Chapitre 37

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Léa s'assit sur son lit, prit le miroir de poche placé sur sa table de chevet et se regarda : elle s'était couchée tôt, la veille, son visage était reposé et ses yeux noirs étaient plus doux que jamais. Elle était ravie : Albert lui avait proposé de prendre des photos dans son appartement à elle, face à son miroir, et l'idée l'enchantait. Depuis quelques temps, leurs rencontres s'espaçaient mais elle voyait Albert deux fois par mois pour des séances de photo et si elle adorait ça, il semblait qu'il appréciait ces moments, lui aussi. À présent, elle était rassurée : Albert ne s'intéressait pas au sexe. Peut-être était-il homo ou bien trop vieux ? En tout cas, il ne lui avait jamais rien demandé sur ce plan-là et elle était à présent certaine qu'il ne réclamerait jamais.

Une fois levée, Léa ne put retenir une grimace en voyant l'état de son appartement : depuis que Flora avait quitté Paris, elle ne venait plus faire le ménage le samedi et son logis était sale et en désordre. Or, elle ne pouvait recevoir Albert dans un gourbi pareil ! Tout en faisant la vaisselle oubliée depuis plus de deux semaines dans l'évier, Léa songea à sa fille et regretta une fois de plus qu'elle ait déménagé à cause de sa grossesse.

En fait, elle ne lui manquait pas vraiment, s'avoua-t-elle en passant l'éponge sur la porte du réfrigérateur : depuis qu'Albert était entré dans sa vie, elle se sentait plus heureuse, plus calme, en paix. C'était ça : les séances de photo la réconciliaient avec elle-même, l'apaisaient. Bien sûr, il n'était pas son amant et cela lui donnait la possibilité d'en trouver un mais Léa n'en avait plus envie. Avec Albert, elle se sentait belle et ne désirait pas davantage : un autre homme aurait voulu du sexe et Léa n'avait jamais aimé ça... Pourquoi se forcer ?

Et Flora ? Aimait-elle le sexe avec Marcus Chevalier ? Peut-être était-il un amant extraordinaire ? Et si, un jour, elle parvenait à le séduire ? Ce serait drôle de montrer à Flora que c'était elle, Léa, la plus talentueuse des deux ! Cela serait sans doute égal à sa fille : ils avaient rompus tous les deux et Flora attendait son bébé. Pendant quelques secondes, Léa se demanda si elle n'allait pas téléphoner à Flora pour lui demander le numéro de Marcus mais elle y renonça : Albert arriverait dans moins de deux heures à présent et il fallait qu'elle termine de nettoyer et qu'elle se fasse plus belle que jamais, pour la séance photos. Mais, en ce qui concernait Marcus, il suffirait qu'elle se promène un peu rue Champredin et retrouve la petite porte bleue dont lui avait parlé Flora...

Lorsque Marcus frappa à sa porte, Léa sentit son cœur battre à coup redoublé : il arrivait, comblant tous ses espoirs. Lorsqu'elle était allée lui rendre visite, la semaine précédente après la séance de photo avec Albert, elle avait été horriblement déçue de ne trouver que sa gouvernante. Au départ, la femme avait été charmante quand elle avait décliné son identité et puis, peu à peu, elle ne savait pas pourquoi, la domestique avait eu un air réprobateur puis choqué qui avait exaspéré Léa ! Comment une simple servante se permettait-elle de la juger ?

Léa se dirigea vers la porte en songeant que si elle se montrait habile, peut-être qu'elle pourrait faire la conquête de cette homme magnifique et que, pour une fois, l'existence de Flora allait simplifier la sienne au lieu de la compliquer !

Elle alla ouvrir d'un pas vif et reconnut que les magazines people ne rendaient pas justice à l'ex de sa fille : Marcus Chevalier était un homme brun, aux yeux bleus, magnifiques et même si elle préférait les blonds, elle devait reconnaître qu'il était splendide dans son costume sur mesure.

— Monsieur Chevalier... articula-t-elle en utilisant sa voix la plus langoureuse et en plaquant son plus beau sourire sur son visage. Puis-je vous appeler Marcus ?

— Bien sûr...

L'homme d'affaire avait l'air surpris de la voir et elle sourit : il ne devait pas s'attendre à ce que la mère de Flora soit si belle, sa fille était si... quelconque ! Elle se réjouit d'avoir refait sa teinture la semaine précédente pour dissimuler ses racines et d'avoir enfilé une tenue sexy. Sa jupe ultracourte découvrait un centimètre de la dentelle de ses bas, et son corsage de dentelle noire qui révélait sa poitrine magnifique la rendaient irrésistible. Elle était sûre que Marcus ne pouvait que succomber à ses charmes !

Les yeux noirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant