41 - Meurtre.

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Leny
J'ai séché mes larmes avec un peu d'alcool.

Allongée sur le sol froid de ma cellule provisoire, j'attendais qu'on m'interroge. J'étais tellement sensible et peureuse que jamais mais jamais je n'aurais pu tuer un être vivant...Même quand je marchais, de temps en temps, j'évitais les fourmis afin de ne pas les écrabouiller sous mes pompes, je ne pourrais jamais être une criminelle. Vous avez vu ma tête ?

Je regardais à ma droite et nos regards se croisaient, je me dépêchais de m'en détourner. Je lui en voulais encore, il avait osé m'embrasser, sans ma permission et en employant la force. Mais le fais qu'il ne soit pas mon frère biologique me rassurait quelque peu, essayez d'imaginer le choc que j'avais eu !

Je priais intérieurement de me débarrasser de cet endroit crasseux, je ne pourrais pas y vivre, la maniaque en moi va probablement s'éteindre au bout de 2 jours, je suis une folle du ménage et cet endroit me donnait déjà l'impression que les bactéries se multiplaient entre eux !

Leny, tu as plus important à penser, Swan est mort et son tueur est entrain de se balader tranquillement dehors.

Swan n'avait pas beaucoup d'amis, mais il ne s'était jamais pris la tête avec qui que ce soit. Je devais avouer, il avait subit un changement d'humeur, mais il n'oserait pas se battre avec ses amis.

Il n'aurait pas eu les couilles.

J'étais une proie facile pour lui, une fille faible, gentille... Suis-je pour autant déstressée ? Non. Je n'allais pas fêter la mort de Swan en faisant péter la champagne... Je n'arrivais pas à être un monstre comme lui.
Je pouvais au maximum avoir un caractère acariâtre...

On va s'en sortir.

Sa voix rauque me libérait de mes pensées très barbantes.

Qui a pû le tuer ?

Il fixait les barreaux qui nous séparaient.

Je l'ignore.

J'avais apprise que Swan avait également saccagé mon restaurant, c'était lui le cambrioleur ! Mais je m'en fichais, tout ce que je voulais, c'était goûter à cette liberté qui me manque terriblement.

Ça fais juste cinq heures Leny, relax !

Facile à dire mais plus compliqué à faire, je me sentais comme un animal en cage, très seule et anéantie. Seulement cinq heures m'ont suffit pour me sentir mal à ce point, je n'arrivais même pas à imaginer les malheureux petits êtres emprisonnés....

Je te protégerais Leny.

Mes larmes coulaient et d'une voix cassée, je lui soumettais ces informations :

Je suis terrifiée Joshua.

Lui était resté en taule pas mal de temps, il connaissait les horizons, il savait même comment s'y prendre avec les gardes. Moi, je n'en connaissais rien du tout, mes poignets me démangeaient horriblement. Ces cons de flics avaient serrés si fort que des marques s'étaient dessinées.

Nos parents patientaient , mais impossible de leurs parler.
J'aurais tellement voulu remonter le temps, j'aurais aimé retourner dans le passé. M'embrouiller avec mes frères pour pouvoir jouer à la Gameboy avant eux, c'était le bon vieux temps...

Mais les machines à remonter le temps n'existent pas encore, ni les voitures volantes, alors qu'on les a tant attendus !

Ils pouvaient tout de même s'inspirer du Docteur Who qui voyage dans le passé et dans l'avenir, grâce au Tardis. Mais malheureusement, dans le monde d'aujourd'hui, les scientifiques se limitent aux recherches, et vous savez quoi ? Il n'y a rien de très concluant.

Un policier se posait devant la porte de Joshua, son visage ne laissait présager rien de bon.

Il quittait la pièce, les mains ligotées.

~

Monsieur ! Dîtes-moi pourquoi mon frère ne peut pas sortir ! Il est innocent.

Joshua était loin d'être candide mais jamais il tuerait quelqu'un.

Ce n'est plus le Joshua du passé.

Nous avons trouvé ses empreintes de doigts sur la scène de crime. Il a essayé de brûler le défunt pour effacer son adn mais nous l'avons retrouvé sur la batte de baseball.

Je commençais à avoir le tournis tandis que des voix s'approchaient de nous.

C'est...inconcevable monsieur ! Il ne ferait jamais ça !

L'officier commençait à s'énerver, ses yeux se plissaient et un rictus apparaissait.

Mademoiselle, vous dépasser les bornes ! Votre frère est un ex détenu et tueur, et vous me le défendez ? Allez voir ailleurs si j'y suis ! J'ai d'autres chose à foutre.

Mais ! Vous ne pouvez pas le juger parce qu'il a un casier judiciaire, je...

Je perdais mon équilibre et quelqu'un me retenait par la taille.

Tu vas bien Leny ?

Mes parents m'examinaient pour s'assurer de mon état de santé.
Alaric m'installait sur une chaise, je reprenais mon souffle et leurs expliquait la situation en pleurant.

Alaric, aide-le ! S'il te plaît ! Sort-le de cet endroit horrible...
Je le suppliais.

Ma mère posait une main sur mon épaule et me conseillait de me calmer.
Mon père, lui était pensif, impossible de lui ôter un mot de la bouche.
Il n'arrivait pas à donner une explication rationnelle à cette situation, je le lisais dans son regard et de la façon dont il grattait sa barbe.

— On va trouver une solution Leny... Je vais essayer de le libérer.

Alaric m'emmenait chez lui afin que je puisse me reposer alors que mes parents étaient restés au poste afin de pouvoir parler avec le commissaire.

Assise sur le canapé du salon, j'attendais qu'Alaric m'apporte des affaires de rechange, je sanglotais puis je vis le bar installé à la droite de la télévision. Je sortais un verre et une bouteille de Vodka, je n'avais jamais goûté cet alcool.

Je buvais mon premier verre, puis un deuxième et j'arrêtais de compter. Couchée sur le sol froid je braillais toute ma colère.

Leny ?

Alaric m'aidait à me relèver.

Je ne suis pas saoule Alaric.

Je buvais d'une traite mon énième verre.

Oui ! Tu n'as pas du tout l'air éclatée.
Il rétorqua en se moquant.

J'avançais vers lui alors qu'il reculait.

Tu ose te foutre de ma geule ? Je te rappelle que tu courrait derrière moi à l'époque!

Il se retournait en riant et me tendait une pile de vêtement.

Va te changer, je vais prévenir Karen de te préparer le déjeuner.

— Ça marche captaine !

Tu n'est pas saoule ou malade ? Il me touchait le front.

Je montais à la chambre tout en criant :

Je vais très bien !

Ma main se posait sur la poignée de la porte mais la porte d'à côté était entrouverte, j'entreprenais de me changer là-bas : énorme erreur. C'était la chambre où Alaric mettait toutes ses médailles, trophées et ses photos de souvenirs.
J'observais attentivement les objets posés sur les étagères.

Une batte de baseball.

J'inspectais l'objet de près.

Impossible, il n'y a aucune chance que ce soit lui...

Que fais-tu dans cette pièce ?

Stalker | TERMINÉE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant