Chapitre 38. « You knew she couldn't stay »

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Coucou ! Comment vous allez ?

Ce chapitre sera bientôt suivi d'un bonus sur le petit livre à bonus. J'ai d'ailleurs déjà fini de l'écrire, et je le posterai sûrement ce soir. Je veux vous laisser le temps de lire ce chapitre avant.

Bonne lecture ! ❤️

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J'arrive même pas à dormir. J'ai dû chialer une bonne heure dans mon lit et pourtant ça m'a même pas endormi. Ce qui n'a pas été le cas d'Eda : après avoir pleuré avec moi pendant une vingtaine de minutes, elle a ensuite passé le reste du temps à essayer de me calmer, puis une fois que mes sanglots se sont apaisés elle a fini par s'assoupir contre moi. De mon côté j'ai pas bougé, la poitrine de ma cousine calée contre mon dos et l'une de ses mains enlacée à la mienne posées sur mon torse, sa respiration me faisant bouger à intervalle régulier. Et dire qu'en temps normal on est les deux personnes les moins affectueuses de cette famille.

J'ai perdu Jasmine. Et pour de bon. 

À chaque fois que cette pensée arrive à se frayer un chemin dans ma tête, ma gorge se serre et j'ai aussitôt envie de fondre de nouveau en larmes. Sauf que je sais pas si j'arriverai à m'arrêter de pleurer si je me laisse aller.

Les yeux grands ouverts dans l'obscurité de ma chambre, je vois petit à petit les rayons du soleil percer à travers les fines lattes de mon volet. Je pourrais dire que je suis content qu'il fasse enfin jour, mais à quoi bon ? Ça changera rien à ma vie, Jas' est pas là.

J'ai envie de crever putain.

Je tomberai plus amoureux, j'en suis persuadé. Jasmine c'était la femme de ma vie, je le sais. Et je sais pertinemment ce qu'on aura à me répondre : « tu sais Jude, t'as que dix-sept ans, t'as le temps de tomber amoureux un paquet de fois », « c'est ce que tu crois maintenant mais quand tu rencontreras vraiment la bonne tu comprendras que Jasmine n'était que ton premier amour ». Sauf que nan. Je sais que c'était pas que mon premier amour. C'était elle. Pas une autre. Elle.

Ça fait un mal de chien. J'ai l'impression d'être dévoré de l'intérieur et que toute envie de vivre m'a quitté. Pour moi plus rien n'a de sens sans elle. Parce que quand je l'ai quitté parce qu'elle m'avait trompé, il y avait toujours cette once d'incompréhension et ce désir d'obtenir des explications de sa part. J'ai finalement réussi à les avoir et c'est ce qui nous a permis de repartir sur de bonnes bases. Sauf que cette fois-ci je sais qu'à la fin de l'histoire je suis pas celui qu'il lui faut. Je suis pas bon pour elle, pas... Suffisant. Et ça, ça me détruit.

Je l'aime comme un dingue mais elle veut plus de moi. Et je sais que j'arriverai pas à la récupérer, je l'ai compris à son regard. 

J'ai merdé. En lui montrant que j'avais plus confiance en elle, j'ai perdu sa confiance. 

J'ai aucune idée de comment je vais remonter la pente putain.

À son réveil aux alentours de midi, Eda me lance un « tu veux en parler ? » timide et peiné auquel je réponds par un signe négatif de la tête. Puis alors que je reste couché, elle se lève pour aller déjeuner. Moi j'ai encore besoin de temps pour essayer de mettre un masque impassible sur mon visage pour pas trop éveiller l'inquiétude de mon entourage. Ils comprendront forcément qu'il s'est passé quelque chose, mais je veux pas qu'ils sachent à quel point tout me fait mal à l'intérieur. Et pourtant j'ai reçus aucun coup. 

Ma cousine passe la journée avec moi, et c'est tout juste si on s'échange dix mots. Pourtant Eda se braque pas et reste patiente face à mon mutisme. Après nous être maté deux films, elle prend congé alors que le soleil commence à se coucher, déposant simplement un baiser sur mon front d'un air inquiet, me murmurant de l'appeler si j'ai besoin de quoi que ce soit. J'acquiesce machinalement, mes yeux fixés sur elle mais mes pensées à des milliers de kilomètres du moment présent. 

Toujours LàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant