça.

Les gens sur qui je comptais m'ont lâché alors je dois rester forte et mettre des pansements sur mes propres blessures.

Je me lève et attrape une feuille que je trouve en deux speed. Je prends un stylo et note :

« Je rigole comme une folle
Tous ces chemins sont identiques
À chaque bout de celui-ci
Je ressens cette querelle profonde

Les mots deviennent les mêmes
Je veux rien perdre
Mais plus je m'accroche
Plus je me sens amoché... »

Je suis interrompu par la sonnette de mon appart. Je froisse la feuille et créer une boule que je lance dans un coin de l'appartement. Qui pourrait me faire chier ? J'espère vraiment que ce ne soit pas Elizabeth, car elle ne partira pas d'ici vivante. Je prends le téléphone pour répondre.

— C'est qui ?

— Euh... C'est Maé. Est-ce que je peux monter discuter ?

Je mets un peu de temps avant de répondre.

— Je suis au treizième étage, appartement 136.

J'appuie sur le bouton pour la laisser entrer dans l'immeuble. Je suis troublé par sa présence... Qu'est-ce qu'elle voulait ?

Elle aussi elle m'a trahi ce matin. Même la fille que je pensais trouver innocente et gentil me fou un putain de couteau dans le dos. Après quelques secondes d'attente j'entends sonner à la porte. J'ouvre et tombe sur elle, le visage remplit de regret et me supplie d'attendre.

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