Chapitre 67

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Nous étions retranchés dans notre suite parentale où la décoration baroque était encore très récente lorsque je décidais de briser enfin le silence qui s'était installé entre nous.

Contrairement à Cristiano qui fouillait dans sa commode à la recherche d'un tee-shirt propre, j'étais assise sur le lit à le regarder faire semblant d'ignorer notre situation.

Moi : - Cris ? Disais-je à voix basse - Il faut qu'on parle... (me redressant)

Cristiano arrêta un instant ses recherches avant de prendre le premier tee-shirt qui s'offrait à lui, refermant délicatement le tiroir il resta figé devant le mur réfléchissant au sérieux de cette discussion. Puis il se retourna, prenant appui sur le meuble derrière lui.

Cristiano : - Oui ? (Palissant)

Moi : - Chéri (lui tendant la main) - Vient près de moi s'il te plaît ?...

Après un moment d'hésitation celui-ci me saisissa la main, l'entraînant face à moi sur le lit. Ses yeux se reflétant dans les miens, ses doigts tremblaient tandis que je serrais sa main dans la mienne, son regard était rempli d'une certaine appréhension, une angoisse saisissante.

Moi : - Je sais que le moment est un peu mal choisi, mais nous savons tous les deux que notre relation n'est plus aussi platonique qu'auparavant... (Ça y est, ses yeux se remplissaient de larmes) - Ces années auprès de toi ont été formidables, notre fils est le plus beau des cadeaux que nous pouvions rêver... néanmoins, ces derniers temps nos échanges, nos discussions et nos sentiments l'un pour l'autre ne sont plus les mêmes... - Quelque chose s'est brisé et malgré nos multiples réparations, les chances que l'on se donnaient à nouveau, nos essais se sont montrés désastreux...

Cristiano : - Andreïa s'il te plaît ! (Serrant les lèvres)

Moi : - Non, il le faut ! - Nous devons affronter ce problème, faire semblant n'est pas une solution, nous sommes malheureux et les enfants le ressentent !

Cristiano : - Mais je t'aime !

Moi : - Cristiano tu sais que c'est faux ! - Tu t'accroches à moi seulement parce que nous avons été marié et que nous avons Milan, tu fais semblant, le plus souvent tu me rabâche qu'en ayant un autre enfant cela pourrait nous rapprocher, c'est faux et tu nies que j'ai raison ?!

Cristiano : - On doit réessayer ! - Notre destin est d'être ensemble ?! (S'écriant)

Moi : - Et si c'était différent ?

Cristiano avait l'air perplexe, il restait sans rien dire, se repassant mes derniers mots dans sa tête sans qu'il ne prononce une parole.

Moi : - Après tout quand on y réfléchit, tu es souvent attirer par Georgina, je sais que tu l'aimes et je sais également qu'elle a décroché un contrat de mannequinat ici en Italie... Tout ça n'est pas anodin, n'est-ce pas ?

Cristiano : - Qu'est-ce que tu insinues ? - Que c'est moi qui ait aidé Georgina à décrocher son contrat ici ? (Levant les yeux au plafond)

Moi : - Je dis simplement que cela fait peut-être parti de ta destinée, notre destinée... Georgina et Toi et...

Cristiano : - Et toi avec Gerard ?! (Retirant sa main de la mienne) - J'ai compris, me fait pas un dessin, tu veux divorcer pour repartir avec ce baltringue ?!

Moi : - Fait pas l'innocent, si entre nous deux ça ne va plus ce n'est pas à cause de Gerard ! - Plutôt de ton incompréhension ou je dirai le fait que tu ne veuilles toujours pas accepter que j'ai moi aussi une carrière mondiale, une place dans le showbiz, le fait que je n'ai pas besoin d'être dépendante de toi pour m'en sortir !

Cristiano : - Et pourtant c'est grâce à moi que tu as eu une situation, un toit, à manger et de l'argent pour tes fringues ! - C'est moi qui t'ai sauvée de tes cartons, toi la fille seule et livrée à elle-même, sans moi tu serais sur le trottoir ou pire encore... - Morte et enterrée ! - Tu me dois tout, Andreïa Soares !

J'étais choquée, la violence de ses propos me blessait au plus profond de moi-même. Quel pauvre type !

Moi : - Je ne t'ai rien demandé, tu aurai pu me laisser crever dans le caniveau ça m'était bien égal ! J'ai fait autant pour toi que tu en a fait pour moi ! - Et en parlant de dette n'oublie pas que tu en dois plus d'une à Gerard !

Un silence meurtri s'était installé entre nous, nous savions qu'il y avait pas de retour en arrière. C'est alors que Cristiano se dirigea dans son bureau se trouvant dans la pièce d'à côté. Un quart d'heure après il était revenu dans la chambre, un nombre incalculable de papier dans sa main.

Cristiano : - Tu as gagné ! (Jetant le dossier déjà signé sur le lit)

Moi : - Qu'est-ce que c'est ?! (Le regardant rapidement avant de me pencher sur le nom du dossier)

Cristiano : - Ton vœux le plus cher, dossier rempli et signé noir sur blanc ! - Je présume que ce sera mon avocat qui se présentera à l'audience, alors je pense que nous avons plus rien à nous dire dorénavant... - Adieu Andreia !

Je n'en croyais pas les yeux, il s'agissait d'un contrat de divorce, il l'avait rempli et signé dans son intégralité comme il venait de l'annonçait, le motif du divorce : "différends irréconciliables".

Moi : - Très bien... (saisissant un stylo pour remplir et signer à mon tour)

Il me fallait plus de dix minutes pour remplir et signer le formulaire, sous le regard sombre et transperçant de Cristiano.

Moi : - Et comment allons-nous procéder pour Milan ?! (Me levant du lit)

Cristiano : - Garde partagé ! - D'après ce que je sais il est autant mon fils que le tient non ?! - Ah moins que tu serais parti fricoter avec Gerard pendant que j'en avais le dos tourné ?!

C'était plus fort que moi, je devais le giffleais en entendant ces propos irrespectueux.

Moi : - Ne prends pas ton cas pour une généralité, pas une seule fois je t'ai trompé et encore moins quand j'envisageais d'avoir un enfant avec toi ! (Lui placardant le dossier contre le torse)

Cristiano restait raide face à moi, nous nous regardions toujours d'une manière des plus désagréables, l'ambiance était très tendue et aucun de nous deux ne sourcillait ou ne bouger d'un millimètre. Soudainement au bout d'une minute celui-ci commençant à avoir un rictus au coin de la lèvre qui se transforma en un rire incontrôlable. Je ne comprenais absolument pas son comportement, il se trouvait devant moi hilare à en pleurer, pratiquement plié en deux. C'est alors que contre toute attente je me mis également à rire, l'accompagnant dans son délire incompréhensible. Il frappa sur mon épaule tandis que je tapais sur son torse quand nos deux mains se saisirent une nouvelle fois, nos regards se croisèrent mutuellement, nos visages étaient maintenant si proche l'un de l'autre, nos rires cessèrent peu à peu laissant place à la réflexion.... enfin nos lèvres se rapprochèrent, je sentais son autre main contre ma nuque et nous échangeâmes un baiser endiablé laissant tombé le fameux contrat à nos pieds.

Meu Salvador (Mon Sauveur) CR7Où les histoires vivent. Découvrez maintenant