16- Le retour

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Leny
Le premier qui tombe amoureux a perdu

La maison était plongé dans un silence strident.
Nous avons emmené mon père dans notre petit foyer, nous lui avons préparé la chambre d'amis car il ne pouvait pas monter à l'étage avec son fauteuil roulant.
J'avais eu une longue conversation avec son médecin, qu'il m'assurait que dans quelques semaines, son traumatisme prendrait fin et qu'il pourrait à nouveau parler.
Cependant pour ses jambes, il ne nous avait rien dit de sûr...

J'enlevais ma ceinture, la villa grise planté devant moi ne me faisait plus peur dorénavant. Qu'est-ce qu'il pouvait m'arriver de pire dans la vie?

Je m'immissais silencieusement dans la maison et me mettais au travail. J'avais vraiment besoin de boulot,maintenant encore plus qu'avant.
J'avais même postulé dans des boulots "part-time", à mi-temps.

Bonjour.

Alaric se tenait derrière le plan de travail, en vêtements de sport et en sueur.

Bonjour.

Je lui tendais un verre d'eau qu'il prenait en souriant.

J'ai voulu emmener son assiette dans le jardin mais il m'arrêtait.

Je veux manger ici et j'aimerais que tu m'accompagnes, je me sens seul.

Je m'asseyais sur la chaise face à lui et le regardais manger son bouddha-bowl.
Je croquais dans ma pomme que j'avais pris avec moi ce matin.
Une question me brûlait les lèvres et je me sentais obligée de la poser.

Pourquoi te sens-tu seul ? Tu pourrais très bien déjeuner avec ta petite amie.

Il souriait, croisait ses bras sur la table me laissant entrevoir ses biceps et ses deltoïdes qui apparaissaient.

Tu parles d'Erine ? Ce n'est qu'une bonne amie.

Je me sentais rassurée mais pourquoi ?

Je vois.

J'espérais juste que Khaylan n'étais pas comme lui, qu'il ne jouait pas avec mes sentiments et qu'il était sincère. Mais c'était Khaylan, un des personnes en qui j'ai le plus confiance dans ce monde. C'était impossible, il me ferait jamais un coup pareil.

Tu m'entends ? Sa voix se haussait et je reportais mon regard sur lui.

Tu disais ?

Comment va ton père ? L'autre jour ta mère avait dit qu'il avait eu un accident.

Ce sujet était sensible pour moi, j'avais été spectatrice de l'effondrement du monde de mon père... Cet homme remplis de bonne humeur et de motivation était à présent lié à son lit...
Une larme glissait sur ma joue, puis le reste venait...Ce que je redoutais le plus était arrivé, j'avais pleuré devant lui.
Je me levais et courrais à la salle de bain ou je m'enfermais.
Essayant de me calmer, j'en voulais à tout le monde, mais plus à mes deux frères lâches, qui n'ont jamais su épauler leur père.

Les mains tremblotantes, je me soutenais au lavabo , j'étais très stressée en ce moment et ça se voyait...Mes yeux étaient cernés me donnaient un air fatiguée.

Tu vas bien ?

Alaric était à présent à mes côtés.

Oui, je crois.

Il poussait mes cheveux à l'arrière de ma tête, comme pour faire une queue de cheval et ouvrait le robinet. Il me passait de l'eau froide sur le visage ce qui m'aidait à reprendre mes esprits.

Pourquoi était-il aux petits soins avec moi alors que je lui avais fais vivre l'enfer au lycée ?

Merci.

Quelqu'un toquait à la porte et il s'en allait.
Après m'être détendue, j'allais rejoindre la cuisine et là ma vue se troublait.

Cette soit disant Erine et mon patron s'embrassaient à pleine bouche!
Elle était à moitié allongée sur la table et je manquais de vomir.

Je prenais mon matériel de ménage et commençais à faire mon boulot. Je suis ici pour cela.

Quelques minutes plus tard, cette connasse en minijupe s'installait sur le canapé attendant sûrement que l'autre débile se prépare.

Je prenais la poussière des meubles lorsqu'elle m'interpellait.

Hey, truc.

Je me retournais vers elle, truc ? C'est ainsi qu'elle m'avait appelé cette peste!?

Je vais te donner un conseil.

Elle s'approchait d'un pas sûr.

Reste loin de ce qui m'appartient sinon je te détruis.

J'aurais tellement aimé l'insulter, mais j'étais en mauvaise position, venant juste de me faire ré-embaucher, je ne devais en aucun cas perdre ce travail.

Je lui chuchotais ces mots, qui ont eu l'effet d'une bombe à retardement.

Il faut être désespérée pour tomber amoureuse d'un homme pareil.

Elle était rouge comme une tomate.
Sa bouche s'ouvrait mais aucun mot ne sortait.

Leny, à midi, apporte moi mon plat à l'entreprise, je mangerais là-bas. Erine tu viens ?

Cette dernière prenait congé en faisant claquer ses chaussures à talons contre le parquet.

Je devrais m'octroyer un diplôme pour la patience dont je fais preuve de supporter toutes ces débilités!

Ils quittaient la maison, au même moment, mon téléphone sonnait et j'allais le récupérer.

Oui maman ?

Elle avait le souffle coupé, elle murmurait difficilement...

Joshua est de retour.

Stalker | TERMINÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant