Chapitre 11. « If I fall I'll take it all , it's so easy after all »

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Coucou ! Bon, j'espère vraiment que vous allez bien avec toute cette histoire de confinement.

En tout cas, je voulais que vous sachiez que si jamais vous avez besoin de parler, je suis là. Je suis pas psy et on se connait pas en vrai, mais je sais que ça peut être dur de devoir rester enfermé sans avoir rien à faire. Donc si jamais, hésitez pas à venir me voir en MP, je serai contente de discuter avec vous !

Ceci étant dit, désolée pour ce chapitre un peu court, mais bonne lecture quand même !

Plein de bisous ! ❤

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Plus tôt dans la soirée, mon père m'a tendu une gigantesque perche.

« Je te laisse le choix maintenant : soit on va se poser quelque part tous les deux et tu te décides enfin à me dire ce que t'as, soit tu décides que tu préfères continuer à m'inquiéter mais tu rentres à la maison. »

J'ai vraiment douté. Pour la première fois depuis longtemps, j'ai pesé le pour et le contre, et je me suis vraiment demandé si c'était pas mieux pour moi de lui parler. 

Pas de ce qui s'était passé avant le commissariat, ça je savais qu'il s'en battait les couilles. Ce qu'il voulait savoir, c'était pourquoi je me battais de plus en plus ces dernières semaines. Ces dernières années en fait... Pourquoi j'étais plus le gentil Jude affectueux qu'ils adoraient et pourquoi j'étais maintenant plus qu'un gamin violent et ingrat. C'est ça qu'il voulait savoir.

Mais je pouvais pas lui dire. Parce que je crois que même moi j'ai pas la réponse à cette question.

Tout ce que je sais, c'est que peu importe comment peuvent se dérouler mes journées, j'ai toujours un fond de colère en moi toujours prêt à exploser. Alors forcément, quand je suis dans un mauvais jour, ça éclate comme un gaz qu'on aurait mis sous pression trop longtemps. 

Je suis complètement conscient que la moitié du temps, mes réactions sont totalement disproportionnées. Mais pas cette fois. Cette fois ces enfoirés ont eu ce qu'ils méritaient, j'ai fait que me défendre. Mais ça non plus je le dirai pas à mon daron. Parce que quelque chose me dit que ces trois cassos vont pas en rester là, et j'ai aucune envie que qui que ce soit l'apprenne ; je vais régler ça tout seul à ma façon, pas la peine d'inclure ma famille là-dedans.

Et puis en plus de ça, c'était pas le moment d'aller boire un café et de discuter. Lou était malade, et elle avait besoin de lui. Et je dis même pas ça par jalousie, pas comme une sorte d'apitoiement de l'aîné de la famille que ses parents ont abandonné pour s'occuper de leurs deux autres enfants. Pas du tout. Louise c'est une des personnes les plus importantes à mes yeux, et je savais qu'elle avait juste envie d'être auprès de mon père ou de ma mère. Et puis moi aussi j'avais besoin d'être sûr qu'elle allait bien.

Mon père et moi on s'est fixés pendant de longues secondes. Enfin... Il m'a fixé pendant de longues secondes. La plupart du temps mes yeux sondaient les environs en pesant le pour et le contre d'une discussion, mais je sentais son regard sur moi. Et quand je le croisais finalement, c'était pour trouver des yeux presque suppliants.

« Soit tu décides que tu préfères m'inquiéter ».

Même si j'ai eu du mal à y croire au début, maintenant je sais qu'il s'inquiète réellement pour moi. J'ai été con d'en douter ; c'est mon père, on était ultra proche avant, c'est normal qu'il s'inquiète. Même s'il a des façons assez étranges de le montrer.

Toujours LàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant