Cristal et Rubis

Âme-soeur ? : Rubis

Alors que nous allions entrer dans un magasin, Helmout et Cloclo, les deux chefs de nos escortes, nous bloquent le chemin, nous rappelant l'inspection de routine. Non sans soupirer, nous les laissons faire. Une fois cette tâche achevée, nous nous engouffrons par la porte dans cet endroit où nous prévoyons de rester trois bons quarts d'heures. Aussitôt une vendeuse se précipite pour nous accueillir, et s'empresse d'afficher fermé sur la vitrine. J'entraine Eva dans les rayons, lui faisant essayer ceci, lui mettant cela sur les bras. Mais alors qu'elle s'est un peu éloignée pour regarder des shorts (elle sort enfin de sa coquille !) et que j'admire une jupe blanc cassé du plus bel effet sur moi, quelqu'un me heurte. Je lève aussitôt les yeux pour regarder celui qui a commit la maladresse. Sauf que je suis prise de court par sa beauté : des cheveux châtains-bruns, qui lui tombent un peu sur le front, un sourire magnifique, des yeux marrons-bleus, un visage imberbe, des dents blanches comme le lait, un nez droit, une peau à peine bronzée. Me reprenant aussitôt, je fais léviter le vêtement que j'ai laissé tomber sous le choc et dis :

- Attention.

Sur un ton totalement nonchalant, il me répond :

- Désolé.

Puis enchainant sans s'attarder sur le sujet :

- Vous prévoyez un bal costumé, votre Majesté Impériale ?- Je vous trouve bien curieux, jeune homme.- Ouais.

Et insolent.

- Pourquoi un bal costumé ?- Cette jupe est le bas d'un déguisement de tagliatelle, votre Majesté Impériale.

Oh ! Quelle imbécile !

L'ignorant complètement, je lance :

- Eva ! Je vais tout essayer ! Tu viens ?

Et à ma grande surprise, elle refuse :

- J'aimerais regarder quelques petites choses si cela ne vous... te dérange pas.- Non, bien sûr. Regarde autant que tu veux !

Sur le chemin des cabines, je rafle ma soeur.

Cinq heures plus tard, nous sommes de retour au palais... Nos GDC¹ chargés de toutes parts. La première chose que je fais, c'est prendre une douche. Ensuite, quand je suis propre, et après une petite conversation mentale avec ma jumelle, j'envoie des messagers chercher Solène, Ana, Emma et Eva pour un petit-grand repas entre potes dans la «Tour de la Bouffe». Je sais pas pourquoi, mais Cristal a tenu à inviter Lucas...

- T'as flashé sur lui, on dirait.

- Il est sympa, écoute. Et puis, oublie pas le service qu'il nous a rendu, tsss.

- Pfff.

- Tsss.

- Pfff.

Nous sommes interrompues par de timides coups frappés à la porte. Quand on parle du loup. Il est en avance, tiens... Au fur et à mesure du temps, nos amies arrivent et, un quart d'heure après, tout le monde est là. Nous pouvons commencer.

Le jeune homme s'intègre assez facilement dans le groupe, et je dois dire qu'il est plutôt sympa.

Le dîner se termine tard dans la nuit sur cette phrase lancée par je ne sais qui, pour je ne sais quelle raison :

- Vivre de rêves ou rêver de vivre. Fais ton choix.²

***

Le garçon au revolver poussa un grognement. Billy fut deux fois secoué comme un sac de grain (un sac de grain nettement moins lourd que la moyenne), puis se sentit propulsé dans le vide. Il s'écrasa au sol avec un choc sourd. Il était étalé dans l'herbe, de l'autre côté du cercle de véhicules.