39 - Confessions intimes.

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Leny
Je suis sage, comme un orage

Tout était rentré dans l'ordre, les messages avaient cessés et le restaurant pouvait rouvrir la semaine prochaine !
Cependant, dans mon coeur, j'avais l'impression de vivre un ouragan. Je ne pouvais ignorer éternellement tout les signaux que m'envoyait le destin. Et je ne me sentais pas capable de me tenir droite, face à mes soucis.

J'avais trouvé la sérénité dans les bras d'Alaric, l'avoir à mes côtés m'apaisait.

Bientôt, la nuit allait tomber et je l'attendais assise sur notre banc.
Oui, je dis bien NOTRE banc, nous n'avons pas écrit nos noms dessus mais dorénavant il nous était réservé !

Tu as attendu longtemps? Il prenait place en enlaçant nos doigts.

Non, pas très longtemps, je répétais.

Un silence s'installait entre nous.
Je regardais les vagues s'approcher et s'éloigner de nous.

Tu n'as pas l'air dans ton assiette, il s'est passé quelque chose?

Il me connaissait par coeur.

J'ai annoncé notre relation à mes parents, ils n'ont pas apprécié, ils savent que tu es innoncent mais cela n'arrive pas à les calmer...

Il embrassait ma main.

Je comprends, il leurs faut du temps Leny, sois compréhensive...Après tout je t'ai blessé...

Je sais...et toi ? Tu n'as pas non plus l'air d'être au top de ta forme.

Il se grattait sa barbe de quelques jours.

J'ai beaucoup de boulot en ce moment, vu que je viens d'implanter mon entreprise ici. Puis...j'ai parlé avec ma mère.

Je redoutais le pire...

De quoi avez-vous parlé ?

Il prenait sa tête entre ses mains et fixait le sol.

L'histoire de ma soeur me travaillait l'esprit, alors je l'ai appelé pour apprendre la vérité.

Elle t'as répondue ?

—  Oui, c'est bien elle qui l'a tuée, mais elle m'assure qu'elle n'était pas dans son état normal... Et apparement, cette fille là, c'était la fille de la maîtresse de mon père...

Sa voix se brisa et je me sentais mal pour lui, il avait vécu tellement de choses traumatisantes.

Que comptes-tu faire ? Tu vas appeler la police et la dénoncer ?

Il relevait la tête vers moi.

C'est quelque chose qui s'est passé il y a très longtemps... Puis, comment pourrais-je la dénoncer ? Elle est ma mère Leny !

Je tentais de le détendre alors que la pluie commençais à tomber, étouffant nos voix.

Je ne suis pas quelqu'un de mauvais Leny...

Il pleurait, que pouvais-je faire ? À part l'enlacer, rien ne me venait à l'esprit alors c'est ce que je fis, restant ainsi pendant plusieurs minutes.

Une averse commençait et le vent violent m'indiquait qu'il y'aurait bientôt  un déluge.

J'accompagnais Alaric chez lui, il avait besoin d'un peu de repos, son moral en avait prit un grand coup. Ses cernes prouvaient qu'il était mentalement accablé.

Je déposais les clés de sa voiture dans une petite boite à l'entrée et quittais sa maison après avoir donnée quelques indications à Karen.

Savoir qu'Alaric dormait paisiblement chez lui me rassurait.

Des klaxons me faisaient sursauter, la vieille fiat rouge de mon père était arrivée devant la maison d'Alaric et je la rejoignais sous la pluie battante.

Merci d'être venu me chercher !

Je bouclais ma ceinture et activais directement le chauffage.

J'en ai marre de te couvrir à chaque fois, tu as bientôt 25 ans et toujours aussi gamine. Se plaigna Joshua.

Je haussais un sourcil.

C'est toi qui me dit cela ? Tu es mal placé.

Il redémarrait la voiture et on prenait la route pour aller à la maison. On ne se regardait pas, énervé l'un contre l'autre. C'était un vrai gamin.

Qu'est-ce qui t'attires chez lui sérieusement ? Il bafouilla.

Il m'aimait depuis mon enfance Joshua, il m'a sauvé quand j'étais sur le point de me noyer, il a toujours été sincère et gentil. Que demander de plus ?

Il souffla alors je continuais.

J'ai été une peste lors de mon adolescence, je l'ai martyrisé, je l'ai charrié, mais il m'a quand même aidé...Il était toujours près de moi.

C'est bon j'ai compris.

Tu sais cette nuit là ? C'est lui qui a prévenu la police, il pouvait faire comme si de rien était mais il a fait preuve de courage et a  contacté les forces de l'ordre.

C'est bon, Leny.

Et il a même....

Sans que je m'y attendes, la voiture s'arrêtait net, produisant une petite secousse, nous étions arrivés chez nous.

Je détachais ma ceinture, la main sur la poigne de la portière, je m'apprêtais à sortir mais sa main me bloqua.

Joshua ?

Il plaqua ses lèvres glacées aux miennes soutenant mon bras pour que je ne puisse pas m'en défaire.

Oh mon dieu, que faisons-nous ?!

Se baiser faisait naître en moi d'étranges sentiments, des milliers de frissons parcourait mon corps.

Ne dit pas n'importe quoi Leny, il est ton frère !

Il s'éloignait de moi et sans que je ne puisse me retenir, je le giflais, une larme traçant son chemin sur ma joue.

Ne m'approche plus jamais.

Je fuyais de la voiture, les larmes m'empêchant de voir clair.
Je courrais sur le trottoir et arrivée chez moi, je claquais la porte.

Merde, merde, merde... je l'avais embrassé et ça ne m'avait pas déplut.

Je pleurais toutes les larmes de mon corps en glissant le long de la porte de ma chambre.

Stalker | TERMINÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant