14 - Le passé

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Leny
Je ne peux plus respirer dans ton égo-système

Les jambes molles et tremblantes de froid à cause de ma combinaison un peu trop courte, on n'entendait plus que ma voix dans la rue, j'essayais de me convaincre que je n'étais pas bourrée.
Pourtant, quelques années auparavant, j'avais jurée d'arrêter.

Taxi ! Je criais pour une énième fois en tendant le bras sur la route.

Des bras passaient sur mes épaules et il me couvrait avec une veste.

Je n'ai pas besoin de votre aide, je préfère crèver!

Il semblait énervé et exaspéré, son soupire s'écrasait contre mon front tandis que je me débattais, je voulais dormir, mais je ne devais pas...

Aïe ! Mais vous êtes malade ! Vraiment malade !

Je geulais tandis qu'il me portais sur son dos. Mes mains étaient accrochés à son cou et il soutenait mes jambes qui entouraient le haut de son corp. Une idée folle me traversait l'esprit : "L'étrangler ici et maintenant !" mais le videur devant la boite me jetait un regard qui faisait obstacle à ce magnifique plan...

Quelques minutes passaient et une seconde reflexion venait de jaillir de mon cerveau.

Au secours ! Je me fais kidnapper par ce fou !

Ma gorge me faisait mal à force de fulminer.
Ma tête retrouvait le cuir de sa voiture.

Je vais te déposer chez toi alors cesse de faire toute une histoire.

Mes yeux se fermaient... Non, pas tout de suite Leny...

Je veux prendre l'air... ma voix était brisée.

Il baissait la vitre électrique et le vent froid entrait en contact avec ma peau pale, cela a eu pour effet de me réveiller. Je levais la tête, une seule étoile décorait le ciel bleu, il y'avais la pleine lune.
C'était tellement difficile à croire, que quelqu'un ait marché sur ce bout de fromage.

Je remplissais mes poumons de l'air frais, comme si...Je n'allais plus jamais pouvoir respirer.
Lorsque la voiture s'arrêtait je trottinais jusqu'à la maison, sans remercier l'autre être vivant.

Je me retrouvais les mains dans la terre, que s'est-il passé ?
Des mains m'aidaient à me relever du sol, c'était lui, il n'était pas partit.

Leny ! C'est quoi cet état ?! Ma mère était énervée.

Maman, qu'est-ce que tu fais dehors à cette heure ?
J'avais inversé les rôles et cela ne lui avait visiblement pas plû.

Tu ne tiens jamais tes promesses ! N'est-ce pas jeune fille ?!

Elle me réprimandait puis fixait un point derrière moi et ajoutait :

Bonsoir Alaric, désolé, ma fille a dû te créer des problèmes, au fait où est Khaylan ?

Maman, c'est bon t'es relou...

Je chantonais les yeux mi-clos.

Je vais à l'hôpital auprès de ton père,
Ces mots me faisaient l'effet d'un seau d'eau froide qu'on m'avait versé sur la tête.

Comment ça ?

Il a eu un accident dans le garage Leny, je dois partir.

Je veux aller voir papa !

Ma mère m'inspectait

Tu as du mal à tenir debout, c'est hors de question ! Elle tendait les clés à Alaric.

Elle montait dans son véhicule tandis que je déblatérai contre elle.

Tu ne sais pas ce que tu fais maman ! Comment tu peux me laisser avec un inconnu ! Ça ne va pas la tête ? Putain...

~

La sonnerie de mon téléphone m'avait réveillé ce matin, mon père s'était cassé la jambe et n'allait plus pouvoir marcher quelques temps...

Je me sentais mal, il avait travaillé matin et soir pour nous, cela ne lui avait pas suffit et il se donnait aucun jour de repos,ni de vacances....Il avait fait cela toute sa vie, sans se préoccuper de lui-même ou de sa santé...

Je me changeais et mettais un pantalon de sport et un t shirt, l'influence de l'alcool sur mon corp avait disparus et je me sentais mieux qu'hier.

Je passais par le salon pour rejoindre la cuisine, mais quelque chose attirait mon intention. Ce tas de muscles qui se trouvait sur mon canapé !

Je m'approchais d'un peu plus près, il avait l'air normal lorsqu'il dormait.
Il ne faisait pas peur, je devais même avouer qu'il était beau, mais son côté connard le rendait moche.

Ses yeux se bloquaient sur les miens. Je l'avais empêché de rêver plus longtemps.

Vous comptez partir ? J'anticipais.

Il se redressait, sans me quitter du regard et prononçait :

Arrête de me vouvoyer. On se connait depuis longtemps.

J'étais confuse, où voulait-il en venir ?

Tu n'as toujours pas changé, n'est-ce pas ? Tu te souviens de ce qui t'arrange.

Qui êtes-vous ?

Alaric Torres.

Non sans blague ? Il était conscient que j'attendais autre chose alors il poursuivait :

Le garçon que tu as ridiculisé au lycée, ce garçon qui t'as avoué ses sentiments devant toute la cour avec un haut-parleur.

J'étais estomaqué, je me souvenait de lui à présent, cela faisait maintenant 4 ans que cet événement s'était déroulé. À l'époque, il était en surpois et boutonneux, il était négligé et intello. Je lui filais souvent mes devoirs pour qu'il me les fasses et il acceptait.

J'avais comprise qu'il m'aimait et j'en avais profité pour l'utiliser. Les gens que je considérais comme mes amis, me contrôlaient à l'époque. J'avais eu cette envie de faire comme eux, c'était une faute grave et je m'en étais rendue compte tardivement.

Maintenant, Alaric Torres était face à moi, beau-gosse et grand. Sûr de lui et ayant réussit, qu'était-il arrivé à son ancien lui? Ce n'est pas une évolution dont il était question!
Il s'était totalement métamorphosé!

Tu te souviens de ce que tu m'avais dis ?

Je préférais garder le silence. Il continuait son monologue tandis que je trouvais mon parquet fortement plus intéressant.

"Je ne t'aimerai jamais, ni dans ce monde, ni dans l'autre monde. Regarde toi, puis regarde moi, nous deux c'est impossible."

Il mimait.

Tu t'es retourné vers tes amis et tu leur as dis, fièrement "Il faut que j'arrête d'être aussi gentille, les gens croient que je suis une association caritative !".

Je me massais les tempes.
Écoute, nous étions gamins, à 16-17 ans, tout le monde a le droit d'être immature. J'ai fais une erreur, je reconnais, mais c'est du passé.

Il me tirait par mon t-shirt et je tombais sur lui.

Il n'est jamais trop tard pour corriger ses erreurs...

Stalker | TERMINÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant