Chapitre 2. « J'dis souvent déso, mais j'suis pas désolé »

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– Bien le bonsoir la mif ! je lance dans la direction du salon.

Louise est la première à me sauter dessus au milieu du brouhaha. Elle fait ça tous les soirs, à croire que je pars pendant deux semaines à chaque fois.

Je frotte brièvement son dos, le sourire aux lèvres :

– Je suis désolé de t'avoir mal parlé ce matin ma Lou.

Généralement, je suis pas du genre à m'excuser. Je pense même qu'on peut compter sur les doigts d'une main les trucs pour lesquels je m'en suis voulu un jour ; je suis pas du genre à me sentir coupable, je trouve que c'est une perte de temps. Mais avec Lou, c'est différent, je déteste faire du mal à ma petite sœur.

Ses bras de naine autour de ma taille, cette dernière bascule la tête en arrière et ses petites fossettes se creusent sous son sourire, pas rancunière pour un sous vis-à-vis du grand frère pérave que j'ai été :

– C'est pas grave Juju.

Tandis que Lou saute au cou d'Elyas, je salue rapidement les triplés, Alix, Gabin et Noah, puis les filles d'Eff et les mômes d'Ivan. 

C'est toujours un bordel pas possible quand on met tous les reufs de mon daron ensemble, y'a beaucoup trop de gosses pour moi. Surtout qu'en vrai ils sont tous petits et chiants. Y'a bien Kaïs que je kiffe, ma cousine de quinze piges, mais elle habite à Dijon et on se voit pas assez souvent. 

Je salue ensuite mes oncles, et mon oncle Max me donne un brève accolade :

– T'étais pas censé accompagner mes mômes au collège toi ce matin ? me dit-il avec un air taquin.

C'était sûr que ça allait tomber à un moment ou à un autre. Va pas falloir qu'il me fasse chier longtemps avec ça, ma mère m'a déjà fait la morale, et je sens que mon père va pas me louper ce soir non plus.

– J'étais grave à la bourre, je fais simplement.

– Il s'est fait larguer, c'est pour ça ! lance joyeusement Elyas derrière moi, avant de saluer Max.

– Vas-y ta gueule toi !

– J'essaye de te défendre frérot, ricane-t-il.

Jure c'est drôle ?

– Ah dur, fait simplement mon oncle en me donnant une petite tape sur le bras. Mais tel père tel fils hein.

– Qu'est-ce tu racontes toi ?

Pas besoin de me retourner pour savoir à qui appartient cette voix grave pleine d'hostilité. Je peux même jurer que s'il avait pas les mains pleines de paquets de gâteau apéro, mon daron aurait montré son majeur à mon oncle.

– Et toi, langage, m'engueule-t-il après avoir balancé les paquets sur la table basse.

Malgré le message qu'il m'a envoyé ce matin, il m'adresse un grand sourire avant de me donner une brève accolade :

– Ça va mon grand ? demande-t-il en gardant son bras posé sur mes épaules.

– Niquel et toi ?

– Content d'être rentré, fait-il avant de m'ébouriffer les cheveux avec un large sourire puis d'y déposer un baiser comme si j'avais douze ans.

Moi aussi je suis content qu'il soit rentré.

Je pars m'installer à côté de mon oncle Ivan, Louise sur mes genoux, tandis que mon père salue joyeusement Elyas :

– Salut troisième fils, fait-il en lui donnant une longue accolade. Ça va mieux ta cheville ?

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