Chapitre 44

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Postée sur un des bancs verts qui ornent les trottoirs parisien, Léa lissa une nouvelle fois la magnifique robe en soie bleue qu'elle avait achetée pour l'occasion, espérant de tout cœur que Marcus allait l'apprécier. Après sa conversation avec Albert, dans le café si chic décoré de miroirs, elle avait pris la décision de séduire Marcus, sûre d'être assez belle pour y arriver.

Albert ne lui avait-il pas dit qu'un riche homme d'affaires chilien avait acheté des photos d'elle ? Cela signifiait qu'elle avait toute ses chances avec Marcus ! En voyant le chèque d'Albert, elle avait été ravie et avait pris la décision d'acheter une belle robe pour parvenir à ses fins.

Léa parvint à imaginer ce que Marcus verrait d'elle, tout à l'heure, quand il la croiserait en revenant du travail. Elle savait par Flora qu'il n'utilisait pas sa voiture mais prenait des taxis et elle avait décidé de venir à se rencontre... De là où elle se trouvait, elle pouvait voir la porte qui donnait chez Marcus et elle se demanda vers quelle heure il allait rentrer. Elle se réjouit d'avoir pris le temps de se faire faire une vraie manucure : elle adorait la teinte de bleu et les strass minuscules qui ornaient ses ongles. Mes mains sont parfaites et je suis si belle qu'il ne pourra pas me résister !

Elle pouffa de rire en pensant à la tête que ferait Flora quand elle lui annoncerait que Marcus Chevalier était devenu son amant ! La pauvre, heureusement que je l'ai prévenue ! Comme elle me l'a dit, elle aura son bébé pour se consoler... moi, je préfère les hommes, ils sont tellement plus intéressants que les enfants ! Léa regarda l'heure sur son téléphone portable : il était à peine 15 h. À quel moment Marcus allait-il rentrer du travail ? Tout à coup, un taxi ralentit dans la rue et s'arrêta devant la porte bleue. Léa se leva aussitôt et pressa le pas ce qui n'était guère aisé sur les stilettos crème qu'elle portait pour mettre ses jambes ravissantes en valeur. Les hommes aimaient tant admirer ses jambes ! Marcus était sorti du taxi et introduisait sa clé dans la serrure lorsqu'elle parvint à sa hauteur et posa sa main sur son bras. Il portait une veste en lin camel et sa chemise blanche était magnifique. Léa, qui aimait les étoffes et les vêtements, vit tout de suite qu'elles sortaient de chez le grand faiseur.

— Bonjour Marcus...

Le regard qu'il lui adressa était énigmatique et Léa, pourtant accoutumée à décrypter les désirs des hommes, ne sut pas comment l'interprêter.

— Madame...

Léa se rembrunit aussitôt. Elle aurait aimé qu'il l'appelle Léa et voilà que son ton était glacial ! Elle lança d'une voix qu'elle rendit aussi sensuelle que possible :

— Vous pouvez m'appeler Léa...

— Oui... Léa.

Elle vit quelque chose comme de l'affolement dans ses yeux. Marcus était-il en train de se rendre compte qu'il ne pourrait lui résister bien longtemps ? Pourquoi se battre d'ailleurs ? Elle savait si bien combler les hommes de bonheur, elle allait lui montrer... Elle voulait lui suggérer de rentrer avec lui lorsqu'il proposa :

— On pourrait aller boire quelque chose ? J'ai très envie d'un whisky et ma gouvernante n'a pas racheté de bouteille...

Les mots se bousculaient entre ses lèvres, il paraissait troublé ce qui n'était guère étonnant, elle savait bien s'y prendre avec les hommes et Marcus était si beau, si jeune... Si elle parvenait à le séduire, cela signifierait qu'elle était toujours aussi belle.

— Elle n'est pas efficace votre gouvernante... répondit-elle avec son plus beau sourire. Ni très sympathique, comme je vous le disais l'autre jour...

— Parfait, la coupa-t-il. Allons-y !

En s'agrippa à son bras, elle espéra qu'il remarquerait ses ongles et essaya d'accorder ses pas aux siens mais c'était bien difficile : Marcus marchait un peu trop vite, il devait être pressé de se retrouver seul avec elle ! Lorsqu'ils prirent place dans un café de la rue des Saint-Pères, elle prit le temps de s'asseoir en croisant les jambes et repoussa les longues mèches dorées qu'elle n'avait pas attachées : Marcus aimait les femmes blondes, il fallait bien qu'elle mette ses atouts en valeur !

Les yeux noirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant