Je suis aveuglée par une lumière opaline. Ma soeur m'agrippe le bras, nous regardons. La pièce est entièrement blanche, y compris les nombreuses colonnes qui nous entourent. Au centre, de l'eau coule à flot d'une fontaine de diamants bleus. En relevant mon regard vers le haut plafond, je remarque, à mon grand étonnement, qu'il n'y en a pas ! Mais à y regarder de plus près, je me rends compte que ce n'est qu'une illusion qui fait miroiter un ciel d'orage, donnant un tel effet de profondeur que je m'y crois réellement.
- Exactement pareil, murmure Rubis, déchirant le profond silence.
- Quoi ?
- J'ai eu une vision. De ce même endroit.
- Qu'est ce qui s'y passait ?
- Rien. J'ai simplement vue cette salle. Mais c'était différent.
- Qu'est ce qui différait ?
- Là.
Elle pointe du doigt la fontaine.
- Il y avait un coffre dedans.
- La salle du coffre.
- Il n'y avait pas non plus ce miroir.
À ma droite, en effet, se dresse une grande glace, probablement une antiquité vu les taches dont elle est couverte. Je m'approche, et effleure l'écho du bout des doigts. Ils disparaissent soudainement, et je retire ma main instinctivement. J'hésite à aller plus loin, mais une citation -encore et toujours- fait surface et me pousse à continuer.
«Les seuls combats perdus d'avance sont ceux que l'on refuse de livrer.»
Interloquée mais curieuse, je m'avance et, sans sentir d'autre pression que celle de l'air qui siffle sur ma peau, je m'engage dans le miroir.
- Cristal, fais gaffe !
Ignorant son avertissement, je sombre dans l'inconnu.
C'est une perception étrange. Je me sens comme entre rêve et réalité. Comme pile dans un entre-deux. Je ne sors pas tout de suite. Je me trouve d'abord dans un «tunnel» de kaléidoscope. J'arrive presque à toucher les couleurs, à sentir la lumière glisser sur ma peau. Chaque nuance se déplace, se fond avec ses soeurs, formant des couleurs inconnues que je découvre pour la première fois. J'aimerais rester là à contempler cette beauté, mais soudainement, avant même que je ne puisse prévenir le coup, tout s'arrête.
Lorsque je reviens à la réalité, une lumière éclatante m'accueille de nouveau. La pièce dans laquelle nous sommes à présent est semblable à la précédente mais l'air y est plus frais. C'est simplement... plus... réel.
- Il n'y a plus le miroir. Et le coffre est là ! s'écrie Rubis qui vient d'arriver.
Oui, le coffre est là, lévitant à quelque centimètres de l'eau pure de la fontaine.
- C'est la bonne salle.
- La vraie.
Mais alors que nous avançons, un pied chaussé de bleu apparait derrière un rideau au fond de la salle.
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Cristal et Rubis
FantasíaDeux jumelles. Un inconnu. Bien évidemment, lorsque ce dernier leur annonce qu'elles sont impératrices dans un monde parallèle, Millania, sur la planète Géfain, elles le suivent. Une année heureuse s'ensuit. Bien évidemment, cela ne pouvait durer. U...