Chapitre 25. « Ain't it fun, living in the real world ? »

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Coucou ! 

Désolée pour cette absence un peu plus longue que les autres ! Mon excuse : mon cerveau incapable de se concentrer plus de deux secondes veut écrire plusieurs choses en même temps, et j'alterne entre plusieurs chapitres/histoires, je suis une galère.

J'espère que vous allez toujours bien. On vient enfin à bout du confinement, même si je suis pas sûre que ce soit une très bonne chose, ça nous fera quand même du bien à tous. 

Continuez à prendre soin de vous et de vos proches en tout cas, et faites pas de dingueries demain, je pense qu'il y aura assez de cons pour le faire à votre place ! (oui je donne beaucoup trop mon avis et je devrais pas, mais plus le temps passe, moins j'en ai quelque chose à faire)

Bref ! Plein de bisous les enfants, et bonne lecture ! ❤

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Quand je retourne dans le salon sur les pas de ma mère, c'est pour tomber sur une atmosphère plus que pesante. Je suis presque sûr qu'il y aurait eu plus d'ambiance à un enterrement.

Elyas, assis seul sur le canapé les coudes sur ses genoux et ses mains s'arrachant mutuellement des morceaux de peau, fixe le sol les yeux dans le vague. En face de lui, Oscar est assis sur l'accoudoir du fauteuil sur lequel est assis mon daron, et ce dernier a la main posée sur la nuque de mon frère dans une attitude qu'il veut protectrice. Sauf qu'Oscar le voit peut-être pas parce que ses yeux sont embués de larmes et parce qu'il lui tourne le dos, mais mon père a autant l'air de tirer de ce contact physique que mon frère. 

Mon cœur se serre en voyant mon daron comme ça ; je l'ai jamais vu aussi atteint par quelque chose, et ça m'étonne même pas que ma mère soit la seule à lui faire cet effet-là.

– Bon c'est bon on arrête de chialer ! lance ma mère en débarquant.

Les trois autres sursautent, et je pense qu'il y a que moi qui a capté le chevrotement dans la voix de la daronne. Parce que peut-être qu'elle a une capacité énorme à encaisser sa propre douleur, mais je sais pertinemment qu'elle a beaucoup de mal à voir les autres souffrir.

– À voir vos gueules on dirait que quelqu'un est mort, continue-t-elle.

Alors que je vais m'installer à côté d'Elyas, je vois mon daron fermer les yeux d'un ai agacé. Il est carrément possible qu'il pète un plomb si elle continue comme ça.

Ma daronne s'adoucit en voyant le visage triste d'Oscar, et elle se dirige vers lui avant de prendre délicatement son visage dans ses mains, puis elle lui signe quelque chose en Langue des Signes Américaine que personne d'autre à part eux peuvent comprendre, et elle dépose un baiser sur son front avant d'essuyer une larme sur la joue de mon frère. Ce dernier vient ensuite s'asseoir à côté de moi, pour céder sa place à ma daronne. Mon daron semble aussitôt se forcer à reprendre une contenance, et il se redresse avant de placer un bras autour de la taille de ma mère.

– Le premier truc qu'il faut que vous compreniez, commence-t-elle en nous regardant un à un, c'est que tout ça vous affecte bien plus que ça m'affecte moi. Et je dis pas ça pour vous rassurer.

Pour seule réponse, j'acquiesce, me demandant quelle connerie elle va bien pouvoir me sortir ensuite pour nous faire croire qu'un viol n'a pas réussi à détruire sa vie.

– Ensuite Elyas, si j'ai rien dit à ton père, c'est parce que je comptais le dire à personne. Quand ça s'est passé, j'avais six ans, et la seule personne avait qui je partageais ce secret, c'était Ali, un de mes meilleurs amis, je vous ai déjà parlé de lui je pense. Lui et moi, à part quand on avait des sortes de flashbacks, on a commencé à oublier cette période, parce que même si c'était atroce, ça restait vraiment très court à l'échelle de tout ce qu'on a eu à vivre après. Nos cerveaux ont plus ou moins enfoui tout ça. Mais un jour, je devais peut-être avoir vingt-trois ans quelque chose comme ça ? demande-t-elle au daron, qui s'empresse d'acquiescer. Je m'en suis subitement rappelée et à ce moment-là Mikael, Ken et Raphaël étaient avec moi. C'est la seule raison pour laquelle le secret a explosé au grand jour, sinon j'en n'aurais jamais parlé à personne, et encore moins à mon frère. Voilà pourquoi ni Hugo, ni Tarek, ni même Papy étaient au courant.

Toujours LàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant