Arrivés devant l'hôtel, il fit le tour de la voiture pour lui ouvrir la portière et donna ses clés au garçon qui se tenait à la porte. Celui-ci jeta un coup d'œil éberlué à la jeune femme aux cheveux mouillés et à la veste râpée qui l'accompagnait mais ne fit aucune remarque. L'Audi avait suffi.
Une fois dans leur chambre, Marcus fit couler un bain à la jeune femme et elle s'y plongea avec délice. Il l'observa tandis qu'elle somnolait dans la baignoire et s'approcha d'elle.
— Tu dors ? chuchota-t-il.
— Non, répondit-elle en ouvrant ses yeux profonds et veloutés. Je sens la chaleur qui revient dans mon corps.
— Tu avais tellement envie de te baigner ?
— J'en rêvais depuis quinze ans ! Je l'aurais fait même en décembre... Et peut-être même au pôle Nord ! Tu te rends compte, c'est l'océan... Si papa avait vécu, je suis sûre que nous y serions retournés tous les trois.
Il laissa son regard se promener sur son corps et repensa à la première fois où il l'avait vue comme cela, dans la baignoire de la chambre rose. Elle avait changé. Elle était plus féminine et ses cheveux étaient plus longs. Elle avait refermé les yeux et il remarqua que son menton s'était arrondi, comme ses joues. Sa bouche était toujours aussi adorable... Il continua son exploration. Ses clavicules n'étaient plus saillantes et ses seins semblaient plus pleins. À cet instant, c'était leur douceur qui le tentait plus que tout.
Il serra les poings pour ne pas la toucher et admira la finesse de sa taille et la courbe des hanches qui était à présent tout à fait féminine. Ses lèvres s'entrouvrirent lorsque son regard s'arrêta sur les cuisses toujours aussi fines et le tendre triangle sombre qu'elles abritaient.
— Tu es toujours là ? demanda-t-elle, les yeux clos.
— Mmmmh
— Tu crois que je pourrais avoir une tasse de thé ? Il y a peut-être une bouilloire dans la chambre ? Si c'est un bon hôtel, il doit y avoir une bouilloire et des sachets non ?
Marcus sourit. Il se leva et referma la porte de la salle de bain avant de décrocher le téléphone et de commander du thé et des gâteaux à la réception.
Quand il revint, la jeune femme était toujours dans son bain et il se posta à côté d'elle pour déposer un léger baiser sur sa bouche. Il avait envie d'elle mais il souhaitait attendre qu'elle le désire aussi. Il se redressait presque malgré lui lorsque les bras minces de la jeune femme se refermèrent autour de son cou et que ses lèvres caressèrent les siennes.
— J'ai besoin d'aide pour me réchauffer. Sinon, je crois que je vais mourir de froid... J'espère que ce n'est pas ce que tu souhaites ? plaisanta-t-elle, mutine.
— Non, chuchota-t-il, je ne supporterais pas que tu meures de froid alors que tout mon corps est là pour toi.
Sans un mot de plus, Marcus la prit dans ses bras et la sortit de l'eau. Il la sécha avec une serviette, l'enveloppa dans un des peignoirs de l'hôtel et la sentit frémir entre ses bras tandis qu'il l'embrassait avec une passion grandissante en l'entrainant vers le lit.
— Tu as encore froid ?
— Non. Plus du tout. J'ai trop chaud, maintenant, avec le peignoir murmura-t-elle en écartant les pans en éponge. Elle était assise sur le lit et il s'agenouilla à ses pieds, enfouissant sa tête au creux de ses cuisses, ses bras noués derrière son dos. Il releva la tête pour déposer de légers baisers sur son ventre, ses cuisses puis son sexe.
— Marcus... Flora fit mine de le repousser et glissa une main dans ses cheveux en ajoutant d'une voix provocante : tu crois que je pourrais boire le thé ? J'ai très soif... Et un peu faim.

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Les yeux noirs
RomanceFlora, une ouvrière au grand coeur, habite une chambre de bonne dans le seizième arrondissement. Au septième étage sans ascenseur, la jeune femme s'épanouit au milieu de ses voisins parmi lesquels se trouve Irène, une vieille dame obèse et Elie, un...