Je tuerais ta mère : Rubis

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Une pièce aux murs nus nous accueille froidement. Aucune déco. Aucune porte. Aucune aspérité.

Étonnées, nous nous entreregardons, nous demandant silencieusement pourquoi Saphir s'embêterait à entretenir une pièce sans aucune utilité. Elle ne le ferait tout simplement pas. Ça doit être un piè...

- Où est Eva ? demande Belle, me coupant dans mes conclusions.

Et en effet, notre compagne a disparu. Alors que j'allais l'appeler, un cri strident retentit, mais s'éteint aussitôt, comme étouffé. Tout de suite après, une main que j'identifie comme celle de la jeune fille traverse la paroi puis se retire. En un éclair, je comprends. Des illusions. Les murs sont des illusions.

Mais je n'ai pas le temps d'approfondir mes déductions qu'une douleur dans la gorge me prend par surprise. Des mains. Mon cou. On m'étrangle. Par derrière. Me retourner. Vite. En vain. Ok. La manière forte. Un bon coup de poing dans le ventre. C'est réglé. Il est à terre. Je crois que je ne sais pas ce qui le surprend le plus. Que j'ai réussi à le mettre HS, ou que je le laisse en vie. Je lui tourne le dos, ne pouvant me permettre de cesser le combat plus longtemps. Avisant Belle en difficulté se battant contre dix soldats à la fois (je ne sais pas par quel miracle elle les tient encore à distance), je crie selon un mouvement étudié avant cette folle croisade :

- Je tuerais ta mère...

Signe qu'elle a compris, elle me répond :

- ...Pour des légumes frais du jardin !

Cette citation du tome deux du livre Le Labyrinthe engendre aussitôt une glissade de ma gardienne sous les jambes des ennemis, la faisant se retrouver à mes côtés. Ensemble, elle mordant, griffant, moi dégainant sabre, couteaux et poignards, nous provoquons de grave pertes chez l'adversaire. Le final est des plus spectaculaires. Attrapant mon amie par les pattes arrières, je tourne assez vite sur moi-même tandis qu'elle lance ses griffes, faisant des blessés, si ce n'est des aveugles.

Malheureusement, cette dernière attaque n'a pas suffi. J'ai l'impression qu'ils sont inépuisables. À peine un bataillon est à terre que deux autres viennent le remplacer. Si Saphir n'était pas encore au courant de notre présence en sa demeure, elle doit l'être maintenant...

Alors qu'un brutal croche-patte m'envoie au sol, je tente de me relever, pensant à tous ces gens sous ma responsabilité tente de léviter, mais le saphirien¹ me retient, m'empêchant de m'élever.

C'est alors que, comme dans un rêve, je vois une silhouette que je reconnaîtrais entre toutes se dresser derrière l'ennemi, lui planter une lame dans le dos, le laisser s'écrouler, puis me tendre la main pour m'aider à me relever. Elle est enfin là. Je lui adresse un sourire éclatant, sans aucune attention pour le champ de bataille autour de nous, et dis simplement :

- Hey.- Coucou.


1. Le nom m'est venu d'un coup à l'esprit. C'est décidé, les soldats de Saphir seront surnommés de cette manière à partir de maintenant.











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Ces trois chapitres ont été publiés le même jour parce qu'ils sont assez courts, et puis ça va bouger par la suite ! 😉

Cristal et RubisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant