Chapitre 18. « J'ai toujours l'cerveau qui fume »

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Ça fait maintenant quatre jour que je suis chez les Samaras, et je me sens beaucoup mieux. En plus, je ne suis plus puni et je peux maintenant sortir comme j'en ai envie. Enfin, de toute manière je crois que si j'avais demandé à sortir ce weekend, Ken et Alice m'auraient laissé faire quand même.

Le seul truc qui va pas, c'est que Louise me fait la gueule : les Samaras l'ont eu au téléphone hier soir et, en haut-parleur, elle a clairement dit qu'elle voulait pas me parler. En même temps j'ai vraiment déconné. Elle sera sûrement la première auprès de laquelle j'irai m'excuser. En tout cas pour l'instant, ça me fout le cafard.

J'ai eu Hugo au téléphone vendredi, comme toutes les deux semaines, et j'ai dû lui expliquer toute la situation ; de toute façon il aurait appris que je m'étais barré de chez mes darons d'une manière ou d'une autre. Pour la première fois de ma vie, il m'a réellement engueulé, et j'ai sentis que la situation le rendait triste. Je lui ai promis que j'essayerai d'arranger les choses, et il espère maintenant que les choses soient redevenues comme avant quand on viendra le voir la semaine prochaine.

Mais pour l'instant, j'ai d'autres soucis à régler. Du genre : qu'est-ce qu'on est censés faire pendant ce putain de TP ?

Notre prof de physique/chimie est génial, il sait très bien qu'en ayant plus de dix heures de TP par semaine, c'est certainement pas son cours qui va nous apprendre quoi que ce soit. Donc la plupart du temps tout le monde rigole et les batailles d'eau font rage dans la salle. Il lui arrive de gueuler quand les choses dégénèrent trop ou qu'il voit qu'on aura pas le temps de terminer le TP, mais il rigole souvent avec nous et on est loin de l'ambiance calme et studieuse des longs TP de biochimie ou de microbiologie. Et pour mon plus grand bonheur, dans ce cours j'ai pas encore été séparé d'Elyas.

– Faut faire quoi du coup ? je demande à mon meilleur pote après avoir longuement discuté avec Mathieu, un gars assis derrière moi.

– J'sais pas, grimace-t-il en regardant la verrerie posée devant nous comme si elle le dégoûtait. Une distillation askip, mais je sais même pas ce qu'on doit distiller.

– Stiller, je réponds machinalement.

Autour de nous, tout le monde s'affaire à son montage en bavardant, tandis que le prof tape frénétiquement sur son ordinateur.

– Je suis sûr qu'il parle à des go sur des sites de rencontres, je fais en désignant le prof d'un geste du menton.

Elyas se marre :

– Sexychimistedu93, cherche la Marie Curie de ses nuits.

C'est à mon tour de me marrer puis, après avoir passé au moins cinq minutes à lui inventer une vie en pleurant de rire et avoir écopé d'un regard assassin de notre prof, on se re-concentre sur notre TP :

– Ça fait pas avancer le schmilblick tout ça, je fais en fixant tout le matériel. T'as le protocole ?

– Nan, je l'ai oublié.

Et ben on est pas dans la merde ! C'est sur Ely que je compte pour apporter le matériel d'habitude.

Soupirant, et louchant sur la paillasse des élèves à côté de moi, je demande :

– Il faut combien de vin ?

– 75 mL, me répond Marine. Et il te faut des grains de pierre ponce aussi.

Je la remercie avant d'aller me procurer le liquide et les cailloux sur la paillasse du prof.

Puis, me réinstallant à ma place, je commence à tout agencer à ma manière tout en discutant avec mon frère :

Toujours LàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant