Chapitre 44. « Personne voit l'futur en avance »

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Coucou ! Comment ça va vous ?

J'ai trop rien à raconter pour une fois... 

Ah si ! Bon bah du coup j'ai vu que vous étiez ultra chauds pour découvrir la petite maisonnée de nos Castelle-Clarkson préférés sur les Sims... Et ben ce sera chose faite un jour ! J'ai déjà un petit peu commencé, mais il me faudra du temps. Mais vous l'aurez un jour, promis !

Voilà c'est tout je crois...

Pleins de bisous et bonne lecture ! ❤️

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– Anaaaaaaa ! J'peux y aller chercher des feuilles chez la voisine ?

Anaïs et moi soupirons en même temps suite à une énième demande de sa petite sœur, formulée sous forme de cri depuis l'une des chambres au fond du couloir du petit appartement que ma binôme occupe avec sa marmaille. Il est 15h, ça fait qu'une heure que je suis là, et c'est au moins la cinquième fois qu'Anaïs et moi on se regarde en serrant les mâchoires parce qu'aucun des sales mômes nous laisse bosser notre projet.

Ma pote a pas le temps de répondre quoi que ce soit puisqu'une petite blonde vient de débarquer en courant dans le salon où on travaille :

– Marvin il a dessiné sur la dernière feuille, y'en n'a plus, se justifie Lesly en boudant.

– Et ben tu prends une feuille sur laquelle t'as déjà dessiné et tu dessines au dos, soupire Anaïs.

– D'accord...

Pour le coup elle me fait de la peine. Je viens souvent chez eux en ce moment parce qu'avec Anaïs on est à la bourre pour notre projet, et Lesly c'est clairement ma préférée des quatre sheitans : elle au moins, elle pose pas de problèmes. En fait c'est le genre de gamine qui essaye de s'effacer au maximum parce qu'elle a conscience que son grand frère et sa grande sœur ont pas le temps de s'occuper d'elle. Et ça me fait grave mal au cœur qu'elle comprenne tout ça à seulement neuf ans. Marvin, c'est clairement le pire de tous ; il casse tout, il dessine partout, il fait connerie sur connerie, il hurle, il frappe... En vrai il fait flipper, et il a que six ans. J'ai un peu peur pour Anaïs quand il grandira et qu'elle sera pas en mesure de le maîtriser. Après, y'a Leelou, la petite brune au teint mate et aux yeux bruns de deux ans : elle, bah clairement elle a un retard de malade puisqu'elle sait quasiment pas parler. En ce moment Anaïs s'arrache les cheveux à essayer de la rendre propre pour qu'elle puisse l'inscrire à la maternelle l'année prochaine ; je sais que ça la tend de ouf. Et puis Dylan... Bah c'est un bébé quoi. À seulement dix mois on attend pas grand chose d'autre de lui à part pleurer. Mais il a pas l'air trop chiant en vrai ; le seul truc c'est qu'avec le bordel que foutent Marvin et Leelou, bah il dort pas beaucoup et il chiale souvent. Enfin bref... À force de passer du temps avec eux je commence à les connaître, et je culpabilise à chaque fois que je sors de chez Anaïs parce que le premier truc auquel je pense dès que je suis dehors c'est « Dieu merci c'est pas ma famille ». 

Ah oui, et puis j'ai dû croiser Basile une ou deux fois : petit brun un peu costaud aux yeux verts, il a constamment des cernes énormes sous les yeux parce qu'il dort à peine. La nuit il est réveillé par Leelou ou Dylan ou les deux, il part super tôt le matin parce que son lycée est grave loin, il rentre super tard le soir parce qu'il a une quantité énorme de cours, et il recommence tous les jours. Au début je lui en voulais énormément de laisser sa grande sœur dans la merde comme ça. Mais j'ai vite compris qu'il prenait aussi cher qu'elle : il m'a suffit d'une seule petite discussion avec lui pour comprendre qu'il culpabilisait de ouf d'être celui qui pourra faire des études, et surtout qu'il était mort d'inquiétude pour sa grande sœur. 

Toujours LàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant