Stalker | TERMINÉE

5- Erreur fatale

Leny
《Plus tu t'en fous, plus t'es heureuse》

Le couteau frappait contre le bois et je fixais l'horloge devant moi, ce con m'insupportait, et comme si ce n'était pas suffisant, il faisait son maximum pour m'intimider.

— Tu veux danser ? Tu vas voir avec qui tu danse. Tu va regretter de m'avoir embauché.

Je murmurais dans ma barbe inexistante.

Un bruit strident venait du salon.
Je m'y precipitais, en essuyant ma main sur le tablier. Ma collègue était allongée au sol.

— Karen, vous allez bien ? Je l'aidais à se relèver.

— Oui, moi je vais bien mais...

Elle avait passé la serpillière et le sol était mouillé, elle avait sûrement glissé sur le parquet.
Elle prenait l'objet cassé et se mordait la lèvre.

— Ne t'en fais pas Karen, c'est juste un bibelot sans importance, je la rassurais.

Elle pleurait, je ne comprenais plus rien, je lui répétais de se calmer et l'entraînait au jardin pour qu'elle puisse prendre l'air et se détendre.
Je m'asseyais en face d'elle.

— Je vais sûrement me faire virer ! C'était l'objet le plus rare de la maison, il l'avait prit en France lors de son séjour.

Je regardais la sculpture en pierre.
— Et si on essayait de le recoller ? Je proposais.

— Je ne pense pas que ça fonctionnera...Je ne peux pas perdre ce travail, Will et très malade et je dois m'occuper de lui...

— Qui est Will ? Je demandais.

— Mon mari... Elle effaçait ses larmes.

Je regardais l'heure. Il était 18h et on avait plus que 1h pour réparer cet objet.

— Karen, je vais finir de cuisiner et je vais recoller tout cela d'accord, je te promet que tout va s'arranger.

Elle me remerciait en m'enlaçant.
C'était mon premier jour mais cette vieille femme me donnait vraiment l'impression qu'on se connaissait depuis un bail.

J'allais en cuisine, mettait le saumon au four avec un peu d'assaisonnement et d'huile d'olive, j'écrivais les grammages et les calories tandis que de l'autre côté je faisais mijoter les courgettes et les carottes finement coupées dans de la sauce que j'avais antérieurement préparée.

Je préparais une crème brûlée à faible calorie pour le dessert. Karen elle, avait finit de faire le ménage et me venait en aide.

— Le saumon est prêt, et le desert aussi, il faudrait juste attendre 5 minutes et couper le feu ensuite, je lui disais en indiquant la poêle.

Elle hochait la tête.

— Où sont les matériaux de bricolages ? Je lui demandais.

— Dans le garage.

Je lui souriais et m'en allais, cet brute pourrait-il vraiment virer quelqu'un pour une erreur aussi peu...insignifiante ?

"Quel question Leny! Bien sûr qu'il peut ! Tu oublie que tu as affaire à Lucifer !"

Après avoir cherché dans de multiples tirroir je trouve enfin de la colle forte, made in Japan! Pourquoi il a 3 voitures dans cet énorme garage alors qu'il ne peut pas conduire les 3 en même temps ? J'en étais sûre, il était totalement débile.

Je m'en allais dans le jardin et m'installais confortablement.

Je prenais tout les morceaux devant moi et essayais de reproduire la sculpture, mais il s'avère que c'était plus difficile qu'un puzzle....Et ça collait durement.
Le temps passait et mes jambes était engourdies, les jambes croisées, j'avais presque terminé, on voyait à peine la colle transparente. La sonnette m'a fait sursauté et je courrais à l'intérieur et plaçais le bibelot à sa place d'origine.

J'allais en cuisine et après avoir ouvert la porte Karen me rejoignait.

— Tu as réussi ?

Je levais mon pouce, plein de colle.

— Tu m'as sauvée, je ne sais pas comment te remercier...

— Y a pas de quoi.

Je preparais l'assiette de monsieur 《Je me croix le roi du monde》.

Une fois que j'ai tout organisé sur le plateau, je le lui posait vers la table du salon.
Il avait allumé sa télé et regardait les infos.

— C'est prêt, je murmurais.

Moins on parle, mieux c'est.
Il me jetait un regard sombre et s'approchait de la table, il se tapait la jambe contre la petite table qui se trouvait près de son canapé et l'objet que j'avais réparé aussitôt s'était retrouvé au sol, voilà, au moins il va croire que c'est lui qu'il l'a cassé.
Il s'abaissait pour le ramasser.

— Non je vais m'en charger ! Je m'élançais mais il m'avait devancé.

— C'est quoi ces traces de colles ?

Voyant que je ne répondais pas il répétait en criant, ce qui avait emmené Karen dans la pièce.

Karen serrait les dents et murmurait..
— Je...

— J'ai collé la sculpture parce que je l'ai fais tomber sans faire exprès. Je disais, sûre de moi.

Tant-pis, si je me faisais virer pour ça, c'est pas grave, mes parents ont qu'à être deçus de moi. S'ils me feront des remarques pour ce genre d'actions, ils ont qu'à en faire...J'avais seulement fais ce qu'il me semblait juste.

Mon employeur, face à moi était rouge de colère, qu'est ce que ce bout de cailloux pouvait bien signifier à ses yeux ?

— Tu es virée, moi qui pensait que tu aurais tenue plus longtemps.

Il disait d'un ton sec, je secouais les épaules.

— Si je vais être virée pour quelque chose d'aussi idiot, d'accord, mais arrêtez de porter autant d'intérêt pour de simples objets. C'est totalement puéril.

Je m'en allais vers la porte, et récupérais mon sac et ma veste.

— Leny attends, Karen m'observait et avouait, Alaric, c'est de ma faute, je suis tombée quand j'ai fais le ménage et je me suis rattrapée sur la table...

— Karen, arrête de protéger la petite nouvelle, tu veux bien ?

— Je ne l'a protége pas, c'est elle qui a essayé de me défendre, mais je ne peux pas profiter de sa gentillesse....

Alaric nous regardait une par une, il l'a croyait.

— Karen, même si nous nous connaissons depuis longtemps, je suis désolé mais..

Karen pleurait.

— Je sais...

Sans dire un mot de plus, elle quittait la maison sous mon regard pleine de colère et de mépris.
J'étais face à ce monstre, qui m'observait également. Je voulais lui cracher au visage des mots qui resterait à jamais dans son esprit, et je le fis.

— Vous regardez les autres de haut, vous vous ventez d'avoir réussi si jeune, vous aimez avoir toujour raison et montrer votre vie de "riche" et de luxe aux autres. Vous savez, vous avez beau avoir de l'argent et avoir réussi, votre coeur ne vaut rien.

《Et bim dans ta geule!》