Leny
《 Il y aura des jours meilleurs》Je relookais l'individu en face de moi, une personne pouvait-elle autant changer en une semaine ?
Il avait une barbe naissante, les yeux cernés, ses poings étaient rougies et abîmées, s'était-il bagarré ?— Tu vas bien ? Je murmurais pour casser ce silence pesant entre nous.
Son regard fuya le miens, il observait par la fenêtre, le ciel qui s'étendait devant lui.
Malgré qu'on soit un début de semaine, la pièce était bondée, je n'étais pas la seule à vouloir soutenir un être important.— Comme tu peux le voir...Sa voix baryton m'avait manqué.
Il passait ses mains dans ses cheveux couleur charbon, je ne le quittais pas du regard, même pas une seconde.
Comment devais-je aborder le sujet ? Dois-je lui raconter la totalité de ma balise de secrets ?— Joshua, Alaric n'est pas la personne que je croyais qu'il était... Il m'a mentis.
Il jouait avec la manche de sa combinaison orange.
— Qu'est-ce qu'il te fait dire cela ? Je croyais que c'était l'amour fou entre vous, qu'il avait fait beaucoup de sacrifices pour toi.
Je sortais de mon sac un lot de 5 cd et je les posais sur la table.
— Je suis sérieuse Joshua, cet homme, je ne le reconnais plus ! J'ai trouver une boîte remplie d'une centaine de cd comme cela. Il me guettait, depuis toujours...
Il prenait un état d'esprit réfléchi à l'instant présent, il avait capté que cette affaire était grave.
— Tu lui en as parlé ? Il me demanda.
— Non, je ne savais pas quoi faire, alors je suis venue te voir, je ne pouvais pas inquiéter les parents, ils se font déjà un sang d'encre pour toi...
— Tu as bien fais.
— Je suis terrifiée Joshua, en fin de compte, je...je ne le connais pas vraiment...je ne sais pas pourquoi il a des vidéos de moi chez lui, je lui avouais déboussolée.
Il se grattait la barbe, se mordant la lèvre de temps en temps, il voulait me dire quelque chose, ça se voyait, mais il se retenait.
— Il y a un autre soucis ?
Il me prenait la main.
— Je ne voulais pas te le dire, mais cela ne nous avancera à rien... De le cacher... Alaric est venu me voir, il m'a dit qu'il ne m'aiderait pas à sortir de prison malgré que tu ai insisté.
— Je sais qu'il ne veut pas.
Il relâchait ma main.
— Mais tu ignore que c'est lui, le criminel qui a tué Swan.
— Quoi ? C'est impossible !
— Je t'assure, il me l'a lui-même avoué !
Je prenais ma tête entre mes mains, mon coeur se resserait dans ma poitrine et j'avais l'impression de recevoir une multitude de coup de couteaux dans le corps.
Mes larmes ne cessaient de couler, encore combien de temps tout cela allait-il durer ?— Je suis enceinte Joshua...
Je me sentais tellement médiocre, non parce que j'étais maman...mais parce que je gardais dans mon corps l'enfant d'un criminel, d'un tueur, d'un monstre. Je n'aurais jamais dû lui donner une seconde chance...
Je relevais doucement la tête, son regard me soutenait, il n'avait pas pitié, mais il était compatissant.
— Tu n'es pas une mauvaise personne Leny... Seulement...Tu n'es pas tombé sur de bonnes personnes.
Je prenais une grande inspiration, il était le seul à pouvoir m'aider dans ce combat, j'allais le sauver.
— Je vais te sortir d'ici Joshua.
~
— Mais, tu as perdu ton esprit ?!
Installée sur le canapé, une grande pile de paperasse sur la table, je sirotais mon café.
— Tu as pris un crédit, tu as fais hypothéquer ton restaurant, tout cela pourquoi ?
Concevoir cet endroit m'avait pris des années et des années de travail acharnées. Des jours où j'ai travaillé jusqu'à vingt-trois heures, voir minuit, j'ai dû supporter la critique de mes collègues, la colère de mes supérieurs et les propos dénigrant qu'on m'affligeait sans cesse. Mais je ne regrettais rien, tout ces biens matériels ne valaient rien, à mes yeux, la famille passait avant tout.
— Pour payer un bon avocat à Joshua, Papa. Il est innocent.
Ma mère faisait les cent pas alors que mon père lisait les documents.
— Tu es certaine de renoncer à tout cela ? Me demanda mon père.
— Après tout...il n'est pas ton vrai frère, me fit remarquer ma mère.
Je baissais la tête, mon jean avait l'air plus intéressant...
— Vous êtes peut-être pas ma famille biologique, mais vous faîtes partie de ma vie depuis que vous avez recueillit cette petite fille sur le bord de la route, alors que vous pouviez passer votre chemin, l'abandonner... Vous en avez décider autrement, et je suis devenue votre fille. Nous avons vécu de bons moments ensembles mais aussi des moments difficiles , quand grand-mère vous avait rejetés, quand nous étions sans foyer, quand tu as décidé de quitter ton emploi car femme de ménage te tuait les poumons, quand toi, papa, tu étais en fauteuil roulant...Jusqu'à maintenant, nous étions tous soudés et nous allons continuer à être ainsi pour le restant de nos jours.
Après mon long monologue, je respirais à nouveau. Mes parents avaient les yeux larmoyants, et après avoir avoué ces vérités, mon coeur était plus léger.
— Tu as tellement grandis Leny, ma mère m'enlaçait.
— Nous respectons tes choix ma fille, mon père me motivait davantage.
Je prenais le stylo entre mes doigts et signais tout les documents nécessaires.
À ce moment précis, je me souvenais de la citation de Paulo Coelho : L'ennemi n'est pas celui qui te fait face l'épée à la main. C'est celui qui est à côté de toi, le poignard dans le dos.
Il avait tellement raison ce vieillard !
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Stalker | TERMINÉE
Roman pour AdolescentsLeny, 20 ans, changeant constamment de boulot. Son seul et plus grand défaut : Se lasser de tout rapidement. Enchainant des petits boulots, elle fait la rencontre d'Alaric, son ancien camarade de classe qu'elle avait tendance à charrier. Leurs chem...