Une seconde d'hésitation {TERMINÉ}

Shissō

Une semaine plus tard :

Retour à Macao, PDV Nami

-Dis Rayleigh, t'as vu Zoro récemment ? demandais-je en essuyant distraitement une table dans l'entrée. Depuis l'affrontement à Taiwan, je l'ai pas croisé... J'espère qu'il va bien
-Il a été désavoué.
-QUOI?!  ...  Mais comment ça ?
-Qwan.. répondit-il simplement Mais il n'en a pas fini avec les Tao, je ne sais pas pourquoi, mais il semblerait que son "contrat ne soit pas encore terminé" d'après le boss. Donc ne t'en fait pas, tu va sûrement le revoir.

Ouf, je me sentais un peu soulagée d'entendre ça. Mais cela piquait ma curiosité au plus haut...

-... Je me demande bien ce qu'ils ont pu passer comme marché tout les deux.

Mais le bras droit du clan ne prit pas la peine de me répondre, retournant vaquer à ses propres occupations.

Plus tard dans l'après-midi, un homme discret vint s'asseoir au bar pour me commander un café. La journée avait été calme : le hall était désert. Aussi, j'eus le temps de le détailler tout à loisir.
Il était plutôt atypique, avec un style très raffiné comme en témoignaient sa chemise rouge à motifs gothiques et son long manteau noir ceintré avec un col bien découpé. Il portait aussi un étonnant et large chapeau ornée d'une plume bleue turquoise. Tiens.. c'est rare de voir un homme avec autant d'audace vestimentaire.

Mais à l'instant où il le retira, mon sang se figea dans mes veines : je l'avais reconnu. Avec sa barbe bien dessinée et ses yeux jaunes si perçants, il n'y avait pas de doute : c'était bien Dracule Mihawk. En personne.

Et cela ne présageait rien de bon..

Gardant mon calme malgré le battement de mon cœur qui menaçait de faire exploser ma poitrine, je mis lentement la main sur le fusil accroché sous le comptoir..

Il ne disait toujours rien. Mais je savais qu'il mesurait la situation. Bien mieux que moi d'ailleurs et c'est ce qui m'inquiétais.
Le fixant toujours du regard je fis cliqueter la détente à travers la mince paroi en bois, pour lui faire comprendre que je n'hésiterai pas une seule seconde...

Mais il ne se démonta pas, se contentant simplement de boire son café comme si de rien était.

-Qu'est-ce que vous voulez ?
- ...
- Répondez ! chuchotais-je Vous savez très bien que vous ne pouvez pas rester ici.

Avec une infinie lenteur, il finit de boire son café avant de poser la tasse devant lui et de me regarder droit dans les yeux cette fois.
J'eus un petit mouvement de recul, il était vraiment impressionnant. Mais je devais rester forte. Soutenir son regard sans sourciller. La crosse du fusil entre mes doigts me rassurait. S'il tente quoi que ce soit..

- Mm ne vous inquietez pas mademoiselle... Je ne vous veux aucun mal. J'aimerais juste savoir... Savez vous où se trouve Roronoa Zoro ?

Je restais hébétée. Qu'est-ce qu'il a dit? Essayant de dissimuler mon étonnement alors que j'avais justement posé la même question quelques heures auparavant..

Comment pouvait-il savoir que Zoro avait disparu ? Est-ce qu'il nous espionne ? Est-ce que ça a un lien avec leur duel de l'autre jour ? Est-ce qu'il vient nous narguer parce qu'il l'a finalement supprimé ? Tant de questions se bousculaient dans la tête... D'un air menaçant, je pris le ton le plus agressif dont j'étais capable pour lui répondre.

-Comment êtes vous au courant ?
-Je vois... Vous ne savez pas non plus, je me trompe ?

Tss.. j'aurais mieux fait de me taire. Je n'aime pas du tout la tournure que prend cette conversation...

-Ce n'est pas grave, continua-t-il je voulais simplement vérifier une chose...

Je n'en pouvais plus de son petit air mystérieux, il savait quelque chose que moi j'ignorais. Et le mauvais pressentiment que j'avais depuis ce matin ne cessait de grandir.

-Quoi ? Quelle est cette chose !? explosais-je Dites moi ce que vous lui voulez à la fin !!

Mais il m'ignora royalement, baissant simplement les yeux sur le bar en fouillant dans sa poche pour y poser une pièce. Puis il quitta le comptoir aussi tranquillement qu'il était venu, remettant son couvre-chef alors qu'il passait la porte battante.

De mon côté, je restais médusée, les doigts toujours crispés sur la gâchette du fusil. Au bout d'un instant, je repris mes esprits.

- Rayleigh !!!

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-Rayleigh ! appellais-je immédiatement avec le téléphone de l'acceuil. Oh enfin.. Donne moi tout de suite l'adresse de Zoro !
-Quoi? Du calme Nami... Qu'est-ce qui se passe ?
-Rayleigh, écoute moi. Donne moi cette adresse ! J'ai un très très mauvais pressentiment...
-Wow wow ralentis. Je comprends rien... En plus je l'ai pas, seul le boss la connait.
-Et son numéro ?? Tu as bien celui de tout le personnel non ? demandais-je désespérée.
- Pareil, Zoro est une exception à cette règle. Je ne suis pas censé pouvoir le déranger. Surtout qu'il utilise un téléphone crypté. Il est le seul à pouvoir nous joindre...

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Pdv Externe

La nuit était tombée sur la ville depuis bien longtemps. Dehors, l'activité effrénée de la cité avait laissée place au calme plat. Seul quelques bruits de moteur venaient se répercuter le long des hautes parois de verre des building.

Là s'engageant dans un tunnel, une sportive Lamborghini noire filait, hurlant à toute allure.

Zoro voyait défiler les lumières du tunnel une à une. Poussé par la musique montée à fond dans l'habitacle. Accélérer encore.  Passer ses nerfs, se défouler. Il lui fallait bien ça pour empêcher sa tête d'exploser à cet instant.
*De toute façon, j'ai plus rien à perdre dans cette vie* se dit-il . Essuyant une fine larme d'un geste du coude, il passa une nouvelle vitesse. Le moteur rugit sous ses mains.

Il s'échappa à toute vitesse du tunnel, arrivant sur les grands boulevards déserts de la ville, à cette heure de la nuit.
Le reflet du bolide miroitait dans les milliers de vitres alignées autour de lui.

Le regard fixe, noyé par l'adrénaline, il ne pensait qu'à avaler plus vite, l'asphalte étendue devant lui. Fuir loin, loin de tout ce qui le rongeait littéralement de l'intérieur. Il passait les carrefours à toute vitesse, grillant feux rouges et signalisation. De toute façon il n'y avait personne à cette heure.

Il dépassait les rues l'une après l'autre, le compteur indiquant presque 180 km/h. La vitesse et la puissance du bolide le rassurait, le grisait.

Mais là, tournant au coin d'un building, un homme apparut soudainement. Il se tenait droit face à lui en plein milieu du boulevard... N'ayant pas l'air d'avoir peur de l'engin qui lui fonçait dessus à toute allure...

L'apercevant au dernier moment, Zoro donna un grand coup de frein et sentit, comme au ralenti, la voiture partir en tonneau, pris dans un tourbillon de verre et de crissements aiguës.

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