Non mais je rêve !
La carotte -j'ai pris l'expression de ma soeur- a osé faire ça ?! Quelle garce !
Mettre des vitraux la représentant comme une sorte de déesse -qui est vraiment immonde par ailleurs- aux pieds de laquelle se prosternent des dizaines de sujets, dont Nano, Rubis et moi, c'est abusé !
- Comme dirait un gosse, c'est vraiment ma pire ennemie.
- Notre pire ennemi ne nous quitte jamais, car c'est nous même.
- Oh, arrête avec tes leçons de philo, tu veux ?
Il ricane, mais je suis si énervée que je n'arrive même pas à sourire. Je mets toute ma colère dans les coups que j'exécute pour briser le verre, mais il ne cède pas. Je vais jusqu'à m'en faire saigner les phalanges, tellement je suis outrée par tant d'égoïsme. Mais je m'en fous complètement. Après des cours de combat intenses, des sables mouvants, une ségné, un piquegriffe, des yétis blagueurs pas si cool que ça, cinq jours dans une cage, ma soeur torturée, une bataille sans merci et des dames blanches, m'écorcher les mains ne me fait plus rien. J'ai pendant un instant l'impression de ne plus rien ressentir.
Alors que Brave me fait signe d'avancer et que je remarque l'absence de tout objet dans la salle, un marteau se plante dans ma tête. Une impression, évidemment. Vous savez, c'est comme quand on vient à peine de se réveiller et qu'on se lève d'un coup. On a une irrésistible envie de tomber et un poids énorme dans le crâne.
Comme à chaque fois que ça me fait ça, je m'allonge, cette fois-ci à même le sol. Mais le phénomène perdure et s'intensifie. J'ai maintenant un tournis intense, et, à voir Brave tomber à plate couture sur le carrelage blanc, j'apprends que je ne suis pas la seule à ressentir ces étranges symptômes. Je tente de relever la tête, mais cette dernière ne m'obéit absolument pas, malgré mes efforts. Je décide donc de ramper à l'aveuglette. Ne pouvant avertir Brave à cause d'une langue qui ne se délie pas, j'assène des coups de pieds au sol. Il le remarque et rampe à mes côtés du mieux qu'il le peut.
Ça y est, je perçois la sortie.
La pièce se met soudain à s'allonger et à s'élargir. Elle s'étire comme un élastique, déformant sol, plafond, murs et vitraux. Ne surtout pas regarder. Un trompe-l'oeil, rien ne plus. Je baisse les yeux et continue d'avancer, la tête dans les étoiles comme quand je me cogne la tête contre une surface dure. La porte. Je tente de me relever par tout les moyens et finis presque par y arriver.
- Charme de confusion... articule mon ami.
J'ai juste le temps de me jurer de faire payer ce monstre que ma main atteint la poignée et l'abaisse.
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Cristal et Rubis
FantasiDeux jumelles. Un inconnu. Bien évidemment, lorsque ce dernier leur annonce qu'elles sont impératrices dans un monde parallèle, Millania, sur la planète Géfain, elles le suivent. Une année heureuse s'ensuit. Bien évidemment, cela ne pouvait durer. U...