« J'ai la force h24, sous adrénaline »

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Coucou ! Comment vous allez ? Je pense notamment aux étudiants qui subissent la surcharge de travail dans les facs : si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis là. Et les autres aussi, vous êtes tous les bienvenus dans mes DM.

Petit chapitre du point de vue de Maëlle, elle m'avait trop manqué ! J'espère que vous serez aussi heureux de la retrouver que moi !

Plein de bisous et bonne lecture ! ❤️

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Je n'avais pas ressenti une peur aussi intense depuis longtemps.

En perdant une mère à l'âge de six ans, on développait naturellement le réflexe de ne jamais rien prendre pour acquis, et encore moins ses proches. Ce mécanisme de mon subconscient m'avait protégée à de maintes reprises contre l'effarement affreusement douloureux de la perte d'un ami ou d'un membre de ma famille. Et pourtant...

Et pourtant s'il y avait bien une personne pour laquelle je ne m'étais jamais inquiétée, c'était bien Tarek. Lui qui respirait toujours la joie de vivre, menait une vie tranquille, et donnait constamment l'impression de tout prendre à la légère, jamais je n'aurais pensé qu'un tel accident puisse lui arriver.

Repenser à cette soirée me donnait envie de vomir tellement la peur que j'avais ressenti parvenait encore à me prendre au ventre. Et j'étais persuadée que c'était la même chose pour Tarek, puisque ce dernier ne m'avait pas reparlé de son infarctus depuis que je l'avais retrouvé dans sa chambre d'hôpital après son réveil. Comme les deux idiots que nous étions, nous nous contentions depuis de nous insulter et de rire sans mentionner la fameuse soirée.

J'étais restée deux jours à Chartres après l'accident de mon frère. J'avais réservé une chambre d'hôtel pour Elyas et moi, mais nous avions passé la majeure partie de notre temps dans celle de Tarek. Ce dernier s'était vite remis de son opération et nous avions pu rentrer à Paris le soir du deuxième jour. 

À notre retour, j'avais décidé de ne pas aller chercher Louise chez Sophie et Maxime : il était trop tard, et j'avais besoin d'être sûre que Tarek et Elyas n'avaient besoin de rien. Ce dernier, les traits tirés mais avec un petit sourire fatigué témoignant de la difficulté des derniers jours, m'avait ensuite dit que je pouvais rester dormir chez eux, ajoutant qu'il venait de recevoir un message de Jude et qu'il dormirait avec lui chez nous. J'avais trouvé son compromis assez bon malgré son air tendu : il pouvait retrouver son meilleur ami, et je pouvais prendre soin du mien. D'autant plus que les deux garçons avaient semblé se faire la tronche ces derniers temps, donc j'étais contente qu'ils se soient réconciliés.

J'avais donc passé la nuit chez Tarek, et ce fut sur le lit qu'occupait Jude lorsqu'il squattait chez les Bouhied que je me réveillai aux alentours de dix heures du matin. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas accordée une nuit aussi longue, voyageant entre école de Louise et classes de langues Française pour mes élèves allophones. Et ça me faisait un bien fou. D'autant plus que je m'étais arrangée avec Stine pour qu'elle s'occupe de tous les entraînements jusqu'à ce que j'arrive à lâcher du leste à mon frère. 

Je n'allais pas mentir, malgré le fait que Tarek soit tout près de moi et que les médecins aient étés catégoriques en disant que mon meilleur ami ne craignait plus rien, j'étais toujours terrorisée. Je n'arrivais pas à me débarrasser de l'angoisse que je trainais depuis qu'Elyas m'avait appelé en larmes. Mais je m'efforçais de ne rien montrer, me disant vaguement que si je ne laissais rien paraître à Tarek, il allait peut-être bien vouloir me parler de son accident et de ce que ce dernier lui avait fait ressentir.  Et puis surtout, qu'il allait enfin se livrer par rapport à ces angoisses des dernières semaines.

Toujours LàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant